La Polalhera, journal en ligne de la Frem Paca, février 2013...

février 2013
spécial stage

"la création dans tous ses états" 

 

L'avant stage !

l'affiche du stage
la grille de stage provisoire
la lettre pré-stage
en pièces jointes

frem-paca[arobase]icem-freinet.org

Fichier attachéTaille
grille_provisoire_2013.pdf38.01 Ko
affiche_stage_frem_2013.pdf70.93 Ko
lettre_prestage_30janvier2013.pdf258.07 Ko

La Polalhera, page 1, février 2013...

La polalhera, qu'est aco ?
La polalhera, qu'est-ce que c'est ?

Toutes les réponses à vos questions sont ici...


Il s'agit d'une chanson traditionnelle piémontaise,
reprise en farandole dans la région niçoise.

La polalhera, c'est une "bavarde"...

En pièce jointe, la partition.

1er couplet
Poulalhera soun mandiana,
Dihon que li plas pas lou vin.
N’ai vist una l’autra sera, (bis)
Poulalhera soun mendiana,
Dihon que li plas pas lou vin.
N’ai vist una l’autra sera,
Larga e longa en lou camin.
  Les poulaillères sont mendiantes (1),
Elles disent que le vin ne leur plaît pas.
J’en ai vu une l’autre soir, (bis)
Les poulaillères sont mendiantes,
Elles disent que le vin ne leur plaît pas.
J’en ai vu une l’autre soir,
Large et longue sur le chemin (2).
Refrain
Vai t’en lèu, as proun da far,
Poulalhera, la poulalhera,
Vai t’en lèu, as proun da far
La poulalhera laisse-la ’star !
  Vas-t’en vite, tu as assez à faire,
Poulaillère, la poulaillère,
Vas-t’en vite, tu as assez à faire,
La poulaillère laisse-la être ! (3)
2e couplet
Veguessias la poulalhera
Coura s’aussa lou matin :
Esta mai d’un’ oura miéja, (bis)
Veguessias la poulalhera
Coura s’aussa lou matin :
Esta mai d’un’ oura miéja
Per si faire lu bigoudin !
  Si vous voyiez la poulaillère
Quand elle se lève le matin :
Elle est plus d’une heure et demie, (bis)
Si vous voyiez la poulaillère
Quand elle se lève le matin :
Elle est plus d’une heure et demie
Pour se faire les bigoudis !
3e couplet
La poulalhera pastroulha,
Laisse-la pi pastroulhà.
Lou capèu qu’a su la testa, (bis)
(...)
Es encara da pagà !
  La poulaillère bavarde,
Laisse-la donc bavarder.
Le chapeau qu’elle a sur la tête, (bis)
(...)
Est encore à payer !
4e couplet
Veguessias li poulalhera
Au balèti dau festin :
Coura balas la mazurka, (bis)
(...)
Vous piston lu agacins !
  Si vous voyiez les poulaillères
Au bal du festin :
Quand vous dansez la mazurka, (bis)
(...)
Elles vous écrasent les cors aux pieds !

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poulalhera_partition.pdf44.33 Ko

La Polalhera, page 2, février 2013...

le dossier de stage

Il contient :

une présentation de la pédagogie Freinet
une présentation de l'Icem pédagogie Freinet
une présentation de la Frem Paca
divers textes
des adresses
une bibliographie
et d'autres choses encore...

Il est en pièce jointe.

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frem_paca_stage_2013.pdf3.28 Mo

La polalhera, page 3, février 2013...

 

 

recette des cookies de Sophie

 

"une mise en appétit"...

 

Ingrédients :

 

-2 oeufs

-350 g de farine

-1/2 cuil. de sel

-250 g de beurre

-150 g de sucre semoule

-120 g de sucre vergeoise

-2 à 350 g d’éclats de chocolat

(+ noix, amandes, noix de coco, raisins secs etc.)

 

Préparation :

 

1. Préchauffer le four th.5.

2. Travailler le beurre ramolli et les sucres.

3. Ajouter les oeufs et incorporer la farine, le sel  et le chocolat et autres ingrédients.

4. Faire des petits tas sur la plaque recouverte de papier sulfurisé.

5. Cuisson de 12 à 15 min th.6 ou 7. Sortir les cookies à peine cuits avec une spatule et les laisser refroidir sur une grille.

 

La polalhera, page 4, février 2013...

lundi 18 février 2013


images de l'avant stage

notre "chateau"

l'entrée, avec derrière les vitres,
le bar coopératif...

La polalhera, page 5, février 2013...

mardi 19 février 2013


l'accueil

 

 

C'est par ici...

l'équipe d'accueil :

Brigitte, Nadège, Jacquie...

la journée...

La polalhera, page 6, février 2013...

mardi 19 février 2013


les premiers moments du stage...

 

présentation du stage
 
  présentation de chacun-e
en plusieurs groupes
premier repas  

 

La polalhera, page 7, février 2013...

mardi 19 février 2013


les ateliers longs...

Tous les jours, nous avons eu trois ateliers longs :
- pratiques sonores et musicales
- création "plastique"
- vidéo.

Il s'agissait de s'inscrire pour 9 heures (trois fois trois heures) dans un des trois ateliers alliant la pratique et la théorie.

L'atelier pratiques sonores et musicales a été animé par Nadine et Jean-Charles Huver-Furling, du groupe de travail national "pratiques sonores et musicales".

L'atelier création "plastique" a été animé par Katina Iérémiadis, Simone Sixous, Eliane Troccolo, Hervé Nunez du groupe de travail national "Créations".

L'atelier vidéo a été animé par Michel Mulat.

Quelques photos de ces ateliers longs :

 

 

 

 

La polalhera, page 8, février 2013...

le voyage de Penazar


spectacle de théâtre

 « Le Voyage de Penazar »
de François Cervantes
par Marc Petazzoni

Marc Petazzoni, de l'Icem 84,
professeur des écoles
mais aussi comédien
nous a offert ce très beau spectacle.
Merci à lui.
 
« Tu reposes mon âme, Penazar, parce que lorsque l'océan se sera retiré, toi tu seras encore à mon service »
C'est ainsi que le Prince s'adresse à Penazar, son serviteur.
Et Penazar nous
raconte que « ça fait plaisir, mais ça fait peur... Si ça se passe mal, c'est pour longtemps ».
Car, Penazar, « parti de Java au XIIIème siècle » après la mort de son Prince, traverse le temps, et l'espace, jusque chez nous, jusqu'à aujourd'hui.
Et toujours, il reste fidèle à son Prince.
 
Après une participation à différents spectacles dont « Bleu comme une orange » (de Philippe Maurice) et un rôle à contre-emploi dans « C'était mieux avant » (d'E. Darley avec la Cie Antrios), Marc Petazzoni rencontre un texte de François Cervantes, « Le Voyage de Penazar ».
« Penazar m'accompagne et me dirige, comme un guide initiatique, dans mon travail de comédien amateur.
Faire vivre un personnage et aussi tous ceux qu'il croise dans son périple, c'est un challenge et un grand plaisir ! »
Deux chaises, une caisse, une paire de gants pour commencer le voyage : tristesse, joie, peur, amertume, désespoir et toujours la vie qui persiste.
Penazar vit dans la lumière des projecteurs et dans le coeur de chacun.
Il nous parle de ce qui relie et de ce qui sépare : « car les liens sont plus solides que les choses... »
 
Durée 1h15
Aide à la mise en scène :
Sylvie Bitterlin et Marion Castanet
Contact :
petazzoni[arobase]voila.fr

La polalhera, page 9, février 2013...

 

 les ateliers longs

 

pratiques sonores et musicales

 

le premier atelier :

Il était consacré à l'improvisation libre.

Après une présentation de la proposition de travail pour les trois ateliers, nous nous sommes mis à découvrir les instruments librement.
Puis chacun-e a choisi un instrument et nous avons fait notre première improvisation avant d'en discuter.

Nous avons recommencé trois fois avant d'essayer plusieurs improvisations avec des consignes proposées par certain-e-s d'entre-nous.

Nous avons ensuite discuté de l'improvisation, de la composition, de la transférabilité de ces pratiques, de la méthode naturelle, de la création, du tâtonnement, de nos essais, de nos classes, de la place de la musique, du fait d'être musicien-ne ou pas,...
Temps de discussion qui aura été mené durant les trois ateliers.

 

le deuxième atelier :

Il était consacré à la voix.

Nadine nous a fait participer à une séance comme dans sa classe de cycle 2.
Nous nous sommes échauffés et nous avons fait plusieurs jeux vocaux avant de passer à des improvisations.

Nous avons discuté du travail de la voix dans nos classes.

Nous avons aussi fait une longue improvisation avec une consigne et les instruments de l'instrumentarium.

 

le troisième atelier :

Il était consacré aux instruments électroniques et à l'informatique musicale.
Nous avons d'abord eu un rapide temps de présentation d'un logiciel de traitement du son, "Audacity".
Nous nous sommes mis par deux et nous avons exploré ce logiciel et nous avons crée nos premiers morceaux avec...

Martin, le fils de Jean-Charles et Nadine, a montré à chaque groupe comment se servir d'un synthétiseur tactile (qui a eu un grand succés) : un Kaossilator.
C'est un instrument que les enfants de la classe du cycle 3 de Jean-Charles (Martin y est en dernière année du cycle 3) utilisent régulièrement.

Nous avons présenté nos réalisations, nous en avons discuté et nous avons eu une discussion sur l'utilisation d'Audacity en classe.

 

 

 

 

 

La polalhera, page 10, février 2013...

 

 expression et création...

vendredi 22 février 2013

Sommaire :
- généralités
- vers une mise en œuvre d’une pédagogie de la créativité
- quelques références bibliographiques

Transcription de l’oral (avec quelques ajouts) par K. Iérémiadis

Généralités

* expression et création forment ensemble un des piliers de la PF, avec le tâtonnement expérimental, la coopération et la communication dont elles sont indissociables.

 
* Expression
 
On parle de l’expression de l’enfant
Expression de quoi ? De son rapport au monde, de sa « vérité », de ses représentations, c’est-à-dire des images qu’il a en lui de « sa situation dans le monde », des images plus ou moins spontanées, élaborées, plus ou moins chargées de conditionnements, sa parole imagée ; le réel vu au travers de sa personnalité et qui s’exprime, trouve forme via le langage au sens large. Cette expression fait surgir une idée, un imaginaire, une émotion, des perceptions, des savoirs, des opinions, etc. Tout cela caractérise la manière singulière dont l’enfant s’inscrit dans le monde, sa façon d’être au monde ; une manière de s’inscrire dans l’histoire d’une famille, l’Histoire des hommes, dans l’espace, dans la langue, etc.
Notre travail de pédagogue consiste à aider l’enfant à maîtriser cette expression, à lui donner une forme aboutie, construite, en passant du spontané à l'intentionnel, qui va lui permettre de développer ses relations avec le monde via un processus de création, dans le cadre de la Méthode naturelle ; l’expression est donc un objectif pédagogique.
 
* Création
 
Un deuxième objectif majeur de la pédagogie Freinet est le respect des processus naturel d’acquisition des connaissances, qui va nous conduire à aborder la notion de création, en particulier avec la loi du tâtonnement expérimental.
Pour Célestin Freinet, « l’enfant est par nature expérimentateur ; il procède par un tâtonnement qui évolue depuis la forme primaire, par essais-erreurs par hasard, vers des formes supérieurs et élaborées » que CF désignait globalement par le tâtonnement expérimental et qui constitue la base de la Méthode naturelle. Un certain nombre de connaissances scolaires peuvent être acquises suivant le même processus naturel que celui qui permet à l’enfant de se tenir debout et de marcher, et ce processus s’appuie sur ce que CF décrivait comme « un torrent de vie », cet « élan vital qui rend l’enfant curieux, chercheur et expérimentateur. Ses réussites l’enthousiasment et cette jubilation le pousse encore plus loin ». Cette loi fait des enfants des CREATEURS de connaissances qui n’attendent pas les leçons de l’adulte pour produire des savoirs. C’est pourquoi la Pédagogie Freinet considère l’enfant comme auteur de ses travaux, de ses recherches, de ses processus et même co-auteur du milieu lui-même.
La Pédagogie Freinet est donc par définition une pédagogie de l’expression et de la créativité, et qui vise l’accroissement de puissance de conquête du monde par l'enfant, en prenant appui sur ses propres rapports avec le monde, en accueillant son expression et en l’aidant à la développer via la création (maîtrise des multiples langages – au cours de ce stage, en tant que stagiaires, lors des ateliers longs et courts, nous avons abordé principalement le langage verbal, le langage visuel, le langage sonore et musical, le langage corporel).
 
* Création, un résultat et un processus.
 
Le mot création désigne en même temps, dans le langage courant, un résultat et un processus, ce qui peut engendrer de l’ambiguïté.
- on parle de création pour désigner une production originale, la forme élaborée donnée à ce qui s’exprime selon un style propre et personnel : par ex. un dessin, un schéma, un texte, une création maths, un modelage, etc. En ce sens, la création est « la forme concrète créée à partir d’une expression ».
- mais création renvoie aussi à un processus de transformation des images, des connaissances (…), et en fin de compte à la transformation de soi ;
Une des conséquences importantes, c’est l’explosion de la hiérarchisation traditionnelle des disciplines et l’attachement des praticiens Freinet à l’interdisciplinarité:
- l’éducation artistique  n’est plus reléguée au second plan ni considérée comme subversive (la folle du logis) ou comme décorative (la cerise sur le gâteau) ….
- quand on parle de création, il peut s’agir d’une création
tout autant mathématique qu’artistique, et des liens sont constamment favorisés entre les différents domaines d’apprentissage.

 

* pas de création et d’expression sans liberté

La liberté de l’expression en pédagogie Freinet ne signifie pas non interventionnisme du Maître (allusion au texte de Paul Le Bohec: "La non non-directivité").
La part du maître doit au contraire s'affirmer pour créer le milieu d’accueil et de libération de l’expression : conditions matérielles et humaines, outils, procédures, posture de l’adulte, etc.

 

Enjeu : libérer l’expression de l’enfant = lutter contre ce qui fait obstacle à la pensée.
Lorsque l’enfant ou l’homme s’exprime et crée, c’est la pensée qui est à l’œuvre et cette pensée se déploie en suivant deux chemins conjoints à prendre en compte en pédagogie: rationalité et sensibilité. Ne pas prendre en compte cette réalité de la pensée constitue un obstacle pour la pensée pédagogique et le développement de la pédagogie Freinet tout particulièrement (« obstacle pédagogique »).

 
Nous abordons le monde avec deux paires de lunettes en même temps
 
 
 
Avec les lunettes
de l’explorateur savant
 
Avec les lunettes
de l’explorateur rêveur
 
Objet de connaissance
le donné réel
le monde réel
l’environnement
les territoires de l’imaginaire
le monde rêvé
Représentations individuelles plus ou moins liées ou insérées dans un imaginaire collectif (famille, groupe, société, etc.)
Dépasser la simple perception pour créer des représentations différentes, au service non plus du réel mais du possible.
«Appréhender l'univers et les hommes, d'inventorier et d'exalter la condition humaine, (…). Les enfants balbutient le monde et l'homme, ils les invoquent, ils les nomment, ils s'identifient à eux, ils les réinventent, ils se les approprient de la même manière à la fois lyrique et hardie que les chasseurs préhistoriques (...) Il y a comme un pouvoir inné de recréer le monde à son image, au rythme de sa joie de vivre, qui révèle l'enfant à lui-même et nous le révèle à nous-mêmes. Parce qu'elle abolit les frontières entre l'imaginaire et le réel, elle décuple ses possibilités créatrices, multiplie ses pouvoirs, accroît son impression de puissance. Laissons l'enfant, comme l'artiste, recréer le monde à son image et prendre, ce faisant, conscience et possession de lui-même. Permettons-lui de maîtriser ses émotions en les exprimant, d'éprouver sa propre certitude d'être existant et pensant, œuvrant le monde et lui-même en toute joyeuse confiance. Soyons assez sages pour ne pas vouloir substituer notre logique desséchante d'adulte à son naïf pouvoir d'enchantement mythique.» L'art enfantin, expression poétique de l'enfant, Madeleine Porquet, Art enfantin n°40, 1967.
Créer des représentations, des images
Pour expliquer le monde
On vise l’objectivité
Pour rêver le monde
On rêve les yeux ouverts
On rêve en sachant qu’on rêve.
exemple
« Le chat a des poils et non des plumes, et il ne porte pas de mitaines…. »

Un chat républicain...
 (par Lilian, GS, Ecole de Saint-Maurice-en-Trièves)
La création s’appuie
Sur le donné réel
sur le perçu
sur l’inouï, le non-vu, l’irréel, l’enfoui en nous, une réalité intérieure
Le champ des possibles
« L’enfant porte en lui une infinie richesse d’imaginaire qui ne demande qu’à se déployer » Elise Freinet
«La vérité est imaginative » Elise Freinet
Créer des images du monde
Sur le mode explicatif, rationnel

exemples vus au cours du stage:

- une stagiaire raconte que deux de ses élèves refusent de croire qu'une femme peut jouer au rugby. Elle permet à sa classe de rencontrer une joueuse de rugby puis de jouer avec elle. Par le recours à cette "documentation vivante", la maitresse fait évoluer, rectifie et enrichit les représentations de ses deux élèves.

Sur le mode de l’invention, en créant de nouvelles combinaisons, opérations et par conséquent, de nouvelles significations.

exemples vus au cours du stage:

- atelier court OULIPO mené par Brigitte (compléter un article de journal découpé dans lequel il manque ou bien le début ou bien la fin de chaque ligne);
-les opérations plastiques de Daniel Lagoutte, évoquées dans l'atelier long d'art visuel (RITA: Reproduire, Isoler, Transformer, Associer).

-

Les obstacles que rencontre la pensée et qui bloquent l’acte de connaître
Les opinions premières
les connaissances figées car non questionnées
les généralisations immédiates

Soit « l’obstacle épistémologique »
(cf. Gaston Bachelard)
Les stéréotypes
Les conditionnements
le conformisme
et en particulier le danger du réalisme,

comme

« obstacle esthétique »,
obstacle majeur condamné et décrit par Elise Freinet
(cf  texte de JB. Avril dans Educateur, 1985).
Car imposer le réel comme modèle condamne l’enfant à la déception et à l’échec. L’enfant n’a pas en général les moyens de la représentation réaliste.
Il s’agit de laisser s’épanouir « l’être esthétique » chez l’enfant, présent à l’état naturel , et pour cela, de rendre justice à la pensée sensible, en développant et en mobilisant chez l’enfant non plus sa capacité à représenter le monde, mais plutôt sa capacité à présenter son monde « à soi » «La pensée enfantine cesse d’être naturelle dès que l’intention de représentation l’emporte sur la nécessité instinctive de la présentation. Il s’agit de rester fidèle à son monde de sensations puissantes, à son univers émotionnel qui reste la base de l’inspiration et de la matière picturale.» Et de préciser que «La sensation (du grec aisthésis), ne l’oublions pas, est la racine de l’esthétique».  (cf. "D'une esthétique climatique", Combet, Art Enfantin de 1961).
L'expérience esthétique est une façon d'être au monde qu’il s’agit d’être capable de traduire en trouvant son propre style.
Jeannette Roudier, membre du secteur arts et créations, nous met en garde : « l’expression libre, ce n’est jamais l’expression d’un déjà-là. La plupart du temps le déjà-là, ce sont les conditionnements, les déterminismes qui précisément entravent l’expression libre. Celle-ci est toujours un travail, au sens de Freinet, c’est-à-dire de la création, de la transformation, de l’investigation, de la recherche. C’est toujours un processus de tâtonnement expérimental. Elle porte souvent sur des formes esthétiques (lignes, couleurs, contrastes, composition…). Lorsqu’elle est véritablement libre, c’est-à-dire avec un minimum ou une absence de contraintes didactiques, et lorsqu’elle se déploie dans un milieu coopératif accueillant et sécurisant, alors elle est presque toujours une plongée exploratoire dans l’inconscient. Inscrite dans la longue durée, elle devient un véritable processus de libération de la vie, et de conquête de sa propre puissance.» (Communication de 2010).
Libérer l’expression revient à :
Créer de nouvelles images ou représentations pour construire :
la lisibilité, l’objectivité du regard ,
la ressemblance
l’adéquation au réel
 
Créer de nouvelles images ou représentations pour construire :
-de l’imaginaire, de l’original, du singulier (à l’image de son monde intérieur, en partie secret et voilé)
 
La démarche de représentation qui est encouragée
Prend comme modèle le réel
Créer à partir du réel
« On ne peut créer que contre le réel »

Duborgel : « L’imagination ne sait pas ce qu’elle va trouver. Ce sont les matériaux qu’elle rencontre qui la constituent en réalité ».

Mise en jeu de
La ressemblance,
l’adéquation,
la convergence ...
La correspondance (métaphores, images qui dévoilent tout en préservant, thèmes poétiques, etc…),
la divergence (Pensée divergente)...
Dans les deux cas, il y a libération et structuration via le langage (au sens large) qui permet de réinterpréter le réel:

-soit sur le mode explicatif
-soit sur le mode symbolique

Conclusion : pour répondre à cette opinion questionnée au cours d’un précédent entretien en grand groupe, selon laquelle « activer l’imagination avant un certain âge pourrait constituer un danger pour l’enfant en entretenant la confusion entre rêve et réalité», nous pensons qu’il n’y a pas d’âge limite pour commencer à rêver, que le rêve est naturel et essentiel pour le développement de la pensée ; ce n’est pas en diabolisant le rêve que l’on peut éduquer en méthode naturelle : « Rêver, ce n’est pas perdre son temps, ce n’est pas le laisser aller ni une source de handicap » (cf. L’enfant artiste, Elise Freinet)

Lecture par Hervé Nunez du Manifeste de l'enfant Créateur

 

Vers une mise en œuvre d’une pédagogie de la créativité

Travail en petits groupes puis en grand groupe.

Qu’est-ce qui, au cours de ce stage, vous a permis ou non de vous exprimer et de créer en tant que pédagogues stagiaires ?

Mise en commun des réponses

Aménager le milieu sur le plan matériel

Espace
Temps
Matériel
Des espaces diversifiés pour :
Expérimenter
échanger
se documenter
Des espaces pour travailler en grand groupe ou en petits groupes
 
possibilité de se déplacer
Cadre temporel explicite
possibilité de choisir
un trame générale fixe mais de la souplesse
Des temps diversifiés pour :
Explorer, tâtonner, réfléchir, observer, analyser, échanger, se documenter
Des temps variés : collectifs / individuels
L’organisation temporelle joue un rôle important pour permettre une continuité pédagogique.
Qualité: diversité, quantité
 
accessible
Aménager le milieu sur le plan humain et développer certaines procédures
 
Climat rassurant
Climat d’échange et de construction mutuelle des savoirs
Climat nourricier
Climat pour encourager
Climat favorisant la création
Pas de jugement de personne
sécurisant
Entraide
écoute
Interaction
contradiction possible
Hétérogénéité
enrichissement mutuel
co-formation

faire émerger l'expertise d'un apprenant par les pairs-> enrichir les ressources par l'expertise des autres- la personne ressource n'est pas vue comme un mentor->ce qui laisse place au débat-> enrichissement mutuel
présence de personnes ressources, de documents mis à disposition
 
Bienveillance
expertises reconnues
dévolution
 

Accent sur le processus et pas seulement sur le produit fini
Utilisation de contraintes libératrices
Possibilité de s’inspirer des autres, d’observer, de coopérer
 

Quelques références bibliographiques

 
Ecrits d’Elise Freinet
L’enfant artiste, livre épuisé mas on peut le trouver en occasion
Autres écrits d’Elise Freinet en ligne sur Coop Icem :
Textes extraits des archives de la revue Art enfantin/CréAtions
Textes extraits des archives de la revue Art enfantin/CréAtions sur L'éducation artistique en Pédagogie Freinet, Développer l'expression libre, Qu'est-ce que l'art enfantin? La part du Maître et la part de l'élève
Les publications de l’Icem sur Education artistique
Gaston Bachelard
(lien WIKIPEDIA)
En particulier :
 
Duborgel Bruno +++
 
Imaginaire et pédagogie : de l'iconoclasme scolaire à la culture des songes
Ed. Sourire qui mord 1983
Gilbert Durand
L’imagination symbolique PUF 1993
 


►vers sommaire de l'intervention du groupe Arts et CréAtions au stage régional frempaca


La polalhera, page 11, février 2013...

 

les ateliers longs

 

manifeste de l'enfant créateur

 

Durant la présentation du temps sur l'expression et la création, Hervé (Nunez) nous a lu un texte, toujours actuel, de Clem et Maurice Berteloot, le manisfeste de l'enfant créateur.
Tous les deux venaient du nord de la France et ils ont travaillé à l'école Freinet de Vence.
Maurice nous a quitté avant Clem qui a continué à participer aux activités du Groupe Départemental 06 quasiment jusqu'à la fin de sa vie.
C'était une amie, une source d'inspiration, de renouvellement.
Grâce à elle j'ai pu avancer et aujourd'hui encore elle guide une bonne partie de mon engagement dans l'Icem.

Merci à Hervé d'avoir lu ce texte que voici...

Jean-Charles Huver.

.........................................................

« Manifeste pour l’enfant créateur » 
Clémentine et Maurice Bertelot,
mai 1994
(repris du Créations n° 60, juin-août 1992,
qui présentait l'exposition "L'enfant créateur"
) 
 
Cette exposition se voudrait une réaffirmation.
Par nature l’enfant porte en lui des pouvoirs créateurs, dans tous les domaines.
Leur concrétisation demeure le moyen le plus efficient d’intégrer, sous une forme opérationnelle, les connaissances que cette concrétisation nécessite.
Par les chemins du savoir-faire, on parvient au savoir, un savoir qui donne le moyen d’opérer (loi des coulées).
Ces processus d’intégration s’appliquent dans des domaines qui apparaissent aux antipodes les uns des autres: arts plastiques et mathématiques par exemple.

« Les connaissances, témoigne une ancienne élève de la pédagogie Freinet, venaient de nos créations. Il ne serait venu à personne l’idée de nous donner la LEÇON. Je me souviens de nos recherches mathématiques. Si fractions il y avait, c’est nous qui les créions. C’est ainsi que j’ai fait des mathématiques, sans le savoir, matière que pourtant je détestais. Sortant de nous, redécouvertes par nous, il n’y avait pas besoin de les approvisionner à grand coups de patience. C’était tout un TRAVAIL. »

Malgré notre époque de technologie galopante qui épuise et lamine les individus, malgré les problèmes d’exclusion, de chômage, de violence, l’enfant d’aujourd’hui n’est pas, dans son essence, différent de tous ceux qui l’ont précédé.
Les aspects extérieurs des créations diffèrent selon les conjonctures sociales et technologiques. Ils traduisent toujours l’invariance des démarches intérieures. Ce qui étonne, surprend quelquefois chez le jeune enfant, c’est la soif d’entreprendre et de réussir.
Les incessants tâtonnements sur l’environnement, sur les êtres vivants qui l’entourent, sur lui-même aussi, se structurent en « techniques de vie ».
En fait, il essaie d’établir des « circuits » qui régiront son existence.
Sans ces circuits, il n’existe pas.
Rétablir ces circuits détruits devrait être le souci essentiel de toute éducation.
Au sommet de ces conquêtes, l’enfant se crée la possibilité, pour entreprendre, de se passer d’actions concrètes et vécues.
Il peut simuler, à l’aide de formes vagues, de forces supposées, d’interactions suggérées, ce que Monod appelle, faute de mieux, l’expérience, l’impulsion créatrice. Le dynamisme, l’originalité surprenante de cet élan profond de la personnalité tendent à la concrétisation, c’est à dire à l’action vécu, source potentielle de futures impulsions créatrices.

C’est à l’éducateur de :
- s’organiser techniquement pour cultiver cette plante vulnérable
- multiplier ses manifestations
- créer les moyens de le faire éclore et fructifier
Tels sont les principes qui sous-tendent l’action éducative :

« Tout geste d’éducation est d’abord un geste d’accueil" (Elise.Freinet.).

Contrarier ces démarches fondamentales ou croire que le temps accordé aux activités créatrices est du temps volé aux leçons et aux devoirs, seules bases de l’évaluation, c’est enfermer l’enfant dans le conformisme passif et stérilisant.
C’est l’amener à une stérilité tapageuse et incohérente, à des révoltes incontrôlées, voir incontrôlables.
C’est le contraindre à la négation par lui-même de ses possibilités.
C’est tarir la source.
Cependant, s’il retrouve un climat favorable à l’épanouissement de son être, favorable à l’évaluation de ses propres richesses, alors les activités créatrices renaîtront.
Et par là, continuant à se construire par rapport au monde, il y occupera toute sa place.
Nous aurions pu écrire les mêmes réflexions en exposant des créations nés dans toutes les autres disciplines.
Nous avons choisi le domaine des arts plastiques parce qu’il se prêtait le mieux techniquement, à illustrer ce Manifeste pour l’enfant créateur.

Fichier attachéTaille
manifeste.pdf643.72 Ko

La polalhera, page 12, février 2013...

pour les papilles

 

le coin des recettes...


Une recette de Virginie, du Groupe Départemental 06, recette toujours très appréciée dans le 06 mais aussi dans toute la Frem Paca...

Gâteau à la patate douce

 

1,5 kg de patate douce

300 g de sucre

100 g farine

250g beurre

5 œufs

rhum, vanille si souhaitée


Egoutter, éplucher, réduire en purée (à la fourchette ça marche très bien).

Rajouter tout le reste, bien mélanger, mettre au fond d’un plat à tarte chemisé, cuire 1 h à 150°C.

Faire cuire à l’eau les patates non épluchées, jusqu’à ce qu’un couteau transperce sans problème les patates.

 

La polalhera, page 13, février 2013...

coopération

 

jeudi 21 février 2013


Intervention de Virginie Solnon

sommaire
- Définitions
- Bref rappel historique
- vers une mise en œuvre d’une pédagogie de la coopération

 

Définitions

définir la coopération :

cf. Grand Robert :

coopération :

Action, fait de participer à une œuvre commune.  Collaboration. Apporter sa coopération à une entreprise.  Accord, 1. aide, appui,concours, contribution. 

CONTR. Abstention, autonomie, concurrence, opposition, rivalité. — Individualisme.

collaboration :

 Action de travailler en commun (avec qqn). Résultat de cette action. La collaboration d'un spécialiste à une revue, à un journal. Apporter sa collaboration à une œuvre.  1. Aide, appui, concours, coopération, participation. 

Questions à se poser :

quel(s) sens donnons-nous au terme coopération ?
Qu'est-ce que ce n'est surtout pas, la coopération ?

mise en commun:

quel(s) sens donnons-nous au terme coopération ? Qu'est-ce que ce n'est surtout pas, la coopération ?

ensemble, avec

respecter les autres

oeuvrer

objectif commun

entraide

collectif

formes différentes de coopération

échanger

mutualiser les compétences

critique constructive

dispositif d'émancipation

démocratie participative

concours

compagnonnage

la compétition

faire à la place de

agir seul

agir contre

délation

imposer

bureaucratie

collectivisme

jugement de valeur

 

Bref rappel historique

La coopération est le fruit d'un rêve social, d'un mouvement international né au XIXème siècle.

Dans le champ économique et social, elle a pour but de servir à la fois l'intérêt commun et les besoins individuels. Chacun participe aux décisions selon un principe démocratique : un homme, une voix. Elle a permis l'éclosion de multiples coopératives de production, de consommation, de crédit.

Dans le domaine éducatif, au XIXème, s'est développé « l'enseignement populaire » : triple finalité: formation de l'homme, du travailleur, du citoyen. Du point de vue des organisateurs, il s'agissait surtout de prévenir les fléaux sociaux (alcoolisme, vagabondage..) et d'éduquer socialement les classes laborieuses pour les adapter à l'industrie.

On a vu se généraliser l'enseignement mutuel qui a rencontré un franc succès et qui était remarquablement efficace... (L'idée d'aide mutuelle existait déjà chez Coménius qui la prônait déjà avec cette maxime « Qui enseigne aux autres s'instruit lui-même ». C'est l'écossais Andrew Bell qui fut en 1795 l'initiateur en Europe du concept d'enseignement mutuel; fonctionnant à plusieurs étages, avec des moniteurs généraux, moniteurs intermédiaires etc..., tout le monde apprenant à son niveau et enseignant au niveau inférieur. dans les années qui suivent la révolution de 1830, plus de 2000 écoles mutuelles existent, principalement dans les villes. En 1828, un ministère de l'instruction publique est né)

Au point qu'à la fin du XIXème, les avis sont partagés sur l'intérêt ou le danger d'instruire le peuple, sur le bien-fondé de l'éducation populaire...

 

La première moitié du Xxème a vu se développer différents mouvements d'éducation populaire comme la JOC, les CEMEA etc...

Ne pas oublier l'OCCE, née après la première guerre mondiale.

Et Freinet ? Freinet, lui, affirme sa décision de former des hommes qui relèvent la tête, savent prendre leurs responsabilités, s'organisent dans leur milieu et qui sauront bâtir un monde nouveau de liberté, d'efficience et de paix.

La coopération est un fondement de sa pédagogie et de son action sociale.

Vouloir faire de la coopération un principe de base de la vie sociale et pédagogique de sa classe, c'est adhérer à une conception de l'homme et de la société, à des valeurs, à un rapport entre les personnes et à un mouvement d'idées qui dépassent le cadre de l'école.

Ce choix engage l'enseignant dans un processus de changement de son rôle, de son rapport au pouvoir, de sa relation aux autres et de son organisation pédagogique.

Thème de recherche très actuel dans le domaine de l'éducation : cf travaux de Tardif et Marcel, notamment.

Vers une mise en œuvre d’une pédagogie de la coopération

 

Réfléchir par petits groupes de 6:

Quand avons-nous eu à collaborer/coopérer :

Dans nos études ?

Dans notre travail ?

Quand donnons nous l'occasion à nos enfants de collaborer ?

Quels sont les obstacles que nous ressentons, qu'est-ce qui nous freine ?

 

Ensemble, nous chercherons des pistes... mise en commun:

La coopération se développe lorsqu'il y a: Les freins à la coopération :

construire ensemble

coopération. transformation de soi

la coopération n'exclue pas la compétition

solidarité

importance du temps pour se construire des outils

altération, influence, échanger

lorsque le Maître lâche prise

confiance

projeter en commun

coopération à distance, proximité physique

tutorat

l'enfant est considéré comme pouvant être expert, le maître n'est pas omniscient et unique personne ressource

entraide dans la construction de l'autonomie

la qualité des échanges est liée aussi à la spatialisation - organisation en cercle ou frontale

créér un espace d'échange, pour parler de ses problèmes, pour trouver des soutiens

trouver sa place, donner de la place, pour se connaître et connaître l'autre

respect de l'individu et de la personne

penser les outils, les conditions, le cadre

auto-organisation, auto-régulation

règles de communication : parole vraie, liberté de s'exprimer, instance de régulation, être explicite, accueillir

compétition - égoïsme

infantilisation

poids de la loi - programmes, institutions

manque de souplesse pour gérer l'imprévu

ne pas être soi-même engagé dans la coopération

le groupe lui-même, qui n'accueille pas, ne donne pas de place

bruits

rivalité entre enseignants

évaluation qui repose sur des jugements de personnes

prise de pouvoir

implication inégale des membres du groupe

croire au caractère subversif de la coopération

l'école, l'institution parfois génératrices d'obstacles à la coopération

communication pas assez explicite

pas d'instance de régulation

 

 

 

 


On retouve aussi chez Piaget, l'idée que la coopération a un rôle capital dans le développement de la morale et de la logique. (cf la psychologie de l'intelligence, 1967)

Aujourd'hui, les enseignants qui s'engagent dans cette voie ont une visée politique, éthique et éducative. Ils veulent participer à la formation d'un homme autonome, libre, responsable, apte à prendre sa vie en main mais aussi à agir avec les autres, pour défendre les droits et les libertés, et construire une société plus juste, plus fraternelle, plus solidaire et plus respectueuse de la dignité de l'être humain.

La classe coopérative est donc un ensemble complexe, formé d'activités diversifiées, une organisation originale du temps, de l'espace, des apprentissages et des institutions multiples.

Transposer quelques techniques et institutions, sans repenser le reste de la classe, peut conduire à des désillusions. C'est toute la classe qui doit progressivement changer.

Cette cohérence nécessaire repose sur une conception de l'homme et de la société et sur des principes relationnels, pédagogiques et institutionnels :



 

 

La polalhera, page 14, février 2013...

atelier long d'art visuel

 

Sommaire
Déroulement général de l'atelier long arts visuels
Traces de l'atelier:

*Nos attentes
*Quelques caractéristiques de l'éducation artistique en PF, mise en commun
*Les opérations plastiques selon Daniel Lagoutte

*Références et liens

Photographies: Eliane Trocolo

Déroulement général
Cet atelier long s'est déroulé pendant trois après-midi consécutifs: le mardi, le mercredi et le jeudi.

atelier
du mardi

échanges, entrée en pratique, documentation

présentation des stagiaires
présentation du secteur Arts et CréAtions de l'ICEM
Présentation de la revue CréAtions en ligne

entrée en pratique à partir des travaux de classes apportés : mise en correspondance entre travaux et images de la banque d'images, explicitation des associations proposées, choix de mots pour entrer en pratique, présentation des travaux, explicitation des démarches de chacun.

construction d'une première grille de lecture d'une image pour mettre en relation les données plastiques, les effets produits et l'interprétation.

atelier
du mercredi

échanges, entrée en pratique, documentation

point sur les attentes des stagiaires
construction de l'emploi du temps de l'après-midi avec les stagiaires

discussion sur le cheminement ou processus artistique: Hervé présente les travaux de ses élèves. Lien avec la notion d'"opérations plastiques" développée par Daniel Lagoutte. Comment aider un élève à progresser dans son cheminement personnel, trouver des idées pour rebondir, etc. Les stagiaires décident de reprendre leur travail de la veille et d'utiliser une ou plusieurs opérations plastiques que l'on peut classer en 4 grandes familles: Reproduire, Isoler, Transformer, Associer. Présentation des travaux et explicitation des démarches de chacun.

atelier
du jeudi

échanges, entrée en pratique, documentation

construction de l'emploi du temps de l'après-midi avec les stagiaires
approfondissement sur le thème "présenter, exposer son travail". Exposer fait partie du processus créatif. Les stagiaires mettent en scène leurs productions, en créant des liens avec l'environnement (à l'intérieur, à l'extérieur), avec les travaux des autres stagiaires, pour souligner la singularité ou les points communs. Présentation des travaux et explicitation des démarches de chacun.

réflexion du groupe pour construire un bilan et en déduire de manière synthétique des caractéristiques ou des invariants de l'éducation artistique en Pédagogie Freinet.

 


Quelques traces de cet atelier

Nos attentes
  • Lien possible entre arts visuels et musique ?
  • Patouiller
  • Comment laisser les ps/ms en autonomie en peinture et qu'ils aboutissent à autre chose qu'un truc marron ?
  • Tout ce que j'ai toujours voulu savoir sur les arts plastiques sans jamais le demander
  • les arts plastiques
- en travail individuel ?
- En séquences collectives ?
- les deux ?
  • L'organisation matérielle dans la classe
  • dans la « création libre », comment faire sortir les enfants des stéréotypes ?
  • Comment, avec la même consigne, aboutir à des productions différentes ?

 

 

 

 

 

 

Quelques caractéristiques de l'éducation artistique en PF, mise en commun:

Conditions matérielles
banques d'images
banque de formes (exploration graphique)
Variété du matériel mis à disposition (accessible, identifié)
Travail Individualisé, organisation en atelier
coin permanent
création de milieu (documentation, outils)
espace diversifié (documentation, regard, échange, pratique)
Conditions humaines, climat...
échange
bienveillance du regard
encouragements
coopération
regarder de près, apprivoiser
Posture du maître ?
Procédure ?
Grille de lecture
présentation (temps de)
pratique
contraintes qui libèrent la création/liberté totale
transformation
mise en résonance
créer des mots
justifier, associer
dessin libre
affichage
installation
balade (sortir)
ouverture
exploration
les invariants
création de milieux riches
traces
ouverture sur l'extérieur
rendre perméable les espaces
activité artistique au centre
interdisciplinarité
imbrication rationnel/sensible
pédagogie de la complexité
développer la pensée divergente
outils de l'élève
la banque d'images
grande diversité de matériaux
richesse du milieu
liberté d'imiter
imprégnation
exercice d'entraînement graphique
appareil photo, ordinateurs
outils : « fenêtres », miroirs...
 
Outils du maître
Rita
La banque d'images
le carnet de bord
culture du maître (éducation du regard)
ouverture (balade...)
engranger des images...
cinéma, spectacles
pratique personnelle (artistique)

 

 

 

 

Les opérations plastiques selon Daniel Lagoutte

Pour en savoir plus

 

 

Autres références et liens:

Le manifeste de l'enfant créateur lu vendredi matin par Hervé Nunez

Expression et création en Pédagogie Freinet, échanges du vendredi matin

L'espace du secteur Arts et CréAtions de l'ICEM sur le site Coop'Icem

La revue CréAtions de l'ICEM (Secteur Arts et Créations de l'ICEM)

La rubrique "Travailler sur un thème particulier" (Secteur Arts et Créations de l'ICEM)

Au sujet des techniques en arts visuels  (Secteur Arts et Créations de l'ICEM)

Approches théoriques: 
Expression du chantier Arts et CréAtions
, Paroles et textes de réflexion.
(Secteur Arts et Créations de l'ICEM)

 

 

 

 

La polalhera, page 15, février 2013...

les ateliers longs

 

pratiques sonores et musicales
quelques productions...

Cinq improvisations :

Il s'agit des enregistrements de cinq improvisations réalisés lors du premier atelier long.
Après un temps de découverte, d'appropriation des instruments de l'instrumentarium proposé, chacun-e a choisi un instrument et l'improvisation libre a commencé en partant du silence et en se terminant avec le silence.
Après un temps d'échange sur la première improvisation, chacun-e a eu la possibilité de changer d'instruments et nous avons recommencé une deuxième improvisation... puis une troisième, une quatrième, une cinquième.

 

Improvisation libre 1 :

Improvisation libre 2 :

Improvisation libre 3 :

Improvisation libre 4 :

Improvisation libre 5 :

 

Certaines de ces improvisations reprises, retravaillées avec le logiciel Audacity :

- par Nathalie : 

- par Nadine :

- par Emilie et Françoise :

 

Deux improvisations vocales :

- improvisation vocale 1 :

- improvisation vocale 2 :

 

La polalhera, page 16, février 2013...

 

"Prise de notes singulière",

par Claire ...

 

 

 

 

 

 


Les opérations plastiques de Daniel Lagoutte

 
 
       Les opérations plastiques
selon Daniel Lagoutte

Une présentation parmi d'autres : source

Les opérations plastiques peuvent aider l’enseignant pour :
-enrichir l’analyse d’une œuvre d’art
-guider l’élève dans l’analyse de son propre travail
-varier les consignes, les dispositifs proposés aux élèves

Les opérations plastiques = les opérations mentales (cf.Piaget) appliquées aux arts plastiques, qui seront mises en œuvre grâce à des actions.
« Connaître un objet, c’est agir sur lui et le transformer pour saisir les mécanismes de cette transformation… » (Jean Piaget, Psychologie et pédagogie)… C’est pourquoi les opérations sont des verbes d’action.

« L’art est un jeu-un jeu de l’esprit. Le jeu majeur de l’homme. Un enfant regarde un instant une boule de chiffon- une pensée le traverse ; cet objet est un Peau-Rouge. Il décide de croire que cette poupée de chiffon est un Peau-Rouge. D’en avoir peur comme on a peur des Peaux-Rouges. Il en a peur en effet. Il sait bien que c’est seulement un chiffon noué… » (Jean Dubuffet, L’Homme du commun à l’ouvrage).
Trois opérations sont décrites : isoler (un chiffon) ; associer (à un Peau Rouge) ; transformer (en Peau-Rouge). Cette succession d’opérations mentales est à l’origine même de l’acte plastique, et entraine d’autres chaines d’actions.

Selon Daniel Lagoutte* et Claude Reyt (complément aux programmes et instructions de 1985), toutes les opérations plastiques peuvent se regrouper en 4 familles principales :
R.I.T.A. : reproduire, isoler, transformer, associer. Compilation de documents réunis par le Secteur Arts et CréAtions de l’Icem:
 

REPRODUIRE ISOLER TRANSFORMER ASSOCIER
Reproduire : l’image ou l’objet reproduit exercent un pouvoir de fascination. C’est aussi un moyen d’appréhender le monde, de se l’approprier. Isoler consiste à séparer un élément de ce qui l’entoure. On prive alors celui-ci de ce qui lui donnait une identité par son environnement. Transformer, c’est modifier une forme, une couleur, une matière, un volume… pour les faire devenir autres. Associer : la pratique des arts plastiques donne la possibilité de créer des combinaisons originales. On associe des éléments différents ( images, couleurs, matières, objets, volumes, etc.), au sein d’un même espace, ce qui entraine des modifications de forme et de sens.
appeler
copier
calquer
décliner
dessiner
dupliquer
doubler
évoquer
figurer
imiter
imprimer
présenter à nouveau
photographier
photocopier
multiplier
citer
peindre
incarner
rappeler
répéter
refaire
reconstituer
ressembler
sérier
symboliser
etc.
 
priver du contexte
séparer
détacher
effacer
supprimer
scinder
cacher
extraire
enlever
cadrer, recadrer
détacher
dissimuler
voiler
dévoiler
sélectionner
privilégier par rapport au contexte
choisir
désigner
entourer
révéler
fragmenter
découper
disséquer
schématiser
abstraire
simplifier
différencier
distinguer
atténuer
accentuer
renforcer
valoriser
recouvrir
montrer
emprunter
suggérer
réduire
conceptualiser
analyser
etc.
 
ajouter
allonger, exagérer
altérer
alterner
amplifier
ajouter
augmenter
agglomérer
cacher
changer
cadrer
combiner
compresser, expanser
compléter
convertir
couper
corriger
changer d’échelle
changer la technique (outil, support, couleur, format)
changer le contexte
effacer
enfermer, emballer
déformer
dilater
dénaturer
dégager
désensibiliser
dévoyer
dérouler
déplacer
dépouiller
dissocier
diversifier
disperser

 

exagérer
écraser
fendre
fragmenter
fusionner
graver
gribouiller
habiller
interpréter
inciser
intervertir
inverser
limiter
lisser
maquiller, déguiser
modeler
modifier
multiplier
mélanger
métamorphoser
permuter
partager
polir
recycler
supprimer en partie
substituer
simplifier
raturer
raccourcir, rétrécir
redimensionner
repositionner
transposer
varier
etc.
 
assimiler
accumuler
collectionner
agréger
assembler, rassembler
alterner
fondre
imbriquer, combiner
intégrer
intercaler
juxtaposer
opposer
relier
rapprocher
relier
superposer
traduire
faire cohabiter
réunir, joindre, lier
compléter, ajouter
prolonger
entasser, empiler
etc.
 

 

 
Explorations

  
Plier Froisser

 
 Qu'est-ce qu'on voit ?

 
Les kolams

 
 Peinture libre

 
Peintures
en duos, en trios

                                        * Pour en savoir plus :
Enseigner les arts visuels à l'école primaire,
Daniel Lagoutte, Hachette, réédition 2009.

Paroles et textes de réflexion