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logo blog Pédagogues, méfions-nous des mots de l'idéologie dominante

  La novlangue est l’une des principales caractéristiques de l’idéologie néolibérale capitaliste. Les mots ne veulent plus dire ce qu'ils signifient. Qu'en est-il du terme de "domination" ou de celui de "neuro-atypique" ?

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Neuro- [a]typiques

En tant que "neuro-atypique" et le sachant depuis peu, je pense que l'éducateur·ice a comme premier objectif l'accueil (qu'on pourrait qualifier d'empathique) et l'acceptation de chaque personne dans ses spécificités, les biologiques et les "acquises" (en sachant bien qu'il y a des liens entre les deux et qu'il peut sans doute y en avoir d'autres), que cette personne soit dans la "norme" ou pas : c'est ainsi que je m'approprie le terme d'"accueil inconditionnel". Et je pense que cet accueil inconditionnel doit aussi se faire pour les autres personnes présentes et pour soi-même.
Je pense enfin que cet accueil inconditionnel (empathique) doit aussi concerner les travaux des apprenant·es si on prend le contexte de l'apprentissage. Car, quoi qu'on pense des résultats d'un travail, il est toujours le fruit d'une volonté et d'efforts, et donc une partie, de la personne qui l'a réalisé.
Ensuite, c'est un cheminement ensemble, fruit d'une construction commune, qui nous permet de progresser dans nos apprentissages et dans nos constructions personnelles en tant que meilleur·e humain·e.
Alors, je ne pense pas qu'un·e adulte sait tout ce qui est bon pour chaque enfant car dans ce cas, iel va imposer sa "norme" et on aura bien un rapport de domination dont les conséquences sont la souffrance et le "mal développement". Et personnellement, je trouve que les rapports adulte-enfant ont des aspects extrêmement violents. Pour s'en rendre compte, il faut, comme dans le cadre de tous les rapports de domination, écouter les dominé·es sur ce sujet. Ce sont elleux qui savent (en tous cas qui ressentent plus ou moins consciemment) si iels souffrent ou pas.

P.S. : le terme de dysfonctionnement me choque beaucoup. Mon mental ne dysfonctionne pas et il n'y a pas "quelque chose à y faire", pas plus que la couleur de ma peau, mon orientation sexuelle, etc... Le seul dysfonctionnement auquel il faut remédier, c'est celui qui amène à faire souffrir d'autres personnes volontairement. Il faut faire attention à ne pas glisser vers le validisme.

Merci pour tes textes toujours intéressants qui portent souvent en eux beaucoup d'humanité.

Coopérativement,

Xavier