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CR de la réunion du GD37 dans la classe de Nicolas, Château-Renault, samedi 19 novembre

Compte-rendu de la réunion de l’ICEM 37 samedi 19 novembre 2022 Classe de Nicolas B, Château-Renault

Présents : Yves - Sandra - Maëva - Manon - Noémie - Maïté - Laurent – Audrey- Arnaud - Morgane – Blandine- Julie - Nicolas

Quoi de neuf ?

- Chacun s’exprime librement.

- Nicolas propose d’organiser une exposition d’art enfantin à l’INSPE pour mettre en valeur le travail des enfants et nous faire connaître des étudiants. Plusieurs membres du GD sont intéressés pour y participer. Sandra a envoyé une demande à l’INSPE en ce sens, elle attend une réponse.

Thème du jour : la place du corps à l’école.

Nicolas nous présente le « Chantier », zone de ripisylve située près de son école, en bord de rivière, où les élèves se rendent de façon hebdomadaire. Là, ils vivent leurs apprentissages, tâtonnent, expérimentent, observent, font des découvertes, et s’émancipent.

Exemple 1: Installation d’une mire pour mesurer le niveau d’eau de la Brenne. Les élèves se rendent au « chantier », au bord de la Brenne, tous les jeudis. Suite à leurs différentes remarques sur le niveau inconstant de l’eau, ils ont fabriqué une mire, l’ont peinte puis graduée et installée. A chaque fois qu’ils s’y rendent, ils se demandent en amont quel sera le niveau de l’eau et réalisent des observations et mesures une fois sur place. Le « dire » et le « faire » sont intimement liés dans cette activité. Le corps a été impliqué à chaque étape et les enfants se sont trouvés être de vrais artisans. Cela permet de rendre plus concret le travail réalisé en mathématiques, de nombreuses situations-problèmes ont découlé de cette expérience. Mais les enjeux visés sont bien plus larges et touchent à l’actualité, avec les sécheresses récurrentes, la baisse du niveau des cours d’eau et la gestion de l’eau de manière générale. Un débat national est d’ailleurs en cours, avec la confédération paysanne et les associations de protection de l’environnement. (ex de décisions : les mégabassines de récupération d'eau)

Exemple 2 : Au chantier toujours, une personne d’un certain âge est intervenue auprès des enfants pour présenter les essences d’arbres présentes en bord de Brenne, puis les élèves sont partis à la recherche de l’arbre correspondant à sa feuille. Après un bilan collectif sur le lieu de l’activité, des affiches présentant les différentes feuilles ont été réalisées par les élèves au retour en classe. Pour réaliser ces affiches, les élèves étaient en mouvement, dans l’entraide et la coopération. Nicolas souligne la sensation de bien-être ressentie par les élèves au contact des arbres dans leur réalité physique. Plaisir renforcé par la sensation de liberté et de mouvement. L’aspect inter-générationnel est également un aspect positif de l’activité car les enfants étaient à l’écoute et calmes face à l’intervenant.

Expérience dans le cadre d’ études au quartier Velpeau : Un projet de diagnostique sociologique permet d’aller observer, rechercher, réaliser des entretiens. Une liberté est ressentie en menant ce projet et cela a un rôle émancipateur. L’enquête vise à apporter de réelles réponses, concrètes, sur le quartier Velpeau à Tours.

Présentation d’ un livre « Tu viens jouer dehors ? » qui permet d’avoir un regard différent sur les enfants en classe. Il suscite également une réflexion sur les jeux libres et les jeux codés, les jeux libres permettant le développement de la créativité et le placement du corps dans une situation différente de celle vécue habituellement. La liberté de mouvement permet au corps de se construire physiquement.

Le quotidien de la classe a montré que l’enfant a besoin d’expérimenter le poids des choses. Par exemple lors de la mise en place d’un parcours de motricité en maternelle. Après différents questionnements et observations des élèves , il a été décidé de faire participer les élèves à la mise en place et au rangement du parcours. Ils peuvent ainsi expérimenter le poids de certains objets et prennent plaisir à participer davantage, ils sont beaucoup plus en action. Il semble en effet nécessaire de tout mettre en place pour que les élèves soient le plus actifs possible. Ils peuvent ensuite se représenter le parcours beaucoup plus facilement. Cela vaut autant pour les séances de motricité que pour le reste des apprentissages. (comme par exemple, dans la classe de Nicolas, le fait d’avoir vécu la fabrication de la mire permet aux élèves de mieux se représenter la partie immergée.)

A Camus Maurois, on expérimente le dispositif EMILE depuis la rentrée et on a aussi remarqué que pendant les séances d’anglais, plus les élèves sont en mouvement et en action, mieux ils retiennent les mots et expressions en anglais.

Cela fait écho au livre de Rabindranath Tagore, qui était lui-même professeur d’anglais, dans lequel on retrouve la même idée. Tagore enseignait également l'Anglais et faisait apprendre les verbes à ses élèves en leur faisant faire l'action correspondante au verbe (ex: le verbe déchirer appris tout en déchirant une feuille) Titre : « Une école sans murs »

Se pose alors la question des déplacements des enfants dans l’école : faut-il les faire mettre en rang ? Quel objectif ? Escaliers ? Parfois, les élèves peuvent être très énervés lorsqu’il n’y a pas de cadre pour la mise en rang. Le rang peut avoir un effet apaisant et canalisant. Problèmes récurrents dans la gestion du groupe pendant ces moments de préparation et de déplacement dans les couloirs. Certains enfants ont besoin de bouger sans arrêt et cela peut être nécessaire d’imposer un cadre, après une réflexion engagée avec les enfants. Il faut s’adapter à leurs besoins. Peut-être faudrait-il alterner des moments où la nécessité de regroupement et de calme apparaît et d’autres où cela n’est pas nécessaire. Dans la classe de Laurent, les élèves ont décidé de mettre en place des « responsables de la sécurité du rang ». En pratique, 2 responsables se placent à l’avant et 2 à l’arrière.

Visionnage du film Journal d'un Maître d'école (1ere partie)

Résumé de l’épisode vu : Un nouveau maître d’école prend ses fonctions dans une nouvelle école. Il s’occupe d’une classe de CM2, avec un groupe de garçons plutôt difficile à gérer. Beaucoup d’élèves sont absents. Le maître n’est pas soutenu par ses collègues, il va chercher lui-même les enfants absents, cherche à établir du lien entre lui et les parents et va voir le quotidien de ses élèves. En partant de leurs préoccupations le maître réussit à rendre aux enfants le goût de l'école et du travail en coopération. Nicolas voit avec les responsables du cinéma Le Balzac à Château-Renault s'il est possible d'organiser une diffusion du film dans le cadre d'un ciné débat (à Château-Renault donc, un lundi soir).

Et après ?

La réunion de ce jour a soulevé de nombreuses questions, et abordé des aspects du corps à l’école très variés :

- le corps dans les espaces de l’école

- le corps pendant les déplacements, en groupe, individuels

- la liberté de mouvement dans l’école, la classe

- nécessité de bouger pour apprendre, pour mémoriser mais aussi pour « relâcher » après un effort

- les jeux sportifs, le jardinage, la lecture en plein air

- quels aménagements en classe pour permettre au corps d’être : chevalet peinture, coin bricolage, canapé etc.

- la classe-promenade, l’école dehors

- place des moments de non-enseignement, de jeu libre

- expression libre des élèves : corporelle, théâtrale, artistique

- alternance de moments où on est assis et d’autres où l’on peut bouger

Annexes

- L'art du mouvement en éducation par Rabindranath Tagore distribué par Nicolas pour nourrir la reflexion

-Résolution de problèmes et vie, texte présenté par Nicolas à cette occasion et initié par un débat sur la résolution de problèmes

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lart_du_mouvement_en_education.pdf116.92 Ko
resolution_de_problemes_et_vie_version_tres_legere.pdf4.5 Mo