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Michel Barjol, l'ordonnance du paysage rêvé

Dans :  Pour les élèves › Techniques pédagogiques › 
Décembre 1996

 


 CréAtions 74 - publié en novembre-décembre 1996

 Michel Barjol, artiste

 

 

Michel Barjol est né en 1952. Il vit et travaille à Malaucène dans le département du Vaucluse. Fils de paysans, son attachement à la terre est viscéral. C’est un contemplatif : il aime voir dans les plus petits détails se développer le cycle de la nature. L’on pourrait imaginer que son regard est proche de celui d’un oiseau voltigeur qui verrait le sol comme une grande tapisserie abstraite. Ses œuvres, toutes faites à l’encre de Chine, expriment à la fois ses humeurs, comme les saisons.

 

Lorsque l’on voit le paysage, on se trouve dans la situation du spectateur qui voudrait visionner plusieurs films à la fois. Pour le comprendre, il faut en isoler des parties, se rapprocher, étudier les détails, entrer dans chaque élément jusque dans les molécules de ses composants.
Les dessins nous invitent à ce voyage dans le détail.

Depuis 1980 le référent du travail de Barjol, le paysage de la Région Ventoux et des Baronnies, a évolué suivant un rythme lent, le temps que met le paysage à se structurer. Du sillon aux parcelles arrachées, à la montagne, où s’alignent rangées de vignes et de lavandes, constructions qui donnent au terrain une amplitude que façonnent les intempéries et le quadrillage des fruitiers à la fois ordonné et chaotique, pour arriver à l’élaboration de trames noires et blanches envahissant l’espace, comme la friche grignote la surface cultivée.


Friche au sol, friche au mur, c’est un peu la friche qui nous gagne. Simple constatation rendue par des formes simples, signes et empreintes en noir et blanc. Simple l’est aussi le support papier parcouru par les bouts de bois taillés qui déposent les traces d’encre de Chine et donnent des dessins structurés, ensemble de signes aléatoires et réfléchis, résultat de l’observation sans cesse renouvelée du paysage photographié.

 

On entre dans le paysage par la porosité de la matière ; les écailles de la couleur réfléchissent la lumière d’un clair-obscur actuel.

 

 

 

Michel Barjol dans son atelier travaillant à l’encre de Chine sur le dos de cageots de fruits qu’il a peints en blanc.
C’est le travail qu’il entreprend en ce moment et qui deviendra, dans les prochains mois à suivre, une exposition.

Encre de chine
Michel Barjol, artiste

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