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Atelier : La Pédagogie Freinet : quels avantages pour l’enfant ?

 

Suite de la conférence d’Alain Guerrien.

Alain Guerrien a commencé par rappeler qu’il n’est pas pédagogue mais psychologue, et qu’il s’intéresse donc avant tout au fonctionnement cognitif de l’enfant, à son bien être, à ses besoins….

 

 Plusieurs participants à l’atelier n’ayant pas pu participer à sa conférence de la veille, il a donc commencé par en rappeler les grandes lignes, en présentant la « Théorie de l’autodétermination » (Deci et Ryan, 1985, 2002), et en particulier ce qu’on appelle la motivation intrinsèque (MI : où la tache est le but en soi) et la motivation extrinsèque (ME : où l’activité est un instrument pour obtenir quelque chose). Dans la ME, il distingue 3 niveaux :

Schématiquement :

Motivation intrinsèque

Motivation autodéterminée

 

 

Motivation extrinsèque

Par régulation identifiée (on sait que c’est utile pour quelque chose d’autre qui nous tient à cœur)

Par régulation introjectée (pour faire plaisir, pour ne pas éprouver de sentiment de culpabilité)

Motivation non

autodéterminée

Par régulation externe (par contrainte, obligation)

 

Les travaux montrent que les 2 types de motivation qui relèvent de l’autodétermination ont des conséquences plus favorables sur le bien être , sur les apprentissages…..

Suite à une question, plusieurs références concernant ces travaux ont été données…

La motivation est fondée sur l’existence, chez tout individu, de 3 besoins psychologiques fondamentaux, et l’intérêt et le plaisir à réaliser une activité sont fortement dépendants de la satisfaction de ces 3 besoins qui sont :

  • Le besoin d’autodétermination

  • Le besoin de compétence : se sentir efficace dans les activités entreprises ; les perceptions d’efficacité procurent une satisfaction qui va accroitre la motivation à poursuivre l’activité

  • Le besoin d’appartenance sociale : besoin de se sentir relié à des personnages importants pour moi, avec un versant émotionnel et un versant cognitif (sentiment d’être compris, accepté, respecté, notamment dans la reconnaissance de mes compétences par les autres…

 

Une fois ces points précisés, un débat avec la salle s’est engagé. Parmi les points abordés et/ou les problèmes soulevés :

  • Ces recherches sont des arguments scientifiques pour justifier nos pratiques pédagogiques ; peu de recherches en France : surtout USA et Quebec

  • Ce qui est à travailler, c’est la régulation identifiée (RI) ; les travaux entre pairs, les remarques des pairs peuvent amener cette RI ; (illustration avec la correspondance, et les retours sur un courrier mal présenté etc….)

  • Il existe des travaux en Allemagne sur la notion d’intérêt qui rejoignent ces travaux-ci (références données : Falco Peschel et Hans Brugelmann

  • On ne peut pas vraiment savoir le type de motivation d’une personne : ce qui peut paraitre être de la Mi peut en fait relever de la régulation introjectée

  • Comment fait-on évoluer la motivation chez un enfant ?

  • La MI n’est pas innée : notre motivation évolue en fonction de nos réussites, de nos rencontres etc…. ce qui est inné, ce sont les besoins, et notamment le comportement d’exploration. Le bébé explore son environnement. L’existence d’une compétence précoce donne l’envie d’aller plus loin…

  • L’entrée en maternelle comme rupture avec un apprentissage jusqu’alors « naturel » ; cette rupture peut complètement freiner les apprentissages

  • L’aménagement du milieu (la classe, les outils, les structures…) peuvent être une réponse vers plus de régulation identifiée

  • L’autodétermination des enfants qui va à l’encontre de mes souhaits comme pédagogue : les élèves investissent les situations où ils sont compétents et délaissent les autres..

  • Est-ce que « curiosité » = MI ?

  • Les programmes : comment concilier programme et MI ?