Revue CréAtions en ligne "Gestes et matières" NE242 - SOMMAIRE

Avril 2019

 

 

CréAtions "Gestes et Matières" 

Revue en ligne annoncée dans le Nouvel Educateur N°242

Publication :  avril 2019

 

 

Ont participé à l'élaboration du dossier «Gestes et matières » :  Jacqueline Benais, Sophie Bridelance, Viviane Curty,  Agnès Duboeuf-Masmejean, Marie-Pierre Houviez, Emilie Hyenne, Agnès Joyeux, Maud Léchopier, Laura Malliet, Christiane Nicolas, Hervé Nuñez, Anne Renaud, Anne Roy, Sophie Simunovic, Eliane Trocolo, Isabelle Van de Walle.

Crédits photographiques :  Christian Borgetto, Marie-Pierre Houviez, Agnès Joyeux, Isabelle Van de Walle.


  titre de l'article niveau de classe thème techniques utilisées artiste
 

Les cairns

enfants
adultes
Une proposition de la commission signalétique de l'équipe organisatrice du 53ème congrès " La pédagogie Freinet, un chemin vers l'émancipation". volume
installation

 
 
  Gravure
élémentaire et collège Une classe de CP et une classe de 4ème découvrent la pratique de la gravure et réalisent une production plastique commune.  gravure sur Tétra Pak®  
Tapisseries maternelle  Le tissu pour faire des bobines, coudre, broder, danser, tâtonner, réaliser une tapisserie, seul, à plusieurs.

couture

 

 
  Plâtre sur plaque d'argile   maternelle :
2è et 3è année
La démarche pas à pas    
Barbotine
maternelle :
2è et 3è année
Liberté des gestes et Plaisir de la  matière dessiner "autrement"  


  

 

Cairns

 

 

Revue en ligne CréAtions n° 242 "Gestes et matières "
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°242- Publication : avril 2019

Cairns réalisés en 2017 en Saône-et -Loire par des groupes d'enfants lors de différents ateliers dans les classes ­ et des groupes d'adultes lors de rencontres du Groupe Départemental 71 

 

 

Cairns

 

Le thème du congrès est « La pédagogie Freinet, un chemin vers l'émancipation ».

Nous, les membres de la commission signalétique au sein de l'équipe organisatrice du 53ème congrès d'août  à Grenoble pensons  aux chemins de montagne dont les abords sont jalonnés de cairns, constructions éphémères collectives où chacun ajoute sa pierre lors de son passage.

Nous proposons donc aux participants du congrès de créer avec leur classe des cairns d'objets divers et variés avec pour seule contrainte : le cairn doit tenir sur un socle de 30 x 30 cm.

Nous les installons donc au fur et à mesure de leur arrivée, sur les marches d'escaliers, dans les couloirs, dans l'ascenseur, au sol pour les plus grands et sur des tables pour les plus petits.

 

Les accumulations, collectives ou individuelles, sont très variées.

    Les enfants ont utilisé :

- des objets et matériaux de récupération :
bouchons, crayons, polystyrène, pinces à linges,
décorations de Noël, chiffons, cartes, pâtes alimentaires,

rouleaux en carton, pots de yaourt, etc.

 

    
 

- des éléments naturels :

 

coquillages, cailloux,plumes, marrons, etc.

 

 

- du matériel trouvé dans la classe :

règlettes, crayons, etc.

Tous ces cairns complètent l'ensemble de la signalétique du congrès.

  

En effet, les diverses directions (salles, expositions, amphis, etc.) sont indiquées sur des panneaux
comme ceux que l'on trouve également sur les chemins.

 

Gestes et matières




 

 

Gravure

 

 

Revue en ligne CréAtions n°242 "Gestes et matières"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°242 - Publication : avril 2019

Classes de  CP, École Jean Rostand, Enseignante : Géraldine Migné et de 4ème, Collège Condorcet, Enseignante: Isabelle Kaminski - Nailloux (Haute-Garonne)

 

 
Gravure

 Chaque année, le collège s'associe avec une classe de l'école primaire de Nailloux afin de travailler sur un projet. Cette année là, nous proposons aux élèves l'expérience d'une pratique artistique :
la gravure.

 Le but est d'aboutir à une réalisation plastique commune.

 

Le projet, côté collège

Le projet se déroule avec une classe de 4ème ayant deux heures d’arts plastiques une fois tous les 15 jours . Cette large plage horaire permet de découvrir la technique de la gravure de manière sereine, sans le « stress » de faire vite.

Deux séances, soit quatre heures en tout, sont consacrées à l'apprentissage de la gravure par la technique dite de la taille douce (gravure en creux) sur CD  et sur Tétra Pak®.

 

La consigne « réaliser des lignes et des surfaces, prétextes aux matières et textures » permet d'enrichir l'expérimentation.

Dans un premier temps, les élèves tâtonnent, réfléchissent et surtout testent le dessin par la ligne avec « une pointe sèche » ainsi que le travail de surface par grattage, ponçage, arrachage : croisement, superposition, etc.

Le dispositif et les protocoles sont en place pour l'utilisation de la presse.

Encrer, positionner les matrices sur la presse (CD,Tétra Pak®), poser les feuilles sur les matrices, presser.

 

Étonnements, satisfactions et quelquefois déceptions, tout les motive !

Ils réajustent éventuellement en gravant plusieurs fois le support, ils réimpriment... Ils testent le gaufrage (sans avoir encré la matrice) avec des matériaux divers : dentelles, filets de pommes de terre, ficelle, etc.

Ensuite vient une séance différente dont le but est de réinvestir les "trouvailles" des séances précédentes.

Le sujet « Matières à discuter » est proposé. Il s’agit de faire des essais de rapprochement entre différentes matières.

 
 
Le projet coté école primaire (CP)

Un mercredi matin, l'enseignante en arts plastiques intervient dans la classe de CP pour aborder la technique de la gravure sur Tétra Pak®.

Pour respecter le processus technique et l’organisation matérielle qu'implique la taille douce, il faut :
- dessiner sur Tétra Pak® avec la pointe ;
- encrer au rouleau ;
- essuyer à la « poupée » puis au papier annuaire ;

- imprimer avec une machine à pâtes alimentaires !

  

Les productions, nombreuses, finissent par joncher le sol pour sécher et les matrices s'empilent. Cette séance très productive est intéressante parce qu’elle révèle des enfants soucieux de bien faire et permettra le dialogue avec les élèves de 4ème.

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Tapisseries

 

 

Revue en ligne CréAtions n° 241 "Gestes et matières"
annoncée dans le Nouvel
Éducateur n°241- Publication : avril 2019

Classe de 2ème, 3ème maternelle École J.J.Michel, Bruxelles,Belgique - Enseignante : Isabelle Van de Walle

 


Tapisseries


Depuis plusieurs années, je souhaite faire de la tapisserie dans ma classe. Je récupère donc des tissus, des toiles de jute dont certaines personnes de mon entourage veulent se débarrasser.

Les très belles tapisseries exposées au congrès de l’ICEM à Aix-En-Provence en 2015 m’ont donné l'énergie de m'y mettre de même que des photos de très jeunes enfants en train de coudre et des articles expliquant des manières de procéder dans la revue « Art Enfantin ».
L'atelier de tapisserie - Quelques tapisseries 
- Tapisseries - Les tapisseries

Cette année-là, pour le carnaval, nous confectionnons des masques en carton peint.
J'en profite pour introduire le travail avec du tissu dans les ateliers de la classe en suggérant aux enfants d’ajouter une voilette à leur masque.
Plaisir de fouiller dans la boite à tissus ! Chacun choisit son tissu préféré pour sa voilette, s’essaie à utiliser les ciseaux. Je m’en suis procuré quelques paires spéciales pour le tissu, j’explique aux enfants qu’ils ne doivent servir qu’à la découpe de tissus ! Ils sont donc bien rangés à part, loin des ciseaux pour papier !
Certains enfants se débrouillent seul.e.s, d’autres ont besoin de mon aide.

Puis, nous avons l’occasion d’assister à un spectacle de danse contemporaine « Rembobine » 
Une danseuse y évolue, entre autres, avec des bobines et des tissus (des robes). C’est l’occasion de lancer le projet « couture ».

Je me procure du fil à broder mais ce fil est en écheveaux, nous devons donc en faire des bobines, soit en accrochant l'écheveau sur des petites structures verticales récupérées dans un jeu de la classe, soit à deux.  L'un.e tient l'écheveau pendant que l'autre bobine le fil : un travail coopératif intéressant et pas si facile en maternelle !
Une grosse bobine en carton est réalisée, elle est à la fois une réserve de fil de laine et un élément qui est de temps en temps utilisé au coin réunion pour un retour au calme : faire rouler la bobine de l'un.e à l'autre.

Quand il y a assez de bobines, je mets à disposition de petites cartes en carton perforées :

les enfants peuvent ainsi s'exercer à
« broder », chacun.e choisissant la couleur de fil qui lui plait le mieux.

 

  "Gestes et matières"   
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Une pratique, un outil - Plâtre sur plaque d'argile

 



Revue CréAtions en ligne n° 242 "Gestes et matières"
annoncée dans le Nouvel Éducateur n°242 - Publication : avril 2019

Classe de 2ème et 3ème maternelle, École J.J.Michel, Bruxelles - Enseignante : Isabelle Van de Walle

 

 

 

Plâtre sur plaque d'argile

 

  Matériel
-    morceau de plastique épais et souple
-    tasseaux en bois de 10 à 15 cm de long : 4 par enfant
-    argile
-    plâtre à prise rapide : environ 1 kg pour six réalisations
-    rouleau dur 
-    outils pour graver : poinçon, cure-dents, stylo à bille usagé, etc.
                                        

 

Sur le morceau de plastique, faire une plaque en aplatissant une boule d’argile avec un rouleau.

Y déposer 4 tasseaux de façon à faire un carré*.  Appuyer bien fort pour que leur trace forme un cadre puis les retirer.

Avec l’outil choisi, graver un dessin dans l’espace ainsi délimité.

 * ou un rectangle. 

 

 

Reposer les tasseaux à leur place initiale sur la plaque d'argile. Préparer du plâtre et ....

... et le verser dans ce cadre. Bien maintenir les tasseaux jusqu’à ce que le plâtre prenne.



Quand le plâtre est bien pris,
détacher les tasseaux en pliant le plastique.

Décoller délicatement le plâtre de la plaque d’argile.



"Gestes et matières"

 

 

Barbotine

 

Revue en ligne CréAtions n° 242 "Gestes et matières"
annoncée dans le Nouvel
Éducateur n°242- Publication : avril 2019

Classe de 2ème, 3ème maternelle École J.-J. Michel, Bruxelles, Belgique - Enseignante : Isabelle Van de Walle

 


Barbotine

Liberté des gestes et Plaisir de la matière


Dans ma classe de Moyens-Grands, en cette fin d’année scolaire, je mets en place un atelier barbotine.
Depuis ma participation à l’atelier proposé par Anne-Marie Bourbonnais au congrès de Villeneuve d’Ascq en 2011, l’idée trottait dans ma tête.
J’avais personnellement été très touchée par cet atelier. La barbotine si douce, si fluide était une première pour moi.

Je me promets donc d’essayer de mettre cet atelier en place dans ma classe quand je trouverai les conditions qui le permettent.
Il y a deux ou trois ans, j’avais déjà fait un essai : j’avais gardé tous les petits déchets de terre glaise chaque fois que des ateliers argile étaient organisés dans ma classe. Et puis, quand il y en a eu assez, j’ai proposé aux enfants d’écraser ces petits morceaux durs avec des rouleaux en bois dans des petits plateaux. Je n’avais pas été plus loin dans le projet car je ne trouvais pas comment organiser la suite :trouver un endroit où les enfants pourraient étendre, jouer, tracer avec la barbotine. Déjà, j’observais des enfants à qui cela faisait beaucoup de bien d’écraser puis de caresser doucement la poudre fine.

En ce mois de juin, j’ai l’idée d’aller plus loin dans mes investigations.

Comme il y a beaucoup de déchets de terre, je propose un atelier « écrasage »  puis j’investis un ancien bac à manipuler (le fond étant plat avec un petit rebord) qui depuis des années me sert à manipuler marrons, bouchons ou autres matériaux de « saisons » (feuilles mortes, sable, graines, etc.)

Je mets au fond du bac une plaque en plastique bleu achetée dans un magasin de bricolage en guise de plaque noire proposée par Anne-Marie.
Je permets aux enfants de travailler à plusieurs ou seul selon leurs choix.
Les enfants mettent un tablier, retroussent leurs manches, restent debout ou s’assoient.


Je verse des petites quantités d'eau sur la plaque et hop ! Chacun patouille à sa guise, la règle étant de ne pas « embêter l’autre » et de ne pas éclabousser hors du bac. Donc, il faut un peu contrôler ses gestes. Bien sûr j’aimerais pouvoir laisser les enfants s'éclabousser, faire de grands gestes comme nous pouvions le faire avec Anne-Marie, mais je sens que je ne parviendrais pas à maitriser la situation : risque de « débordement », de surexcitation des enfants et du coup risque que je me fâche. Sans compter les problèmes d’aménagement puis de rangement et de nettoyage de l’atelier.
Au besoin je trace une ligne dans la barbotine pour délimiter les espaces si les enfants se chamaillent. Mais cela s’avère rarement nécessaire.
Les enfants font toutes sortes de traces et de mouvements avec leurs mains ; je ne propose rien, les gestes viennent naturellement:

mains à plat, côté paume ou de l’autre côté, doigts crochus, bras qui se tendent pour aller le plus loin possible, balayages, va-et-vient qui font de grandes traces horizontales ou verticales, tapotages du bout des doigts ou avec toute la main.
Lorsque ça devient trop sec, j’ajoute de l’eau.

 

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