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Revue en ligne CréAtions n° 242 "Gestes et matières"
annoncée dans le Nouvel
Éducateur n°242- Publication : avril 2019

Classe de 2ème, 3ème maternelle École J.-J. Michel, Bruxelles, Belgique - Enseignante : Isabelle Van de Walle

 


Barbotine

Liberté des gestes et Plaisir de la matière


Dans ma classe de Moyens-Grands, en cette fin d’année scolaire, je mets en place un atelier barbotine.
Depuis ma participation à l’atelier proposé par Anne-Marie Bourbonnais au congrès de Villeneuve d’Ascq en 2011, l’idée trottait dans ma tête.
J’avais personnellement été très touchée par cet atelier. La barbotine si douce, si fluide était une première pour moi.

Je me promets donc d’essayer de mettre cet atelier en place dans ma classe quand je trouverai les conditions qui le permettent.
Il y a deux ou trois ans, j’avais déjà fait un essai : j’avais gardé tous les petits déchets de terre glaise chaque fois que des ateliers argile étaient organisés dans ma classe. Et puis, quand il y en a eu assez, j’ai proposé aux enfants d’écraser ces petits morceaux durs avec des rouleaux en bois dans des petits plateaux. Je n’avais pas été plus loin dans le projet car je ne trouvais pas comment organiser la suite :trouver un endroit où les enfants pourraient étendre, jouer, tracer avec la barbotine. Déjà, j’observais des enfants à qui cela faisait beaucoup de bien d’écraser puis de caresser doucement la poudre fine.

En ce mois de juin, j’ai l’idée d’aller plus loin dans mes investigations.

Comme il y a beaucoup de déchets de terre, je propose un atelier « écrasage »  puis j’investis un ancien bac à manipuler (le fond étant plat avec un petit rebord) qui depuis des années me sert à manipuler marrons, bouchons ou autres matériaux de « saisons » (feuilles mortes, sable, graines, etc.)

Je mets au fond du bac une plaque en plastique bleu achetée dans un magasin de bricolage en guise de plaque noire proposée par Anne-Marie.
Je permets aux enfants de travailler à plusieurs ou seul selon leurs choix.
Les enfants mettent un tablier, retroussent leurs manches, restent debout ou s’assoient.


Je verse des petites quantités d'eau sur la plaque et hop ! Chacun patouille à sa guise, la règle étant de ne pas « embêter l’autre » et de ne pas éclabousser hors du bac. Donc, il faut un peu contrôler ses gestes. Bien sûr j’aimerais pouvoir laisser les enfants s'éclabousser, faire de grands gestes comme nous pouvions le faire avec Anne-Marie, mais je sens que je ne parviendrais pas à maitriser la situation : risque de « débordement », de surexcitation des enfants et du coup risque que je me fâche. Sans compter les problèmes d’aménagement puis de rangement et de nettoyage de l’atelier.
Au besoin je trace une ligne dans la barbotine pour délimiter les espaces si les enfants se chamaillent. Mais cela s’avère rarement nécessaire.
Les enfants font toutes sortes de traces et de mouvements avec leurs mains ; je ne propose rien, les gestes viennent naturellement:

mains à plat, côté paume ou de l’autre côté, doigts crochus, bras qui se tendent pour aller le plus loin possible, balayages, va-et-vient qui font de grandes traces horizontales ou verticales, tapotages du bout des doigts ou avec toute la main.
Lorsque ça devient trop sec, j’ajoute de l’eau.

 

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