André Ouzoulias, professeur à l’IUFM de Versailles, est l’un des initiateurs de l’appel Sauvons la lecture . Il nous rappelle ici la complexité de l’apprentissage de la lecture. La crise de l’école ne saurait se résoudre par le retour en force de la méthode syllabique.
Le 2 septembre 2005, Roland Goigoux, avec l’article « La guerre des méthodes est finie » paru dans la rubrique Rebonds du quotidien Libération,expliquait que les méthodes globale, syllabique et mixte n’étaient pour ainsi dire plus pratiquées. Il proposait de qualifier les méthodes utilisées d’« intégratives ».
Le texte présenté dans ces pages est issu de cet article.
« Persévérer dans cette méthode alors qu’on en connaît la nocivité est criminel,c’est un danger pour les enfants ».
Les méthodes globales et semi-globales sont « responsables de l’épidémie actuelle de dyslexie », il faut revenir à la méthode syllabique… Jacques Bernardin démontre ici que ce discours est plus du côté de l’anathème injonctif que du conseil avisé,scientifiquement étayé.
Devant cette offensive des tenants de la méthode syllabique qui,il faut bien l’avouer,rencontre auprès du public un écho très favorable, Jean-Yves Fournier analyse ici la question que l’on pourrait se poser,pourquoi mais pourquoi donc tant de gens,tant de parents notamment,et… quelques enseignants sont tellement attachés à la méthode en question ? Comme une véritable nostalgie…
Tout paraissait pourtant simple et immuable.
Tout le savoir de la société reposait sur un postulat qui semblait inattaquab1e: BA + BA = BABA.
Dès leur plus jeune âge, les enfants entraient dans des écoles où on entreprenait de leur apprendre cette chose et ainsi commençait leur formation.
Dès le départ, on décelait ceux qui semblaient imperméables à ce genre de logique, on les exilait aux places périphériques de la classe et la formation de chacun pouvait dès lors commencer.