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logo ressource btn Les chiffres romains

Niveau de lecture 4
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Janvier 2002

Très tôt, on a eu besoin de compter. Le système mis en place par les Romains était complexe et peu rationnel. Mais la civilisation romaine ayant dominé l’Europe occidentale, les chiffres romains ont survécu jusque dans notre vie actuelle!

Les hommes ayant très vite éprouvé le besoin de compter, ils ont découvert des moyens très concrets :

- Entassements ou alignements de cailloux, de coquillages, de brindilles…
- Tracés sur le sol, l’os, la pierre, le bois.
- Aide des doigts.

Cette pratique n’a pas totalement disparu de nos jours :

- Sur les murs de leur geôle, les otages, les prisonniers, pour conserver la notion du temps qui s’écoule, marquent chaque jour de détention.
- Le décompte des voix, les jours d’élections, se vérifie en regroupant des bâtonnets.


Sciences et techniques gallo-romaines

Chez les Romains, la main est un précieux auxiliaire pour les calculs très simples.

Diverses méthodes sont employées mais, pour toutes, une valeur est donnée à chaque groupement de doigts.


 
Compter jusqu’à cinq avec la main droite et jusqu’à dix avec les deux mains :
ce procédé se révèle vite insuffisant !

 
 

Pour des calculs plus complexes, une numération de type additif, découlant de la pratique de l’entaille sur un objet, intervient. Elle est très sobre, constituée de segments de droite :

I pour un, II pour deux, III pour trois, IIII pour quatre et ainsi de suite
jusqu’au nombre dix représenté par une barre croisée par une autre, X.
XX pour vingt, XXX pour trente, XXXX pour quarante
et ainsi de suite jusqu’à dix fois dix, ou cent, représenté par deux traits ajoutés à une barre :
Ce signe permet d’exprimer les centaines jusqu’à la dixième, ou
mille schématisé par quatre traits : I\ /I .

Pour éviter les répétitions, des signes nouveaux sont créés en coupant ceux qui existent :
partagé en deux, X devient V et employés indifféremment pour cinq.
Seul, V subsiste par la suite.
Le caractère représentant le nombre cent, est lui aussi divisé en deux parties et L pour figurer cinquante. Seul subsiste L.
Le signe évolue en C pour représenter cent.
Peu à peu, le symbole représentant mille, I\ /I, se courbe pour devenir ⊂I⊃. Scindé, il donne deux signes pour cinq cents : ⊂I et I⊃; seul le dernier perdure et devient D.
De même, I\ /I devient M.

De cette manière, avec davantage de signes, on réalise un gain de place et de simplicité. On obtient les sept chiffres romains connus :

  I
V X L C D M
  1 5 10 50 100 500  1000


Mais il faut remarquer qu’il n’y a pas de symbole analogue à notre zéro, pour indiquer l’absence de quantité dans le rang (unité, dizaine, centaine…) Ainsi :
MMMII , addition de 1000 + 1000 + 1000 + 1 + 1, représente 3002.

Ce système de notation numérique repose sur deux principes (cette convention a été établie vers la fin de l’Empire romain) :

 
 

- Tout signe placé à la gauche d’un autre de valeur supérieure à la sienne se retranche :
On a ainsi

IV au lieu de IIII ( 5-1 =4)
IX au lieu de VIIII ( 10 – 1 = 9)
XIX (19) au lieu de XVIIII,
XL (40) au lieu de XXXX
CM (900) au lieu de DCCCC

- Tout signe placé à la droite d’un autre de valeur supérieure à la sienne s’ajoute :
Par exemple,

VIII ( 5+ 3 = 8)
XXII ( 10 + 10 + 1 + 1 = 22)
CLX ( 100 + 50 + 10 = 160)

Pour les autres grands nombres, les Romains, pour plus de commodité, ont instauré des règles telles que :
- Le surlignement : le nombre surmonté d’une barre est multiplié par 1000.
̲
Ainsi,


V
représente 5000 ( 5 X 1000)

C
représente 100 000 ( 100X 1000)
━━━━
CXIX
représente 119 000 ( 119 X 1000)

- L’encadrement d’un nombre par un rectangle incomplet le multiplie par 100 000 :

┏╼┓
X
représente un million ( 10 X 100 000)
┏━━━━╼┓
CXXXIV
représente 13 400 000 (134 X 100 000)


 
 

Mais, à cause de la complexité de cette numération et de l’absence de zéro, il est quasi impossible de faire des opérations par écrit.
Ainsi, après beaucoup de tâtonnements, les Romains ont mis en place un mode de représentation des nombres marqué d’une certaine originalité, mais complexe et peu rationnel.
Pourtant, la civilisation romaine ayant marqué de son empreinte l’Europe occidentale, beaucoup d’exemples montrent la survivance des chiffres romains jusque dans notre vie moderne.

 
Exemples d’utilisations de chiffres romains à différentes époques :

 

⇐ Marquage des gueuzes de fer, extrait d’une planche de l’Encyclopédie (XVIII° siècle)

 

Cadran de montre actuelle ⇒
 

 
Piste de recherche :
relever des dates sur le linteau des portes de maisons, les heures sur les cadrans solaires
 
 

 

 

 

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Source : 
BT n°1138, mai 2002
Crédit iconographique : 
Iconographie : gueuze : DR. dessin et photo montre : Annie Dhénin