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Après ma rencontre avec la commission musique et l’étude du bouquin de Pineau Maumené, j’avais commencé des recherches pour fabriquer des capteurs au moyen de « relais » décortiqués ça a plutôt bien marché et c’est pour en tester le rendu que j’ai commencé à fabriquer un montage qu’on pourrait appeler «monocorde amplifié» ou encore monocorde électro acoustique.
Cette fabrication avait lieu dans notre atelier scolaire et cela permettait aux enfants de s’en mêler. Ainsi, Franck choisit la tige chromée pour jouer et suivit de très près la préparation du capteur au cours de laquelle il voulut que je l’initie au maniement du fer à souder.
Facile d’imaginer avec quelle impatience il brancha le « jack » dans l’entrée micro et régla le magnétophone. Le résultat fut tout de suite tonitruant ! Nouveaux réglages, tâtonnements pour éliminer un effet de corde à vide gênant : il accumule des chiffons avant le sillet sous la corde. Encore des essais. Le magnétophone tournait. Quand j’ai entendu ça, le soir, sur la bande, dès le lendemain, j’ai questionné Franck. Il m’a dit : « J’ai voulu faire quand je m’énerve, comme quand on se parle et il y en a un qui comprend pas bien ce que je lui dis, et alors ça m’énerve…. »
Voilà donc un instrument sommaire mais suffisamment complet pour permettre d’en jouer, une technique de jeu en cours d’exploration, (appuyer sur la tige chromée en divers points de la corde, la faire glisser le long de celle-ci, selon les rythmes et des impulsions variés)
Eh bien, pour pouvoir avancer dans la construction de ce savoir-faire, c’est d’une idée d’expression que Franck a besoin. La chance fut que la manipulation de « l’instrument » soit assez simple et en même temps assez directement la cause de ce qu’on entendait.
C’est ainsi que Franck put réaliser ce moment de son entièrement guidée par l’expression d’un vécu personnel.
Ce fut un aboutissement de nos essais sur le monocorde et les capteurs magnétiques. Cela aurait pu être le départ d’une recherche permettant d’approfondir les questions techniques et musicales ainsi mises à notre portée. Nous ne sommes pas allés jusque-là : fin de l’année scolaire, départ de Franck en 6ème, effectif insuffisamment nombreux pour trouver un « repreneur ».
Le dos de piano a aussi cette vertu. Le travail exploratoire nécessaire est tout le temps motivé par la proximité de la possibilité d’exprimer quelque chose.
La fameuse « étude à la burette » en fait la totale démonstration.
Le magnétophone aussi, quand on l’utilise en moyen de produire ou d’agir sur les sons. L’ariel sa conception ouverte à toutes les possibilités de travail sur les hauteurs, introduit un problème musical à résoudre pour accéder à la possibilité d’expression Cela se voit –pardon, s’entend- bien quand on compare l’ariel et une cithare. C’est la cithare qui provoque un jeu entièrement nourri des harmonies permises par le choix de cordes qu’elle propose alors que l’ariel ne proposant aucun choix, c’est ce problème du choix qu’il met en valeur, mais du coup demande une recherche plus approfondie.
Georges HERINX - Chantier « pratiques sonores et musicales »
Vers le secteur Pratiques sonores et musicales de L'ICEM
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