Land art à la montagne

Lors des balades avec les ânes, les enfants apprennent à les diriger, à les brosser. Les ânes mangent de nombreuses brassées d’herbes et de fleurs, au grand étonnement des enfants.
Lors des promenades avec Julien, l’animateur nature nous explique qu’on ne ramasse pas une plante protégée car elle est rare et doit continuer à se reproduire.

Nous précisons aux enfants, dès le début du séjour, qu’il est important de respecter le vivant (arbre, fleur, etc.) et, qu’avant de couper, on réfléchit : est-ce une plante protégée ? On se met d’accord sur les éléments vivants que l'on peut prélever avec soin et parcimonie.
Les enfants construisent des cabanes dans la forêt. Pour les décorer, Viviane fabrique avec eux des petits fagots d’osier et raphia. Nous récoltons un seau de mousse, des lichens, des brindilles qui nous servirons pour les décors.

Le dernier jour du séjour, j’anime avec Viviane un temps d’atelier Land art avec un groupe de sept enfants volontaires. D’autres ateliers sont menés en parallèle avec les autres adultes.

Nous trouvons derrière le centre, une belle pierre plate sur un muret de pierres sèches avec vue sur la montagne.

Nous expliquons aux enfants que nous allons y installer des éléments naturels pour représenter notre classe verte : la montagne, la forêt, les maisons.
Sans crayons, nous allons "dessiner" avec les objets trouvés autour de nous.

Dans un premier temps, nous invitons les enfants à récolter des éléments naturels présents au sol.

Ils sont triés dans différentes cagettes : aiguilles et pommes de pins, cailloux, coquilles d’escargots. Nous disposons également des poils des ânes récupérés lors du brossage, de la mousse.

Les enfants nous demandent s’ils peuvent prélever des éléments vivants. Il y a à côté du muret, une énorme aubépine en fleurs, les enfants en coupent quelques bouquets aux ciseaux. Pissenlits, pâquerettes, boutons d’or, feuilles de plantain, brins d’herbe sont aussi collectés.

Dans un deuxième temps, nous nous regroupons devant la pierre et échangeons sur ce que nous allons dessiner.

" La Matrassière avec la montagne du Vercors " : le centre " La Matrassière " est derrière nous, la montagne devant nos yeux. L’installation débute : Luna pose une cagette sur le muret et installe des pommes de pin : " C’est le toit de la maison ". Youssef apporte le seau de mousse et place des brindilles de part et d’autre pour les murs. Yassine installe des fleurs de pissenlit et des feuilles vertes pour faire les pierres.
Chacun·e place des éléments à tour de rôle. Chacun·e a compris, les enfants viennent à deux ou trois installer un nouvel élément.

" Les petits fagots on les met autour " propose Adam.
" Non, on va les mettre en haut, ce sera les montagnes " lui répond BenYamine après réflexion. Les montagnes représentées ainsi sont pointues. Après un moment, je leur fais remarquer avec Viviane :  " Regarde le paysage. Est-ce que les montagnes sont pointues en face de toi ? Et qu’est-ce qu’il y a au-dessus des rochers ? "
" Non, c’est plat et il y a des arbres dessus et en bas des rochers ".
Les petits fagots changent de disposition. Des feuilles vertes viennent au-dessus des fagots pour symboliser la forêt.
Des petits cailloux viennent tenir des éléments qui s’envolent avec le vent.
Les enfants installent de la mousse et des lichens pour faire une deuxième maison, les poils d’âne dans un autre espace. Tania pose une coquille d’escargot au milieu des poils.

Nous nous arrêtons puis prenons un temps pour observer et dire ce que nous en pensons : " Ouais ! C’est fini !".

Les enfants des autres groupes viennent voir le " land art montagne " sur la pierre.

Nous prenons des photos pour le retour à Valence.
En classe, nous préparons des albums photos " sonorisés ". Les enfants sont invités à raconter les temps forts de la classe verte pour faire une présentation aux autres classes et aux parents. Quand nous visualisons la photo du land art, les enfants ne voient plus du tout le projet d'origine. Ils commentent : " Un loup, c’est un loup, ça !… AOUHH ! "