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Chantier Maternelle n°13

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Mars 2002

Editorial
Après les soldes de Janvier, voici la grande braderie de Février / Mars avec son lot de fermetures.
Difficile d’écrire un édito exclusivement centré sur l’état de notre« chantier » dans le contexte actuel. À tour de rôle, nous sommes confrontés directement à des décisions qui nous sont insupportables :
- Parce que nous savons, nous, sur le terrain ce que représentent 5 enfants de plus dans une classe,
- Parce que nous savons, nous, qui côtoyons tous les jours les familles dans nos quartiers difficiles, l’importance, dans ces quartiers, de scolariser les enfants dès deux ans dans les meilleures conditions possibles pour que l’école puisse répondre à sa vocation, nous n’avons pas eu besoin d’attendre les résultats de l’enquête STAR (Student Teacher Achievement Ratio diffusée sur: http//users.skynet.be/aped ) qui n’a fait que confirmer ce que nous savons depuis longtemps : Une diminution massive des effectifs (de 30 à 15 élèves par classe) pour la tranche des 4/7
ans entraîne des effets significatifs sur les apprentissages (maths, lecture) dont les bénéfices durent pendant plusieurs années, et ce quelle que soit la qualité des enseignants débutants ou chevronnés.
Nous consacrons notre vie professionnelle, militante, notre énergie à mettre en adéquation l’idée que nous avons d’une éducation populaire, avec la réalité (parfois très difficile) des enfants.
Face à cela, nos ministres successifs se plient à la loi de la rentabilisation, ignorant les répercussions de leurs décisions, dans nos classes, dans nos communes.
Les académies se mobilisent à tour de rôle pour crier au scandale face à l’inadéquation entre les intentions et les actes.
Après le Gard et la Seine Maritime il y a deux ans, la Loire Atlantique brûle actuellement, poussant les dirigeants dans leur derniers retranchements : les forces de l’ordre ont été dépêchées à l’entrée de certaines écoles occupées par les parents, et sont intervenues brutalement contre les enseignants-manifestants à Nantes. Ailleurs, les pressions de la hiérarchie sont très fortes pour casser la contestation, remonter les parents contre les enseignants.
Quand serons nous capables de nous unir et agir tous ensemble et non en rangs séparés : non pas pour exiger simplement l’arrêt des fermetures de classes au coup par coup, mais une diminution massive des effectifs et stopper le discours culpabilisant des inspections sur les bons ou mauvais enseignants. (les bons étant ceux qui acceptent les conditions actuelles) ?
La lutte contre l’échec scolaire passe obligatoirement par ce chemin.
Malgré tout, nous ne baissons pas les bras, les enfants sont là, nous continuons d’avancer : Martine Laborde effectue une analyse très pertinente des instructions officielles et évaluations, nous abordons la question de la vie coopérative, et Internet nous a livré des échanges sur le « Quoi de neuf » qui poursuivent la réflexion entamée l’an dernier. Et puis, nous avons des témoignages de pratiques en tous genres : de la poésie aux parents dans l’école sans oublier la bibliographie…
Bon appétit ! Agnès Muzellec & Muriel Quoniam (Mars 2002)