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Où vont les enfants de l'école Renan ? dans la classse de Viviane

Dans :  Arts › Principes pédagogiques › 

 

 

Revue en ligne CréAtions n° 259 "En chemin..."
annoncée dans l'Éduc' Freinet n° 259 - Publication : octobre 2022

Classes de  CP-CE1 – École Ernest Renan A – Villeurbanne (Rhône) 
Enseignant·es : Viviane Brunel et Chloé Caspar – Flavie Retailleau et Jean Teissier

 


 

Où vont les enfants de l'école Renan ?

Dans la classe de Viviane et Chloé, Viviane raconte.

 

Villeurbanne à hauteur d’enfants
En février, dans le cadre d’un autre projet,
les enfants ont écrit sur leur lieu préféré de Villeurbanne et nous avons constaté que beaucoup ont les mêmes : le stade, la piscine,
le parc.
Les enfants, par petits groupes, les ont recherchés sur le plan : ils ont tracé leurs itinéraires pour y mener la classe.
Après les vacances, les élèves reprennent ces chemins et, comme dans le livre Où va Mona ?, les décrivent sommairement puis les rédigent au futur.


Passer à l’imaginaire
Je propose ensuite à chaque groupe de réfléchir aux questions suivantes : Comment ce lieu ou le chemin pour s'y rendre pourraient-ils les faire grandir ? Que font-ils, que font-elles dans ce lieu ? Où cela les mènera-t-il plus tard ?
Pas facile ! Heureusement, lors d’un temps de réflexion commune, l’université, lieu retenu dans leur itinéraire par L., A. et H.  les inspire : "On y apprendrait à soigner les plantes et comme ça après on pourrait être jardinières au Parc de la Tête d’or !"
C'est le déclencheur, les idées arrivent : "Quand on saura bien nager, on pourra nager dans les vagues à la mer !"
Chaque groupe repart pour trouver son idée et écrire ce qu’ils et elles feront, apprendront, deviendront.
Une première belle surprise : là où je craignais que le groupe reste bloqué, j’entends qu'au contraire  la difficulté d’avoir trois lieux dans la balade inspire :

"Au gymnase on est des enfants, chez M. on est des adultes et au parc des 1000 couleurs, on est des vieillards tout ratatinés sur leur canne ! "

 

La part des enfants
Je me suis engagée sur la voie facile de faire écrire  en utilisant le procédé de Jérôme Ruillier. Reste à créer des illustrations pour faire des livres. Je découpe les textes en différentes parties et les redonne aux groupes.
Les enfants doivent se mettre d’accord sur qui illustre quoi. Chaque élève choisit librement pastels gras, peintures, encres, papiers à coller, médiums dont les diverses possibilités ont été explorées en première période de l’année.
Enfin un peu de liberté !


Certain
es sont juste dans le plaisir de faire. D’autres ont de vraies réflexions. Souvent c’est un mélange des deux.  
V. a posé sa feuille sur du carton ondulé. Il y applique une craie grasse noire. Il regarde ce que ça donne et ajoute deux lignes concaves qui traversent la feuille :

"C’est la passerelle." Et il part vers la table où sont les encres.
So. a besoin d’encre bleue pour faire l’eau de la piscine.
Sh. prend de la peinture magenta et jaune pour faire du orange. "Le gymnase il est orange.
Quant à Sa., la voilà occupée à déchirer des papiers de soie de toutes les couleurs : "C’est les confettis de la fête ! On en met partout !"
"C’est la limonade !" dit L. en frottant une brosse à dents avec le pouce pour faire jaillir des gouttes jaunes.
"Là, le grand carré vert, c’est le parc de la commune. Le stade, il est ici."  me dit I. en montrant son illustration qui ressemble presque à une vue de dessus.
"Moi je fais les barreaux gris du portail de l’école." dit N. qui est venue en aide à un autre groupe.
Sa. prend alors une brosse à dents qu’elle trempe dans la peinture : "J’ajoute des gouttes de couleurs pour représenter tous les enfants de l’école !"

 

Au bout du chemin
Les livres sont presque prêts lorsque Jérôme Ruillier vient dans la classe. Le jour de la venue de Jérôme Ruillier, je ne suis pas là, la semaine suivante non plus... Lorsque nous reprenons ce projet, il ne reste plus qu’à faire le chemin. Les enfants m’expliquent comment Jérôme s'est aidé d’une ficelle pour faire ses chemins et suggèrent d'utiliser à leur tour cette bonne idée.
Le lendemain, les élèves se retrouvent avec un grand bout de fil de coton à coller sur leur production. Certain
es ont le souci de placer le fil en suivant approximativement l’itinéraire décrit. D’autres font varier la forme de la ligne à chaque page, en fonction de critères esthétiques.

Nous renonçons à  participer à l’exposition municipale par manque de temps mais en organisons une dans l'école, ce qui nous permet de disposer de davantage d'espace.

 

 Chacun, chacune son chemin...
            

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