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Congrès d'Angers : Ne défendons pas les Droits de l'Enfant seulement le 20 novembre

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Journal du congrès d'Angers 2019

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1989. Les dirigeants de la planète s’engagent à construire un monde digne des enfants : le 20 novembre la Convention relative aux droits de l’Enfant est adoptée à l’unanimité par l’ONU.
Pour la première fois de l’Histoire, un texte international reconnait explicitement les moins de 18 ans comme des êtres à part entière, porteurs de droits sociaux, économiques, civils, culturels et politiques – des droits fondamentaux, obligatoires et non négociables.

 

Hélas tout ceci c’est du blabla. Cette convention n’est respectée par personne, et ne contraint aucun Etat à une quelconque mansuétude à l’égard des enfants. Partout dans le monde les guerres tuent plus d’enfants que de soldats, le fonds monétaire international impose aux pays les plus pauvres l’abandon des services publics élémentaires en sachant que des bébés mourront à la naissance faute d’hôpital, que des enfants resteront analphabètes faute de structures scolaires et le G7 fait des déclarations, sans cesse contredites par les actes des pays les plus puissants.

 

Le réchauffement climatique issu de la voracité énergétique du commerce mondialisé et de l’agriculture industrialisée, de l’accroissement des mégapoles et de l’accumulation de richesses au détriment de la justice sociale accélère l’écart entre les discours lénifiants du 20 novembre, date anniversaire de la signature de la convention et la réalité de la vie des enfants soudanais, palestiniens, pakistanais, chinois, et même des enfants étrangers isolés ou des enfants des bidonvilles en France même, patrie des fameux « droits de l’homme » et de l’école obligatoire pour toutes et tous.

 

Longtemps nous avons cru qu’il y avait des « acquis » et que sur ces acquis nous pourrions construire des droits nouveaux, mais désormais, il est clair que le monde s’est mis à reculer. Un monde injuste, insalubre et despotique se construit peu à peu, alliant une surveillance dématérialisée à une violence sociale démesurée. La convention signée en 1989 ne contient rien qu’un texte qui doit trouver toute notre force à le défendre.

 

Le défendre idéologiquement d’abord contre toutes les tentatives réactionnaires de considérer les enfants comme de petits animaux à dresser scientifiquement, grâce à une étude approfondie du fonctionnement de leur cerveau.

Le défendre syndicalement ensuite, car tout ce que nous acceptons pour nos enfants, nous devrons l’accepter aussi pour nous même.

Le défendre politiquement, car les enfants sont ce qui nous est de plus précieux au monde et qu’imaginer qu’ils aient un droit à l’éducation, à la santé, à la démocratie, c’est imaginer un monde qui serait plus juste et plus enviable demain qu’aujourd’hui.

Rien que cette perspective devrait nous porter pour faire que dans nos écoles, dans nos classes, l’éducation à la démocratie soit au cœur de nos pratiques et que la Convention soit mise en œuvre autant qu’il est possible de le faire.