Commencer en pédagogie Freinet
« Sois l'enseignant.e que tu aurais aimé avoir »
« La pédagogie Freinet peut être un basculement dans une vie d'élève »
« C'est pas la fête du slip »
Chacun.e s'exprime à propos de sa vision de la pédagogie Freinet à partir de photolangage. Les mots qui reviennent sont coopération, différence, autonomie de l'enfant, clef pédagogique au service des enfants, image positive de soi, s'élever, exploration, adulte garant du cadre, entraide, se nourrir mutuellement entre élève et enseignant, appuis solides pour s'élever par soi-même, joie des enfants, machine qui broie moins, chemins qui s'entrelacent, l'enfant est de même nature que l'adulte, partage et apprentissage, partage et apprentissage, faire du chemin ensemble, les élèves ne sont pas des légumes, rechercher ensemble, importance du groupe, confiance en soit, prise de risque, enfants bien assis par terre, tous ensemble comme dans un orchestre, la pédagogie Freinet comme remède au mal-être de l'enseignant.e.
Les invariants de Freinet sont une trentaine de principes qui sont à la base de cette pédagogie. Le premier c'est que « L'enfant est de même nature que l'adulte », et que ce n'est pas une perte d'autorité que de monter l'élève à notre niveau. Les autres invariants peuvent être consultés en ligne. Nous avons évoqué aussi les 5 piliers, que l'on peut retrouver sur la plaquette de l'ICEM. Il y a un fantasme sur la supposée liberté totale des élèves, en fait tout est très cadré, ritualisé, les élèves savent à quoi s'attendre et ainsi se projeter dans l'activité. La liberté réside dans ce cadre.
Il faut avoir conscience du dysfonctionnement de l'éducation, partir de ce que l'on ne supporte pas pour nourrir sa démarche. La pédagogie Freinet, ce ne sont pas que des outils, ce sont aussi des valeurs et des idées politiques, il faut émanciper et former des citoyen.nes éclairé.es. Faire la classe est un acte politique, tout ce qu'on fait est porteur de sens, de valeurs, et les outils qu'on met en place doivent exprimer ces valeurs.
Pour entrer en pédagogie Freinet, il existe quelques outils parmi lesquels:
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Le texte libre vise à libérer la parole écrite de l'élève, dégager des temps d'écriture qui ne seront pas jugés et lui permettre de prendre plaisir à écrire, à s'exprimer. Le texte libre est un outil qui peut évoluer dans le temps et selon le contexte, mais toujours au service des valeurs que l'enseignant.e. Les enfants doivent vivre l'écrit sans que ce soit un exercice scolaire.
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Le quoi de neuf peut être un temps de transition entre l'école et la classe au cours duquel les élèves expriment ou racontent librement ce qu'ils veulent à leurs camarades. Il peut aussi être un temps au cours duquel les élèves se proposent d'apprendre quelque chose à leurs camarades. La présentation peut donner lieu à un « quoi de neuf 2 » qui en reprend ou enrichit le propos, soit par les élèves, soit par l'enseignant.e. Pour en savoir plus sur cette pratique, allez voir le film « C'est d'apprendre qui est sacré » de Delphine Pinson qui a passé trois mois dans la classe de Michel Duckit. Nous nous sommes posé.es la question de la place des élèves non verbaux dans ce dispositif, question qui appelle réflexions et outils.
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le plan de travail est un outil d'organisation qui permet de personnaliser l'apprentissage et le travail des élèves. Certains enfants ne parviennent pas à se saisir de ces outils de travail, il importe de tenir compte des différents degrés d'autonomie à l'intérieur de la classe. Une collègue met ainsi en œuvre trois niveaux d'autonomie : le niveau 1 correspond à un élève qui ne parvient pas à le faire en autonomie, et c'est à l'enseignant.e de gérer son plan de travail ; au niveau d'autonomie 2, les élèves attendent à la fin de leur séance de plan de travail que l'enseignant.e vienne valider ; les élèves au niveau 3 n'ont pas besoin de validation de l'adulte. Un.e collègue met en garde contre une tendance chez certain.es à
enchaîner les fiches sans réfléchir d'une part, et d'autre part à confondre personnalisation et individualisation, et ainsi perdre de vue toute notion de coopération.
Certaines personnes sont entrées dans la pédagogie Freinet par le biais d'autres outils, comme les messages clairs, le conseil des élèves, les fichiers PEMF, les balades mathématiques... Trop de collègues veulent tout mettre en place d'un coup : au contraire, il est important d'introduire une petite chose qui fait bouger des lignes au fur et à mesure. C'est primordial de bien baliser et structurer son parcours, et d'être bien au clair sur les valeurs et les objectifs, de participer aux réunions des groupes départementaux.
On a parlé pas mal d'outils mais pas de coopération, pas assez en tout cas, et quels liens avec l'institution et ses exigences, ainsi que les parents. Ça fait du bien de trouver des camarades.
Références :
Apprendre avec les pédagogies coopératives : démarches et outils pour l'école, Sylvain Connac chez ESF. C'est une référence, riche et accessible, intéressante pour les débutant.es
Catherine Chabrun, Entrer en pédagogie Freinet, Libertalia
Pour un enrichissement théorique des quoi de neuf, un.e collègue suggère la collection Oh ! Chez Gallimard jeunesse
On peut voir « C'est d'apprendre qui est sacré » de Delphine Pinson chez Michel Duckit