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Compte rendu du chantier de Pédagogie Sociale du 10 avril 2016

Chantier de Pédagogie Sociale
10 Avril 2016
Compte rendu

Présents
•Josiane Reymond, association Terrain d'Entente, Saint Etienne
•Tito Galli, ateliers rue des Ogres, Paris
•Gabriel Ott, MME RUETABAGA, Grenoble,
•Patricia Haluska, AFJK
•Adrien Duréault chantier de pédagogie sociale.
•Laurent Ott, Intermèdes Robinson- MJC Chilly.
•Hélène Ott, Intermèdes Robinson.

Liminaire :
Nous visitons les nouveaux locaux de l'association ; l'atelier de cuisine sociale de l'association, entraîne alors par la suite une discussion sur les échanges de services, les SEL, et les réseaux d'échanges des savoirs.
Nous relevons les limites et les présupposés des systèmes d'échanges, nous constatons que nous ne sommes pas réellement en pédagogie sociale dans l'échange.
Josiane observe que les ateliers que nous mettons en œuvre de manière inconditionnelle , donnent toujours un résultat , mais souvent ailleurs et dans un autre lieu.
Elle constate : les gens ne viennent plus au centre social, ils s'éloignent des services sociaux. Du coup Terrain d'Entente, met en place un atelier de coiffure convivial, gratuit et inconditionnel ; elle observe que le centre social leur ouvre les portes.
Patricia observe que les centres sociaux font de plus appel à nous, en pédagogie sociale, pour revivifier leur projet social et pour faire face à leurs difficultés. On nous demande de la formation, du soutien. Mais en même temps, nous devrions faire attention car cela est aussi commandé par la politique de suppression des moyens. Nous remarquons également que nous sommes de plus en plus sollicités et sollicités mais nous ne recevons pas vraiment d'aide, ni de soutien.
On nous sollicite un peu comme un ''supplément d'âme'', un ''alibi éthique''.
La question de la relation avec les centres sociaux est un problème épineux. Tito souligne la difficulté à avoir un partenariat équilibré car nous servons aussi à ces structures pour obtenir des subventions.
Des structures et institutions nous sollicitent car elles ont l'injonction de « sortir des murs », mais nous devons être conscients que la majorité de ces structures ont l'arrière pensée de faire revenir les gens ''dans les murs''.
Un élément déterminant pour savoir si nous ''coopérons ou pas'' : la gratuité d'adhésion est elle accordée ou pas pour entrer au Centre Social ?

Tour de table

Patricia Haluska
Dammarie les Lys depuis longtemps ; présidente de l'AFJK, militante d'éducation populaire, ancienne enseignante en pédagogie nouvelle, école émancipée, refus d'inspection, etc. Il y avait des choses possibles dans l'Education Nationale au début des ZEP Et Patricia a pu construire son poste pendant 15 ans, de coordinatrice culturelle. Elle regrette de ne pas avoir laissé de traces de tout ce travail qu'elle reconnaît rétrospectivement, comme pédagogie sociale.
Elle est entrée à la CSF et à la retraite, elle s'est retrouvée présidente de cette association car personne ne voulait plus en prendre la tête.
AFJK : http://korczak.fr/
Sa demande : comment intégrer AFJK et Pédagogie Sociale ?
Réfléchir le lien institution/politique sociale et les offres qu'on nous aimerait développer.

Noémie
Prof de Français en collège : elle est entrée à l' Éducation Nationale il y a trois ans avec des réserves ; car elle est en « résistance pédagogique ». Elle a participé à une association de réinsertion de femmes sortant de prison. Elle avait hésité à devenir travailleuse sociale mais elle avait finalement pensé être plus libre en restant dans une classe.
Elle est adhérente à l'ICEM. Elle se pose des questions sur les modèles économiques pour une école qui serait à la fois libre et sociale.

Adrien
A fait de la sociologie. Il a rendu visite dans de nombreux lieux et a été découvrir de nombreuses expériences. Il s'intéresse essentiellement aux pratiques. Il est allé à Grenoble, et ici. Il est allé à Marseille , à Grenoble et dans tous les lieux innovants.
Noémie interroge Adrien su un éventuel projet de création d'initiative. Il est encore en recherche.
Adrien signale une association, « savoirs en action », qui propose de revisiter le rapport aux savoirs des universités populaires , pour faire  "autre chose".
http://www.savoirsetaction.org/

Josiane
Josiane évoque l'ancien collectif malgré tout qui avait initié par Benasayag :
http://malgretout.collectifs.net/
De Saint Étienne ; elle est puéricultrice et a travaillé pendant 20 ans en PMI, au Conseil général. Elle dit ''qu'elle y a laissé des plumes''. Ça devient insupportable et du coup, elle a initié un petit groupe qui s'appelait ''e travail social en crise''. Ce petit groupe rassemblait assez large.
Ce qui a été intéressant pendant ce temps de collectif c'était de repérer l'invasion des logiques d'économie, de management, d'évaluation et de renoncement au sens même du travail social.
Elle constate que les choses se sont détériorées. Il n'y a plus de débat, plus d'alternative, et bientôt plus de contestation .
Ce petit groupe n'a pas voulu en rester à la simple et sur la dénonciation mais a voulu se lancer dans l'action. Cela s'est enraciné dans un terrain , le quartier de la Tarentaize.
La rencontre avec la pédagogie sociale s’est faite sur la question de la responsabilité collective de l'éducation, de la coéducation.
Le petit groupe s'est mobilisé autour de la demande des enfants qui se retrouvaient en dehors des institutions. Du coup le projet est né d'occuper l'espace public et de vivre des choses avec les adultes en constituant des collectifs.
Ses réflexions en cours : il y a un véritable désir de changement et d'initiatives de la part de ces familles mais en même temps une grande difficulté à se mobiliser et se libérer. Il faut du temps, de la sécurité, de la réassurance.
Ce qui l'inspire, c'est cette idée de Sahri (Lescar Pau) que nous n'avons pas la même force. ''Tout le monde travaille mais pas avec la même force. Certains c'est trente minutes par jour. Mais nous devons avoir la même dignité''.
Comment définir par nos propres moyens, en pédagogie sociale, notre manière de voir le ''travail de rue'', l'éducation populaire, l'empowerment , sans se laisser piéger par les mots ?
Elle analyse son expérience avec 1001 territoires et tout le mouvement qui tournait autour. Elle y est allée avec la conviction que si l'école ne s'ouvrait pas réellement aux familles, elle ne deviendrait jamais le lieu des enfants. Mais en participant à ce mouvement, elle s'est aperçue que l'angle d'approche de ce mouvement s'était retournée ''en comment intéresser les parents à ce qui se passe à l'école'' ?
Cela rejoint de nombreux questionnements que nous avons en Pédagogie Sociale : comment développer la conscience sociale et politique sans augmenter l'insécurité des publics les plus précaires ?
On conseille de lire et écouter à ce sujet Clair Michalon :
https://www.youtube.com/watch?v=6DXmjKlL0Os
Les roms porteurs de nos cultures d'origine :
https://www.youtube.com/watch?v=wLiBcpMWXRU
Entre parenthèses :
Un autre TED pour comprendre l'Éducation Nouvelle au travers d'un jardin d'enfant merveilleux :
https://www.ted.com/talks/takaharu_tezuka_the_best_kindergarten_you_ve_e...

Tito
Tito est venu par le livre ''Des lieux pour habiter le monde'' et a pris contact avec Laurent . Titi avait créé une association à partir de son idée fixe de la Liberté et de l'émancipation. Il avait trouvé un terrain à ATD Quart Monde et il a trouvé à Intermèdes un lieu où on peut à la fois réfléchir et agir.
Comment faire évoluer ce chantier de PS pour que ce lien se développe entre réflexion et action ?
Tito avait créé une université populaire , dans un quartier bobo. Ça marchait bien, mais ça restait dans la consommation et il y avait un apport d'un expert avec croisement de savoirs.

Gabriel
Ancien élève du LAP ; puis il est allé aux Beaux Arts de Grenoble. C'est aux Beaux Arts qu'il a pris conscience de l'existence de la NOVLANGUE Cette Novlangue a pour but de ne rien changer, de ne jamais rien modifier.
Cette Novlangue est un savoir qui dissuade ceux qui ne la possèdent pas, de prendre la parole. Comment créer d'autres langages ? Comment sortir du cosmétique et démasquer les impostures du langage ?

Discussion
Noémie : cela rejoint par exemple l'abus d'intitulé ''classe coopérative'', quand cette classe n'est en fait qu'une classe normale avec des travaux de groupe ?
Tito ''les institutions affichent toujours les valeurs qu'elles ont le moins''.

Laurent
Porteur de la question : ''Ce lieu, qu'est-ce qu'on en fait ? Ce chantier, qu'est ce qu'on en fait ?''

Débat sur les questions vives du matin : Que faire de ce chantier ?

Sur le réseau et le problème de la localisation des chantiers

Adrien suggère que le Sud de la France puisse également se constituer en chantier.

Nous partons du lieu de référence de la MJC CS

Tito : Notre priorité devrait être de consolider ce groupe et de s'engager dans quelque chose.

Josiane observe que souvent, même si les gens changent et ne sont pas toujours les mêmes , on arrive en pédagogie sociale , à construire et à produire dans ces conditions.

Elle observe que c'est une aide qu'on soit en lien et que cela motive beaucoup l'équipe de terrain, à Saint Étienne

Tito estime qu'il nous faudrait plus de continuité :
•plus de participation de nous, par mail, sur la liste du chantier et qu'il y ait des retours sur les messages postés,
•Dans la participation des personnes
Il pense également qu'il faudrait qu'une délégation de notre part aille à St Étienne,

Gabriel estime que Ruetabaga ne partage pas suffisamment d'éléments et de matériaux et ne contribue pas assez au chantier.

Patricia : la question de la Pédagogie sociale reste problématique car nous sommes tellement hors les murs , que de nombreux acteurs se disent ''et bien on n'est pas complètement pédagogie sociale''. C'est la raison, selon elle de l'éloignement de certains.

Comment permettre aux participants du chantier de justifier leur participation auprès de leur propre structure ?

Comment créer dans l'institution des espaces de liberté ? Car nous rencontrons de plus en plus de personnes qui ne peuvent pas sortir de l'institution, ne serait ce que parce qu'elles ont besoin de travailler.

Patricia évoque à nouveau la possibilité de faire un colloque concernant :

L'héritage de Tomckiewicz

On explique les liens entre Korczak et Tomckiewicz.

Nous constatons le peu de références à l’œuvre et au travail sur Tom.

Nous envisagerions :
•De faire un pôle Pédagogie Sociale avec des écrits de référence ,
•De réaliser un colloque sur Tomckiewicz aujourd'hui, et la relation à la Pédagogie sociale,
Cela pourrait se faire sur deux jours. Nous pourrions inviter les institutionnels, nos partenaires.

Choses à faire
•    Organiser le prochain chantier pour visionner ensemble ''On l'appelait Tom"
•    Se procurer le numéro spécial de Enfance majuscule, consacré à Tom.
•    Dans un second temps, il nous faudrait rencontrer ses proches.

L'intérêt pour nous est que nous allons chercher quelque chose à l'extérieur

Josiane : comment ne pas se faire récupérer par les institutions qui reprennent nos pratiques et nos discours ?

Comment garder la maîtrise sur nos idées ? En définissant nous mêmes nos propres concepts.

Lieu : Une MJC de banlieue ou de Paris. Centre Mercoeur ?

Ordre du jour de la prochaine réunion

•Visionner le film
•Définir le contenu de la journée d'étude
•Lister les partenaires à contacter
•Se distribuer tâche set responsabilités

Prochain Chantier Dimanche 5 Juin de 10h30 à 16h30 ,
au local des Robinsons, à Chilly-Mazarin.

Contact : laurent.ott[arobase]orange.fr