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Compte rendu Chantier de Pédagogie Sociale du 30 novembre 2014

 

Chantier de Pédagogie Sociale du 30 Novembre 2014
 
20 personnes présentes
 
 
 
Tour de table :
 
Thierry Lavignon vient de Marseille ; il représente « Saveurs et savoirs ». Depuis 30 ans, Thierry essaie de créer des liens entre éducation artistique et populaire. Il a codirigé un centre dramatique national et il a rejoint le Pôle culture du Ministère de la Culture. Il base ses travaux sur l nourriture d'où l'idée de faire un projet sur la question de nourriture, avec l'idée de réunir autour de la table. Il a invité les gens qu'il rencontre à une action : « les soupes en partage » , avec l'idée d'allier le Beau et le Bon. Il fait du « tissage » et « l'infusion ». Projet « co-pains », et un projet sur « la mie », l'amitié. Confronter toutes les manières de faire du pain. Faire d'un four à pains, un centre culturel à ciel ouvert. Il fait partie d'un labo citoyen qui s'appelle « la Plateforme », à l'initiative d'une quinzaine pour la convergence des initiatives citoyennes de territoire.
 
Abdel ; il a travaillé comme salarié à Intermèdes et a travaillé sur la mise en place des ateliers dans les camps Rroms
 
Gabriel, de « Mme Ruetabaga », à Grenoble, à l'initiative des ateliers de rue à la Villeneuve ; a été bénévole à Intermèdes et a relancé les ateliers
 
Laetitia Poirier, IUT Carrières Sociales à Rennes
 
Coralie Bennamy, animatrice, directrice d'un CLSH et référente d'une école maternelle à Caen. Vient pour découvrir le chantier de pédagogie sociale.
 
Erwan vient aussi de Caen et souhaite monter en lien avec les deux personnes précédentes pour créer une association pour mettre en œuvre des ateliers de rue
 
Pierre, directeur de CLSH, à Champigny, membre de longue date des chantiers et désireux de faire évoluer les pratiques institutionnelles
 
Johanna , à l'origine du projet « Passerelles », imagier trilingue Romanes, Roumain et français. A partir d'un outil c'est toute une démarche pédagogique qui se met en œuvre.
 
Victoria est également membre de ce dernier projet, qui se poursuit à partir d'ateliers éducatifs à la Maison des Métallos et il y a maintenant en projet de mettre en œuvre une correspondance dessinée. Dès qu'un adulte fait ou propose un dessin, cela renforce la motivation des enfants. Cet imagier peut servir d'atelier éducatif ou une manière de dire le Monde. Il y a des correspondances entre cours. Le but est de mettre en lien des gamins qui ne se seraient pas rencontrées sinon.
 
 
Patricia est une enseignante retraitée  et fait partie des enseignantes assez fières de l'avoir été ; elle a eu accès à la réflexion sur l'école inégalitaire. Elle met en place des ateliers pour adolescents scolaires en rupture. Elle a rencontré l'héritage théorique de Deligny qui propose de respecter et de suivre le parcours propre à l'enfant. Elle a été coordinatrice de culture dans la Cité et ça a duré 10 ans. Mais ça ouvrait une soupape. Elle est présidente de l'association Korczak et se propose de renouveler le regard sur l'héritage de la Pédagogie Korczak
 
Amr, membre de l'ICEM qui souhaite travailler sur l'articulation entre ce qui se joue dans l'extérieur et à l'intérieur de l'école+
 
Amar, membre de l'ICEM est intéressé par l'articulation entre intra institution et extra institution. Il souhaite s'investir en et dehors l'institution.
 
Maël a découvert la Pédagogie Sociale lors de la mise en place des ateliers de Paris XVIII et a souhaité se former en ce domaine; il allie cet intérêt avec sa pratique de responsable d'animation en Centre Social
 
Gurvan était directeur de Centres de Loisirs et a rejoint les Francas pour développer des projets de formation et d'action.
 
Andrea, militante de l'éducation populaire en Uruguay souhaitait allier enseignement et éducation populaire ; membre de l’ICEM. Inspirée par la coéducation ainsi que les pédagogies de Freinet et Freire, elle cherche actuellement à développer une école parentale dans le ouest Parisien.
 
Pascale, travaille à la DDCS de Seine et Marne et à ce qui reste du Ministère de la Jeunesse et des Sports; elle est chargée de mettre en œuvre des actions de formation continue pou les animateurs et met en œuvre aussi la coordination des comités de soutien à la parentalité. Elle souhaiterait agir pour des actions plus authentiques et est très déçue de voir ce que l'on fait de l'éducation populaire aujourd'hui y compris dans l'actuelle réforme.
 
Tito vient d'un réseau d'associations alternatives et se rend compte qu'il faut trouver une forme d’émancipation. Il a lu un livre sur les pratiques d'ATD Quart-Monde et ses universités populaires. Il anime un groupe d'université populaire dans le 19ème et qui se réunit dans un Centre Social. Il souhaite aujourd'hui sortir du Centre Social et mettre en œuvre une bibliothèque de rue. Il a découvert "des lieux pour habiter le Monde" Etre dans la rue n'est pas une stratégie pour rencontrer les gens mais relève d'un choix politique. Il est allé sur le site et a envoyé un mél et Laurent Ott lui a répondu. Pour faire des bibliothèques de rue, il faut se former.
 
Hélène. Elle ne travaille pas dans le social; mai bénévole depuis 19 ans, elle s'occupe des budgets de l'association. Nous avons aujourd'hui de grands soucis financiers et nous avons pris des engagements. Et du coup nous voudrions nous lancer dans la formation et le développement de nos fonds propres. 
 
La CAF est aujourd'hui considérée comme le gestionnaire de l'Etat et ils recherchent des porteurs des projets. La COG est valable 5 ans et oblige la CAF à trouver des partenaires.
 
Quand on fait du travail de rue, il ne faut pas hésiter à taper à la Porte de la CAF
 
Jean François Marchat est là par l'intermédiaire d'une structure qui s'appelle le LISRA On y associe l'idée un laboratoire d’innovation, pour créer des lieux inventifs dans les interstices du "grand Bazar actuel". Il est intéressé par la question de Recherches Actions.
 
Comment faire vivre la notion d'auteur/ acteur, de chercheur/acteur ?
 
Sur le limousin JF Marchat s'est rapproché d'ATD Quart Monde et s'est associé à eux pour suivre une initiative sur le site de Guéret. Ce qui compte c'est de l’action, de la recherche et la production de textes collectifs. 
 
Sur la question de la Précarité, Pascale a lu Claire Michalon qui nous plonge dans des logiques radicalement différentes de l'ancien ordre social en cours. Il nous faut nous former à la question de la Précarité.
 
PUIS :     TRAVAIL 3 EN SOUS GROUPES
 
 
 
Après midi : Restitutions des groupes
 
Sous groupe "dedans / dehors"
 
    Comment on se situe dans l'institution, pour faire changer les choses ? Est ce qu'on reste dans l'institution pour essayer de la changer?
 
Pierre mesure la contradiction entre ses valeurs et le lieu où il travaille. C'est de plus en plus oppressant; ça ne dit pas son nom. Depuis qu'il est dans le chantier, Pierre se dit: "Je n'ai pas trop envie de partir", car "ce serait trop facile".
 
La question est peut être de savoir où est ce qu'on est le plus marginal; l'est-on davantage à l'extérieur ou à l'intérieur?
 
L'école renvoie vers l'extérieur des pans entiers de la vie et de la réflexion.
 
Est il légitime que les associations prennent en charge ces pans entiers qui devraient être au cœur des institutions?
Pour Pascale, les associations pourraient être bien plus libres qu'elles le croient. Les diverses limitations  n'empêchent pas du tout d’innover. Institutionnellement, les associations ont été phagocytées depuis les appels à projets.  
 
D’un autre coté peut on parler des associations d’une manière générique ? On met dans un même sac sous le nom "association", des entités qui n'ont rien en commun, rien de démocratique. Et du coup les vraies associations qui veulent travailler différemment ne sont plus ni reconnues, ni audibles.
 
Ce n'est même pas tant le problème des limites de  la loi 1901 que de la manière dont les associations se sont trouvées instrumentalisées. Jusqu'à il y a dix quinze ans, l'association était financée en tant qu'acteur , mais sous couvert des actions.
 
Du coup l'acteur associatif perd son énergie à répondre à des appels à projets. De fait les associations qui ont les moyens sont rarement celles qui sont réellement en phase avec les projets.
 
C'est la perversion totale, mais les institutions d’aujourd'hui ne peuvent même plus entendre un tel constat. L’instrumentalisation est en train de rentrer dans les mœurs
 
La perversion va plus loin et gagne aussi une forme de paresse intellectuelle et on fait et produit de la fausse littérature, de la fausse action. Exemple d'un grand jeu "inter centres" sur le sujet des droits de l'enfant.
 
Au fond la question du "dedans / dehors" pose la question de l'autonomie possible des acteurs, de leurs moyens et de leur reconnaissance.
 
Le fait associatif s’il est authentique,  pose la question de contrevenir à la hiérarchie.
 
Rester « dedans » pourquoi? Certains pensent qu’il ne faut pas laisser la place, ne pas abandonner complètement le terrain. 
 
Amar pense que les institutions seront plus fortes que nous. Il règne une détérioration de l'esprit démocratique et une baisse de l'esprit critique, y compris chez les acteurs sociaux. Le rapport de force ne pencherait pas en notre faveur.
 
Nous sommes dans un pays qui a intégré la fonction hiérarchique, dans un modèle "bonapartiste" qui domine. C'est le travers de nombreux pays latins. Ce qui est frappant c'est que les objectifs mis en avant sont en général à l'inverse de ce qui sera réellement fait sur le terrain. Exemple : plus on parle de participation effective des gens, moins il y en a.
 
Les institutions sont elles encore en position d'agir ou de réagir? Cela crée une peur sociale de s'en rendre compte et du coup il est très difficile.
 
 
Quelques mots de conclusion sur le sujet:
 
   Etre dehors et dedans est-ce être en concurrence? Est ce une manière de nous couper les uns des autres et de nous diviser?
 
Ce qui compte c'est de faire ensemble
 
Pour Victoria, ce qui compte c’est le « faire ensemble » et elle ajouterait « dehors »; en faisant ensemble dehors on peut aussi rapprocher du dedans.   L'institution se nourrit de ce qui se passe aussi dehors.
 
Amar: ce qui compte c'est l'assembléisme et l'existence d'un « Conseil ». C'est le conseil qui permet , pour ses participants, de passer du statut d'acteur, au statut d'auteur.
 
L'existence du Conseil est une question philosophique et politique. Ce que nous découvrons et que la démocratie n'est pas un déjà là , ni un acquis, mais un enjeu.
 
Andréa: entre le dedans et le dehors, ce qui est en jeu c'est le projet pédagogique et politique.
 
Pour Laurent: La question du "dehors " n'est pas une question de lieu, mais d'autrement. Ce qui compte c'est de ne pas faire dehors ce qui se fait ou ne se fait plus dedans, mais de faire "autre chose".
 
Le Conseil c'est cette porte qui va rester ouverte, c'est la prise en compte de la parole; le Conseil est le lieu où la parole n'est pas dite en vain.
 
Quand on dit "hors les murs", il doit s'agir de tous les murs; les murs visibles, mais aussi les murs invisibles, comme les cloisons entre les dimensions de la vie ou entre les matières scolaires (par exemple)
 
En Pédagogie sociale, on est acteur à la base et l'enjeu du coup, c'est d'aller plus loin: devenir auteur.
 
Sommes nous des utopistes? Laurent pense qu'en Pédagogie Sociale, nous essayons d'être le moins utopistes possible.
 
Y a-t il un déclin des institutions? Beaucoup d’entre nous en sont convaincus.
 
 
 
 
 
 
 
 
Groupe "Démarrer un atelier de rue".
 
 Le groupe a abordé l'ensemble des conditions matérielles pour animer et ouvrir un atelier de rue.
Les postulats et principes comme l'inconditionnalité ont été mis en avant.
Un autre point important: le sens de l'action; il faut "d'abord y aller". Ce n'est que dans un second temps qu'on recherche autorisations et financements.
 
Grenoble: il est important d'avoir un atelier suffisamment riche pour accueillir ensemble tous les âges.
 
Dès le début de cette démarche, il est important de constituer des archives, les affichettes qu'on a mises en place un jour, De garder la mémoire de ce qui a été fait.
 
Importance de l'affichage et de tenir dans le temps et même si ce que nous fabriquons est détruit, nous tenons. Ce qui compte c'est de défendre nos principes et d'affirmer qu'un individu ne saurait remettre en cause notre mode de fonctionnement.
Par ailleurs, même si ce que nous faisons est éphémère, cela contribue à montrer un exemple et à démontrer que c'est possible. Il y a un effet de surprise, d'inattendu. On enrichit led possibles.
 
"Ca vit, ça se transforme, ça se crée..."
 
Un point est essentiel est aussi le débriefing après l'atelier; celmui répond à de nombreux objectifs: faire mémoire, faire des observations de certains enfants , sur l'adéquation de ce que nous proposons, ce "qui marche et ce qui ne marche pas", les "paroles d'enfants, etc.
 
Troisième groupe: formation en Pédagogie Sociale
 
 Comment allons nous réapproprier les mots de la formation, comme le mot, "projet"? En effet à quoi cela servirait il de faire de la formation si on fait la même formation que d'autres (qui peuvent être plutôt bons) font déjà?
 
Peut être que l'originalité en pédagogie sociale c'est peut être de proposer de la formation à ceux à qui on n'en propose pas ou à former ensemble des personnes de statut différent.
C'est de la formation "sur des chemins de traverse".
 
 Faire de la formation implique que nous travaillions la question de l'écrit et que nous formions à l'écrit... sans que l'écrit soit pour autant un obstacle.
 
Comment la Pédagogie Sociale permet elle de réfléchir les statuts "agents", "bénévoles", professionnels"?
 
Formons nous des gens au possible? Sommes nous là pour former des militants ? Faut il du coup mettre en œuvre des formations de militant?
 
Quand on va utiliser les mots "projet" et "autogestion", de quoi allons nous parler? Travaillons nous sur ce qu'est l'éducation populaire?
 
Quel accès aux ressources pouvons nous organiser? Comment faire de la théorie accessible à des gens qui ne sont ni des professionnels, ni des militants, ni des "lettrés"?
 
Si nous mettons cette charte et ce principe en place, il va nous falloir créer des outils pour mesurer la valeur de nos principes.
 
Comment rendre cohérents le fond et al forme de nos manières d’agir. L'idée pourrait être d'établir une "charte".
 
Qu’est ce qui fonde d'ailleurs notre légitimité à parler de Pédagogie Sociale?
  
Pour fonder tout cela, il nous faut formuler nos référents. L'autre nécessité est de partir du point de vue de l'enfant.
 
Comment rendre les enfants acteurs lors des chantiers de Pédagogie Sociale? Comment associer les enfants à nos travaux et à nos réunions?
 
Le concept de Pédagogie Sociale est dur à assimiler dans un premier temps.
 
Où sont les ressources de base pour la pédagogie sociale? Pourquoi pas un dico? Un système de fiches ou de classeur?
 
Pourquoi ne pas proposer un BTJ sur ce sujet?
 
Il y a aussi le guide Dynamo "guide international du travailleur de rue".
 
Décision: diffuser entre nous ce guide Dynamo mais aussi les diapositives de schémas en Pédagogie Sociale.
 
Nous devrions produire un document court mais exhaustif, simple maos pas vulgarisateur.
 
Quel dispositif est mis en place? Dans quelles situations on met les personnes qui viennent ? Si on enseigne comme à l'école, on n'est pas sortis de l'auberge.
 
Partir du vécu des participants, prévoir une entrée par la cuisine 
 
Qu'est ce qu'on fait en travail de rue? Comment et pourquoi?
 
Il y a un BTJ Pourquoi ne ferions nous pas un BTJ?
 
On signale deux ouvrages sur Korczak ; Rolande Causse a écrit un roman sur Korczak et il y a aussi un album de Meirieu sur Korczak, illustré par Pef.
 
Si on fait des formations en contradiction avec nos discours ça ne peut pas aller. Comment mettre en œuvre le compagnonnage?
 
L'élaboration de la formation peut déjà être un dispositif de formation pour ceux qui s'y lancent.
 
Puis nous avons discuté des mots, ce deux qu'on veut et de ceux qu'on ne veut pas. Partons nous à partir de la définition d’une pédagogie qu'on veut,  ou de la certitude de celles qu'on ne veut pas?
 
Nous sommes passés de l'ère de l'accompagnement à celui du contrôle. Du coup méfiance, sur le terme de "social".
 
"Il nous faut penser le changement, plutôt que de changer le pansement" (Thierry)
 
Notre prochain chantier de Pédagogie sociale s'attachera à proposer une charte qui devrait déterminer qui on est, ce que nous pensons et ce que nous voulons faire. Ce serait à la fois un guide pour les intervenants, une base pour les formations à construire. C'est important aussi en termes de liant entre nous.
 
Dimanche 25 Janvier : 10: 30 à 17 h30
A l’Institut de Pédagogie Sociale
 
 Nous nous donnons comme objectif pour ce prochain Chantier de nous mettre d’accord sur les bases et la portée d’une charte des interventions en Pédagogie Sociale. Nous préparerons ainsi un week-end / chantier (à Buno) qui y fera suite.