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Le plat dans l'assiette

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Novembre 1998
détournement

 

 

CréAtions 84 - Objets transformés - publié en novembre 1998 

Classes de 3ème, Collège de K.-Thoueilles, Monsempron-Libos (Lot-et-Garonne) – Enseignant : Hervé Nuňez

Le plat dans l'assiette

 Mon désir en tant qu’enseignant est de mettre en place des moyens pour que les élèves agissent individuellement et qu’ils comprennent le sens de leurs actions afin d’atteindre finalement une expression qui les fera vivants et libres.

 

J’avais demandé aux élèves de "ne pas déborder de l’assiette" car je souhaitais qu’ils échangent leurs travaux une fois finis, pour leur demander de compléter le travail de leur camarade en trouvant le moyen de "faire déborder" quelque chose de l’assiette. Mais en voyant l’évolution, j’ai changé d’idée et les réalisations en sont restées là.

Les assiettes exposées dans la salle d’arts plastiques ont suscité des réactions, même parmi les élèves des autres "niveaux".

 

- Consigne
utilise ce support à la place de la feuille de papier Canson habituelle

- Contrainte
ne rien faire déborder autour

- Technique libre

- Dimensions
en deux ou trois dimensions

- Durée
2 séances avec la possibilité de terminer à la maison

 

Tout le collège a compris et apprécié cette réalisation parce qu’elle faisait référence à un film à l’affiche. Beaucoup d’élèves ont simplement apprécié la maîtrise de la technique.
Un seul élève a fait remarquer qu’en présentant le Titanic dans une assiette, celui-ci apparaissait comme "de la bonne soupe pour le peuple". J’ai dit que pour que les légumes et le Titanic soient vraiment associés et cette association vraiment reconnue sans ambiguïté, il aurait peut-être fallu remplacer l’eau par de la soupe.


 

Les élèves se demandent d’abord "comment cela a été fait ?"
Nous devons passer par une analyse plastique pour qu’ils admettent qu’il y a de l’humour dans ce travail.

 

" C’est le plat dans l’assiette "

Les élèves trouvent cette idée originale et cela leur plaît bien.
On s’interroge cependant sur le sens de la couleur sur l’assiette :
- pour certains, l’assiette devient grâce à elle "objectif photographique ". Nous distinguons bien le paysage derrière le fil à linge.
- pour d’autres (dont moi), nous pensons que si l’assiette était restée blanche, le paysage aurait encore été possible mais en potentialité. De cette manière, d’autres associations auraient été préservées.
Nous pensons que celui qui a fait l’œuvre nous guide trop dans notre regard, il nous enferme un peu et on a moins envie de s’attarder.
Cette association fil à linge/assiette est à mettre en relation avec les objets surréalistes, notamment ceux de Magritte.


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