Raccourci vers le contenu principal de la page

Un cheminement en arts plastiques

Dans :  Principes pédagogiques › 

 

 

Les choses en restent là jusqu'à la séquence suivante où Maceo travaille seul sur son bloc-dessin, sans me solliciter.

 
Il y effectue trois esquisses, avant de passer de lui-même à une réalisation au feutre, transgression féconde. 

Il me montre ce qu’il appelle « le lézard magique ». J’en apprécie le caractère original et soigné.
Je perçois au passage une filiation entre la série précédente et celle-ci, dans le mouvement courbe donné aux dessins, d'autant que dans la première série, Maceo avait déjà esquissé des animaux.
 

Il revient avec ce lézard que je trouve débonnaire, colorié au feutre au milieu de la feuille blanche. Je lui suggère de compléter le tableau avec l'environnement. Il choisit de le faire à la craie grasse. Un peu plus tard son lézard est noyé dans un champ à la végétation agressive dont il a auparavant esquissé les épis au crayon à papier.

 Je lui conseille alors de poursuivre en utilisant des couleurs qui se marient avec les tons déjà choisis. Nous avons déjà abordé collectivement la notion de couleurs complémentaires mais j'aurais tout autant pu lui proposer une autre option, travailler par exemple sur la symbolique des couleurs.

Il pense tout de suite au bleu. J’ajoute qu’il faudrait envisager formes et mouvements en association avec ce qui a déjà été ébauché. Il entreprend alors arabesques et arrondis qu'il colorie avec des bleus contrastés qui donnent un caractère tourmenté à son ciel.

 

Ma seule intervention est de lui demander de ne laisser aucun blanc et de faire ressortir son sujet central en en reprenant les contours au feutre fin noir. Là encore, il s'agit d'une proposition arbitraire, mais il me semble intéressant de faire ressortir le sujet central de cette manière. Je tiens à souligner qu'ajouter un cerne noir ou ne laisser aucun blanc sur une œuvre n'est pas une démarche systématique dans la classe.

Avec le recul, nous aurions pu aussi solliciter davantage le groupe dans ces moments d'analyse et de propositions de retouches.

 

Maceo a vécu là une expérience cruciale qui lui a permis de sortir du souci de la forme, où il excelle d'ailleurs, en arts plastiques. L’évolution de son travail nous le dira peut-être…

 

En didactique, la dévolution est le transfert de la responsabilité de la tâche du professeur à l'élève.
Le Laboratoire de Recherche Coopérative de l’ICEM propose la notion de « dévolution radicale » comme un des principes de la Pédagogie Freinet. En Méthode Naturelle qui place le désir à la source des apprentissages, l’enfant est amené à définir lui-même sa tâche, le rôle du maître étant de « se mettre dans ses pas » pour l’accompagner au plus loin dans ses cheminements, sans le désapproprier de sa tâche.

 

 


Vers les autres témoignages Vers Sommaire
CréAtions n°207
Début de l'article