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Compte-rendu de rencontre du Chantier Doc2D à Gennes, Avril 2011

Dans :  Techniques pédagogiques › 
Nous étions 9 présentes pour ces 3 jours de travail où nous avons alterné moments de discussion en commun (autour de la vie du chantier, des projets à venir, de débats pédagogiques) et moments de travail en groupe pour finaliser des projets en cours, ou organiser les projets à venir.
 
 
 
La vie du chantier
 
Avant d’aborder les différents types de productions du chantier, il est question de ce que nous pouvons, à partir de constats, proposer pour amener les collègues vers les productions documentaires :
- beaucoup de collègues ont envie de travailler autrement,
- mais craignent de s’écarter du programme, redoutent que cela prenne trop de temps,
- il y a peu d’habitude de travailler ensemble, peu d’heures communes aussi.
 
 Séance de travail
 
Il est essentiel de travailler en dehors des stages, mais ce n’est guère motivant. On pourrait envisager débats et activités autour de repas ou d’apéros.
On peut aussi proposer des thèmes dans le cadre des TPE, mais les élèves choisissent leurs sujets, et il n’y aura plus qu’une heure/semaine.
 
 
 
 
Les fiches d’invitation à la recherche documentaire
Il y a peu de retour sur les fiches en ligne sur le site. La question se pose de leur utilisation. Ne sont-elles pas comprises et utilisées comme une page de manuel ? Mais c’est le problème pour tous les outils publiés, et elles enrichissent ceux qui ont participé à leur élaboration.
Le groupe décide de :
-faire une page explicative : que sont-elles ? comment les utiliser ? comment contribuer ? à qui s’adresser ? (travail en groupe)
Laurence n’a plus le temps de les coordonner, Maryvonne  propose de le faire.
- relancer « pourquoi le ciel est-il bleu ? » qui pourrait faire l’objet d’un TPE
- faire une fiche sur l’homosexualité. (travail en groupe)

 

En Chantier (revue numérique du Groupe Doc2d)
Plusieurs propositions d’articles, amenés au stage ou annoncés, nourriront les deux prochains numéros du bulletin.
Certains font l’objet de travaux de groupe.
 
Actuellement, les articles en préparation ou annoncés sont :
- atelier d’écriture avec Conakry (Laurence)
- traduction de la marmite de Plaute (Hélène P)
- Variations sur le thème de CDI (Nicole)
- article d’une collègue de Marjolaine
- débat en ECJS (Claire Vapillon)
- Atlandide (Hélènes + Annie)
- la question du mal en littérature
- couleur femmes
- le nombre d’or
- note de lecture sur le texte de Philippe Geneste ?
- les stéréotypes (à partir de cartes postales)
 
 
BTn (pages documentaires sur le Site)
L’essentiel de la discussion porte sur les règles de validation des projets, question abordée l’an dernier, mais non résolue.
Après le rappel des critères établis pour un « article publiable », il est établi que :
- les projets travaillés sont validés lors des stages,
- entre les stages, le relais décide de la validation.
Mais de nombreux articles n’ont pas de relais. Nous établissons une liste de « personnes ressources » par matière qu’il sera possible de solliciter pour ce rôle
En vue des scans d’anciens numéros, Marjolaine récupérera la collection de BT récentes de Patricia, soit là l’occasion de la prochaine rencontre, soit en allant à Toulouse.
 
Le groupe valide :
- Les Jeux Olympiques
- Lavoisier (après apports des élèves de Claire)
- Romans préhistoriques (après avis de Claire, relais)
- Troubadours et Trouvères
 
Les projets en cours
 
Titre
Auteur
Déposé le
état
relai
Classes lectrices
Lecteurs adultes
Date limite
Validé le
La guerre au temps de Guillaume le Conquérant
Muriel
Avril 2009
A relire (et compléter ?)
 
 
 
Novembre 2011
 
La religion au temps de Guillaume le Conquérant
Muriel
Avril 2009
A relire (et compléter ?)
 
 
 
Novembre 2011
 
Des Vikings aux Normands
 
 
A compléter
 
 
Cédric
Novembre 2011
 
Les secrets des cathédrales
Marjolaine
Octobre 2010
A compléter et organiser
 
 
 
Avril 2012
 
Poilus oubliés : l’enquête
Annie
Avril 2011
A relire par des élèves
Marjolaine
 
 
30 Mai 2011
 
Poilus : deux frères dans la tourmente de 14-18
Annie
Avril 2011
A relire par des élèves
Marjolaine
 
 
30 Mai 2011
 
La journée d’un Gallo-Romain à Argentomagus
Hélène
Avril 2011
A compléter
 
 
 
Novembre 2011
 
Art et pouvoir sous le haut-empire romain
Hélène
Avril 2010
A compléter et organiser
 
 
 
Novembre 2011
 
Le collège
Patricia
Avril 2010
A relire (et compléter ?)
 
 
 
Novembre 2011
 
Le rugby
Patricia
Avril 2010
A relire (et compléter ?)
 
 
 
Novembre 2011
 
Les tornades
Claire-Marie
Avril 2010
A relire (et compléter ?)
 
 
 
Novembre 2011
 
Les marais salants
Christelle
Avril 2010
A relire (et compléter ?)
 
 
 
Novembre 2011
 
Habitat écologique
TPE
Avril 2009
A relire
Annie
 
 
30 Mai 2011
 
Géologie dans la ville
Roland
Avril 2011
Pistes de recherche
 
 
 
Avril 2012
 
La biodiversité
Christelle
 
A relire (et compléter ?)
 
 
 
Novembre 2011
 
Lavoisier et l’enseignement
Marjolaine
Juin 2010
Problématique à préciser, à compléter
 
 
 
Avril 2012
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 Vous êtes intéressé(e) ? Contact : btn[arobase]icem-freinet.org
 
Les discussions générales
 
Le travail collaboratif
Nicole, à partir du document «Pratiques collaboratives, intérêt éducatif, conseils juridiques, scénarios pédagogiques» sur  classe,
http://www.educnet.education.fr/veille-education-numerique/mai-2010/pratiques-collaboratives :
Les premières pratiques collaboratives entre documentalistes ont été les échanges de notices, la mutualisation des données. Nicole rédigera un texte à destination des documentalistes, pour signaler que les pratiques coopératives existent déjà au sein de l’ICEM Freinet.
 

 

Une autre évaluation
Quelle est notre position face aux notes? Comment arriver à établir un autre rapport face à la note? d’autres formes d’évaluation?
 
- pas de notes

 Maryvonne ne mettait jamais de notes jusqu’aux vacances de la Toussaint, ensuite jamais en phase d’acquisition de connaissances, et les notes étaient discutées avec les élèves.

Marlène ne met pas de notes si les élèves l’acceptent (cette année,ils ont souhaité les notes). Dans certaines classes, ils sont soulagés mais il y a inquiétude par rapport à l’examen
Laurence : le projet de classe de seconde sans notes est né, dans le cadre d’un TPE, d’une enquête d’élèves qui avaient de mauvaises notes. Dans la classe sans notes, c’est l’appréciation qui compte.
Ce qui bloque, c’est la pression des parents, du conseil de classe, de l’examen.
 
- réflexion commune prof/élèves

 Exemples :

-          lecture d’albums pour enfants à voix haute, grille d’observation, mise en commun et élaboration d’une liste de critères de réussite
-          lecture de travaux d’élèves sur l’argumentation, recherche des critères, élaboration d’une grille réutilisée dans d’autres situations
Les élèves peuvent aussi participer à la notation, c’est le cas dans la classe Freinet du lycée de Laurence.
 
- autres solutions

 Les travaux, les textes libres par exemple, peuvent être valorisés par la lecture devant la classe -pour les élèves qui le souhaitent- (Laurence)

Chez Hélène, le 20/20 existe quand la plupart des critères sont réussis .... par forcément tous.
Marjolaine pratiquait la notation positive en accordant des points à chaque élément réussi (contrairement à la plupart des profs qui enlèvent des points pour les erreurs)
 
Comment lutter contre le copier/coller ?
Nous évoquons quelques unes de nos pratique pour lutter contre cette tendance, amplifiée par internet.
- demander des textes courts et écrits à la main,
- autoriser l’impression et le fait de coller des passages, à condition de surligner les phases essentielles, de donner des titres et sous-titres personnels, de rédiger des transitions,
- poser la question à laquelle le paragraphe répond
- pratiquer la fiction documentaire,
- faire élaborer des quizz entre élèves, ...
 
 
Discussions en vue de mettre au point des projets à mener ensemble l’an prochain, avec pour objectif une (ou des) production(s)
 
  - les représentations de l’homosexualité

 Il s’agit de faire le point sur les ressources actuelles qui permettraient d’aborder la question avec les élèves. Des pistes de travail en collaboration pour l’an prochain visent à élaborer une fiche d’invitation à la recherche documentaire.

Parmi les ressources possibles sont évoquées : la « Charte sur l’homo phobie dans le sport », de Rama Yade pour affichage au CDI, le contact avec des associations habilitées à intervenir dans l’éducation comme SOS homo phobie, des vidéos tournées à Marseille lors des journées sur l’homo phobie, ...
Le point de départ avec les élèves pourrait être un échange sur leurs représentations.
Le thème peut être abordé dans plusieurs matières sous des formes différentes :
- en lettres et langues anciennes, l’étude d’extraits, un projet d’écriture, des recherches documentaires, ...
- l’androgyne en atelier céramique,
- possibilité de correspondance entre classes, ....
 
  - les stéréotypes

 Marlène envisage à terme de travailler en 1re autour de ce thème : dans le cadre des textes libres, les élèves reproduisent souvent des stéréotypes, il s’agit de leur faire prendre conscience de ce fait.

Le travail pourrait partir des cartes postales car la taille réservée au texte génère les stéréotypes, et amener à porter un regard critique sur les stéréotypes sans pourtant adopter ceux du professeur.
Hélène pense que ce serait tentant avec une classe de 4°
 
Le site du centre : vue sur la Loire
 
L’intelligence
L’échange, mené à partir du livre de Rancière Le Maître ignorant, prend la forme du débat philosophique comme Laurence le met en place dans ses classes.
   

 Le maître ignorant

 « Mais cette croyance à l’inégalité intellectuelle et à la supériorité de sa propre intelligence n’est point le seul fait des savants et des poètes distingués. Sa force vient du fait qu’elle embrasse toute la population, sous l’apparence même de l’humilité. « Je ne peux pas » vous déclare cet ignorant que vous incitez à s’instruire, « je ne suis qu’un ouvrier ». Entendez bien tout ce qu’il y a dans ce syllogisme. Tout d’abord, « je ne peux pas » signifie « je ne veux pas pourquoi ferais-je cet effort ? ». Ce qui veut dire aussi : je le pourrais sans doute car je suis intelligent ; mais je suis ouvrier : les gens comme moi ne le peuvent pas. Et à quoi cela sert-il puisque j’aurais affaire à des imbéciles ?

  Ainsi va la croyance en l’inégalité. Point d’esprit supérieur qui n’en trouve un plus supérieur pour le rabaisser; point d’esprit inférieur qui n’en trouve un plus inférieur à mépriser. La toge professorale de Louvain est bien peu de chose à Paris. Et l’artisan de Paris sait combien lui sont inférieurs les artisans de province qui savent eux, combien les paysans sont arriérés. Le jour où ces derniers penseront qu’ils connaissent, eux, les choses, et que la toge de Paris abrite un songe-creux, la boucle sera bouclée. L’universelle supériorité des inférieurs s’unira à l’universelle infériorité des supérieurs pour faire un monde où nulle intelligence ne pourra se reconnaître dans son égale. Or la raison se perd la où un homme parle à un autre homme qui ne peut lui répliquer ”

  Le maître ignorant, 1987, Fayard, 10/18 p.70

  Le maître ignorant

 « Ce que peut essentiellement un émancipé, c’est être émancipateur : donner non pas la clef du savoir mais la conscience de ce que peut être une intelligence quand elle se considère comme égale à toute autre et considère toute autre comme égale à la sienne.

 L’émancipation est la conscience de cette égalité, de cette réciprocité qui seule permet à l’intelligence de s’actualiser par la vérification. Ce qui abrutit le peuple, ce n’est pas le défaut d’instruction mais la croyance en l’infériorité de son intelligence. Et ce qui abrutit les ”inférieurs” abrutit du même coup les ” supérieurs ”. Car seul vérifie son intelligence celui qui parle à un semblable capable de vérifier l’égalité des deux intelligences. Or l’esprit supérieur se condamne à n’être point entendu des inférieurs. Il ne s’assure de son intelligence qu’à disqualifier ceux qui pourraient lui en renvoyer la reconnaissance. »

  Jacques Rancière
 Le maître ignorant, 1987, Fayard, 10/18, p. 68

 

 Le premier point d’accord porte sur le fait que égalité ou inégalité de l’intelligence sont de l’ordre de la croyance. La hiérarchisation est propre à notre culture, elle entraine une discrimination souvent négative, mais est aussi un moteur pour avancer.
Hélène rappelle l’étymologie du mot « intelligence » : du verbe « lego » = choisir, faire un tri, puis lire. L’intelligence est la faculté de faire des choix parmi la complexité du monde puis établir des liens.
Et dans le cadre du travail ? Celles qui ont lu l’ouvrage affirment qu’il a changé leur rapport aux élèves.
Il est difficile de lutter contre la phrase récurrente : « cet élève est limité ». En fait, ce qui lui est proposé ne correspond pas à ce qu’il cherche. Le prof qui tient ce type de discours devrait remettre sa propre intelligence en question.
 

 

Moment de détente pour les trois groupes : dégustation de vins de Loire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vers Présentation du Chantier Doc 2d

Vers les stages du chantier