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Pascal Lacroix - Rouge de cuivre

Mai 2006

 

  Pascal Lacroix - Rouge de cuivre

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C'est dans le milieu des années 80 que mes recherches sur le sang de bœuf ont débuté, c'est également à cette époque que je découvrais la porcelaine.
Sang de boeuf et porcelaine sont aujourd'hui pour moi indissociables. La porcelaine en offrant à l'émail sa blancheur révèle sa transparence et son éclat. Actuellement j'utilise principalement une base dont seuls la silice et l'alumine varient. Cette base peut être appliquée seule ou en superposition avec d'autres glaçures.
Ce qui reste captivant avec cet émail, c'est la palette de couleurs et de textures que l'on peut obtenir selon la qualité de la cuisson. L'apparition d'un rouge vif peut s'apparenter à une fulgurance de l'émail et du feu. En effet, une cuisson trop lente produit une couleur lie de vin, un démarrage trop précoce tirera également le rouge vers les bruns. A l'opposé un démarrage tardif laissera la pièce blanche. C'est dans cette lucarne d'une trentaine de degrés que se jouera le résultat final. Cette glaçure riche en baryum et en bore bouillonne facilement. Une réduction forte mais tardive provoquera ce bouillonnement et veinera la pièce de rouge et de blanc. Ce parcours nécessitera une recuisson des pièces pour obtenir un nappage et un toucher agréable. D'autres pièces seront réémaillées puis recuites et auront une texture peau d'orange allant du rose au rouge noir. Ces variations de couleurs et de textures animent mes pièces aux formes épurées et tendues.
Ce travail repose sur l'observation et la capacité à reproduire des protocoles de cuisson précis, grâce à l’utilisation d'un petit four et à une lecture de la température fiable.
Depuis quelques années j'élabore des décors presque toujours liés à la danse et au mouvement. Réalisés à la louche, ces décors découlent de la gravité et de la forme du vase. Appliqué sur biscuit, l'émail rouge de cuivre sera recouvert d'une autre glaçure, la couleur se révèlera dans la seconde couche. Des contrastes parfois trop durs me conduisent à recuire les pièces. La volatilisation du cuivre laisse par endroits un blanc transparent tressaillé, des roses, des rouges vifs dans un blanc glacé. L'impression de lavis fluidifie le décor et amplifie l'effet de mouvement.

Pascal Lacroix


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Pascal Lacroix, artiste céramiste222