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Evaluations nationales : ils persistent, nous aussi !

Communiqué de l'ICEM - Pédagogie Freinet

le 14 janvier 2011

L’ICEM (Institut Coopératif d’Ecole Moderne – pédagogie Freinet) a toujours pris position contre la culture envahissante de l’évaluation ; celle-ci devient aujourd’hui un culte qui étend peu à peu son emprise sur l’Education Nationale.

 
Les élèves de CM2 et de CE1 en pâtissent depuis 2009. Nos dirigeants persistent et « améliorent » d’année en année la perversité du système.
 
Dans un premier temps les résultats de ces évaluations étaient transmis au collège sur document papier, maintenant la validation des compétences sera transmise par voie informatique dans les établissements d’accueil des élèves. Quid de l’anonymat sur base élève puisque le document transmis est nominatif ?
 
Evaluer afin de contrôler la bonne mise en œuvre des programmes et mettre les résultats en ligne pour comparer les écoles, c’est abolir, malgré les dénégations officielles, la liberté pédagogique des enseignants, c’est mettre les écoles en compétition, c’est construire une école inégalitaire en incitant les parents à inscrire leurs enfants en fonction des résultats obtenus dans telle ou telle école.
 
Les derniers textes officiels confirment que nous sommes bien entrés dans une culture du résultat chiffré, incompatible avec les problématiques de l’enseignement-apprentissage. Nous sommes à présent sous l’emprise de la LOLF et de son lot d’indicateurs (de pilotage, de réussite, de performances), en contradiction avec les intentions affichées au départ par le dispositif d’évaluation.
 
Il ne faut donc pas s’étonner que le Ministère lui-même fasse une « correction statistique » lors de l’analyse finale des résultats avec des arguments à valeur pseudo-scientifique. Pour autant, les résultats des études internationales (Pisa) ne suivent pas cette voie malhonnête…
 
De Célestin Freinet à nos jours, l’ICEM a toujours été et reste une force de propositions. La pédagogie Freinet a su s’adapter, sans se renier, aux évolutions de l’école et de la société. 
 
En suivant les voies ouvertes dans le domaine de l’évaluation par la pédagogie Freinet, et en rappelant qu’il n’y a aucune obligation de faire remonter les résultats de ces évaluations à l’administration puisque le législateur a prévu qu’elles devaient rester un outil pour l’enseignant et les équipes pédagogiques, nous contribuerons toujours à combattre le développement d’une telle logique.
 
C’EST POURQUOI
 
L’ICEM réaffirme son choix d’une éducation qui, parce qu’elle considère l’enfant comme un être social, une personne à part entière, lui apporte les aides appropriées à ses apprentissages en ne les isolant pas artificiellement de ses expériences, et développe ainsi sa capacité à être auteur et acteur des nécessaires évolutions sociales.
L’ICEM soutient tous les enseignant(e)s qui refusent une école de la compétition, du fichage, du rejet.
 
L’ICEM soutient tous les enseignant(e)s qui refuseront d’être complices de la destruction de l’Ecole Publique, de l’Ecole pour tous.
 
L’ICEM soutient tous ceux qui œuvrent au sein de l’Education Nationale, pour une école juste, s’adressant à tous, une école formatrice d’enfants auteurs de leurs apprentissages et citoyens de demain.

 

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Communique_ICEM_evaluation_2011.pdf36.05 Ko