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Ma forêt - Un stage poésie à l'école: Parlons-en

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Parlons-en

 

L'arbre en poésie Plongeons dans le bain Premiers jets S'éloigner pour mieux dire
Passons au dessin Parlons-en Passage par le corps Revenons à l'écriture

 

Plongeons dans le bain

Le lundi, j'ai commencé par leur demander s'ils connaissaient des poèmes et s'ils avaient envie d'en dire. Ils en connaissaient et ils avaient envie d'en dire. Nous les avons donc écoutés.
Puis nous avons distribué des poèmes sur les arbres, plusieurs par enfant, avec la consigne d'en lire à voix basse et d'en repérer – peut-être – un qui plaise, de le relire plusieurs fois dans sa tête afin de le déchiffrer et de pouvoir le lire avec intonation ensuite à la classe.
Et, catastrophe ! Moi qui n'avais connu ces dernières années que des élèves de cycle 3, je me rends compte que l'exercice est périlleux et bien trop difficile pour des CE1. Nous nous contenterons donc d'extraits de poèmes que les enfants choisissent, lisent à haute voix et recopient pour l'album : une phrase, un vers, une idée.
On obtient ça :

Que chaque nœud du bois renferme davantage de cris d'oiseaux (Cadou)
Lave de lait, la chevelure des bouleaux (Lebesgue)
Dans la forêt étrange c'est la nuit, comme un noir silence qui bruit (Nouveau)
C'est à cause de la pluie qu'un petit arbre pleurait (Schwartz-Heinrich)
Automne malade et adoré (Apollinaire)
Il était une branche au bout de la feuille (Desnos).

Nous choisissons quand même trois poèmes que nous apprendrons par cœur en classe.
Plusieurs histoires sur les arbres leur seront lues aussi et Fabienne leur dira des poèmes de sa composition.
Nous créons également un corpus de mots : « J'entends le mot arbre, je pense... – ils pensent – ... papier trembler quetsches chouette chenille vert bourgeon sève marron bouger mourir s'enflammer vers-de-terre se transformer fruit décoration etc. »
J'invite alors les enfants à procéder à des regroupements de ces mots, comme ils le sentent. Aucune consigne précise n'est donnée. Mais comme nous travaillons dans un stage « poésie », nécessairement leurs regroupements en seront influencés. Nécessairement, ils sollicitent leurs propres représentations du mot « poésie » et c'est la rime qui accourt d'abord : les premiers regroupements se font en fonction des sonorités finales (champignons, marrons, bourgeon, oisillon, décoration...). Certains enfants cependant en proposent d'autres : par classes grammaticales (verbes, adjectifs...), par thèmes (animaux, fruits...), voire par propriétés (tout ce qui se mange, tout ce qui est dans le ciel, dans le paysage, tout ce qui se transforme).

Premiers jets

Il est temps de passer à la création. Les enfants sont alors invités à écrire « comme les poètes » sur l'arbre, la forêt, en utilisant (ou pas) un (ou plusieurs) des sous-corpus ainsi créés.
Peu habituée à travailler avec des enfants de cet âge (vingt-six élèves en tout, huit en CE2 et dix-huit en CE1 ; dix-sept garçons, neuf filles, ce qui n'aide pas, dans ce type d'exercices !), je suis un peu étonnée d'en voir sucer leur crayon longuement, attendant la venue d'une hypothétique et très improbable muse, tout en feuilletant un illustré. Je m'assois donc près de Hugo.

« Tu as une idée de ce que tu as envie d'écrire ?
- Non.
- Non quoi ?
- Non, j'ai pas envie d'écrire.
- Mais tu vas écrire quand même. Choisis un mot dans la liste du tableau.
- Le bourdon ?
- D'accord. Que fait ton bourdon ?
- Il tombe dans le nid.
- D'accord. Tu l'écris. (Il écrit : « Le bourdon tombe dans le nid. ») Qu'y a-t-il dans le nid ?
- (après avoir jeté un regard au tableau) Un oisillon ?
- D'accord. Et que fait l'oisillon quand il voit le bourdon ?
- ???
- Regarde. (Je fais le geste rapide d'attraper avec la main).
- Il le chope ?
- Oui. Tu l'écris ?
- D'accord. »
Il écrit : « L’oisillon le chope... », et il complète seul : « ...et l'avale! »
Ce qui donne :

Le bourdon tombe
dans le nid.
L’oisillon le chope
Et l'avale.

Je le complimente sur son poème et il est très fier ; il le lira avec emphase et sans heurt lors de la présentation collective.
Je pense alors à Freinet qui – souvenons-nous : il aimait parler en pourcentage – n'avait pas de scrupule à « produire » jusqu'à 80 % du texte de l'enfant qu'il aidait. Peu importe, ajoute-t-il dans la brochure Le texte libre (C.E.L., coll. Brochures d'Éducation Nouvelle Populaire n° 25, Cannes, 1947), pourvu que l'on parvienne à convaincre l'enfant que ce texte final est bien le sien, même s'il a bénéficié des compétences de l'adulte.
Mais, globalement, le premier résultat est assez convenu. Les enfants ont beaucoup de mal à décoller d'une description « réaliste », comme il apparaît dans les textes suivants :

L'arbre a de l'écorce
Les branches de l'arbre ont des feuilles
Les feuilles des arbres font des gouttes
Louan

La nature est remplie de couleurs
Jaune, rouge orange
Et plein d'autres couleurs différentes.
La nature est belle
Elle sent bon
J'adore la Nature
Diane

Quelques percées cependant vers ce que nous identifions comme « traces de poésie », nous, adultes marquées aussi par nos cadres personnels, nos conventions conscientes ou non, notre subjectivité...

Regarde bien l'arbre
Regarde sa branche
Regarde toutes ses feuilles
Regarde son tronc
Regarde les nuages
Et envole-toi.
Et sans rien remarquer
L'arbre s'enflamme
Louis

L'arbre dort debout
Il craque
On en fait des maisons
Thomas

La mygale grimpe souvent aux arbres
Pour faire sa toilette d'araignée
Et pour attraper des mouches
Nicolas

S'éloigner pour mieux dire

Alors, pour tenter de se distancier un peu de la réalité, pour l'appréhender davantage à travers le prisme de la subjectivité, je propose d'introduire, en première marche vers la métaphore, un exercice de type : « Une branche, c'est comme... », « La sève c'est comme... », en choisissant le premier terme de la comparaison parmi le corpus initial, si on manque d'idée.
Pour aider, nous cherchons ensemble dans un premier temps :
« Une feuille, c'est comme... – ils diront – : une étoile, un toboggan, du papier, une main, un œuf, une épine, un soleil... »
On continue ensemble : « Une feuille c'est comme un œuf qui... se balade, qui roule, qui s'évanouit dans le champ, qui vole dans le ciel, qui se casse et éclabousse... »
Ils essaient seuls sur le modèle « ... c'est comme... qui... »
On obtient : « Un tronc, c'est comme une cabane qui brûle », « La résine, c'est comme une fenêtre qui se casse », « Des racines, c'est comme des pieds qui jouent au football »...
On n'est pas encore dans la poésie.
Mais on apprend par cœur : « Des racines c'est comme des tentacules de pieuvre qui jouent au bowling » (Miguel) et on cherche à le dire de diverses manières.
Ils proposent :
- sur un ton terrorisé ;
- avec un voix très aiguë de souris ;
- avec une grosse voix fâchée ;
- en riant ;
- avec l'accent alsacien.

Nous vivons à ce moment-là, les enfants, Fabienne et moi, un moment de pure délectation, un moment rare où nous rions tous à gorge déployée, un moment dont la jubilation doit moins à la magie poétique qu'à la capacité qu'ont souvent les enfants à entrer dans des rôles, à investir des personnages. Ici, celui de la petite souris timide et apeurée, de la brute terrorisante ou de la matrone alsacienne seront interprétés par eux de magistrale manière, sans que nous sachions exactement pourquoi, à ce stade du travail avec eux, ils aient osé se lâcher avec un tel naturel.


Passons au dessin

Nous leur distribuons une feuille blanche de format 21/29,7 qu'ils plient en quatre.
Sur le premier rectangle, ils dessinent un arbre, comme ils l'entendent, au feutre noir, et le découpent. Nous collons les résultats sur une page d'album en prenant soin de les regrouper, comme une forêt. Ce sera « la forêt du premier jet ».
Dans le second rectangle, ils dessinent sans regarder. Dans l'album, ce sera la page « la forêt des yeux fermés », puis « la forêt d'un seul trait » (sans décoller le crayon), et enfin « la forêt des copains » réalisée en s'inspirant des dessins des autres enfants. Ce travail débouchera sur le titre de l'album : « La forêt de toutes les forêts » .

Parlons-en

Le troisième poème choisi et appris par cœur en classe est le suivant (sans titre) :

Au dehors l'arbre est là et c'est bon qu'il soit là
Signe constant des choses qui plongent dans l'argile
Il est vert, il est grand, il a des bras puissants
Ses feuilles comme des mains d'enfants s'émeuvent et clignent
Eugène Guillevic

Les enfants écoutent ce poème en fermant les yeux puis sont invités à s'exprimer, à dire ce qu'ils voient, ce qu'ils sentent.

Tristan : Je vois un adulte très grand, très fort, qui porte des mains d'enfant.
Claire : Un arbre qui sort d'une maison.
Maîtresse : Pourquoi ?
Claire : Parce qu'il est comme un homme.
Maîtresse : Qu'est-ce qui ressemble à un homme ?
Claire : Les bras, les mains.
Anaëlle : Moi je vois un arbre qui a des mains d'enfant qui portent de l'argile.
Maîtresse : Tu sais ce que c'est que l'argile ?
Anaëlle : Non.
Louis : L'argile, c'est comme du sable.
Gaïane : L'argile, c'est de la terre.
Maîtresse : Oui. Alors l'enfant porte-t-il de la terre ?
Anaëlle : Non, c'est les racines, quand l'arbre est tombé. Les racines portent encore de la terre.
Benjamin : Moi, je vois un arbre solide, avec des branches solides et des mains d'enfant, avec des bonshommes qui regardent.
Maîtresse : Des mains d'enfant ?
Louis : Parce que les enfants grimpent dans les arbres ; on voit que leurs mains.
Claire : Les mains des adultes sont trop grandes pour les feuilles.
Hugo : C'est comme un arbre qui plongerait dans un grand bassin d'argile.
Lucas : Les branches sont comme les bras et au bout des bras, il y a des feuilles comme les mains.
Maîtresse : (Je relis le poème.) Quels sont les mots qu'on ne comprend pas ?

On trouvera et expliquera ensemble : « constant » (Louis : « C'est toujours là ! ») ; « s'émeuvent » (Nicolas : « C'est l'émotion. Quand quelqu'un nous sauve la vie, on est ému. »)
On cherche des émotions : la tristesse, le contentement, la joie, la surprise, la pitié, la peur, l'émerveillement.
Avant de revenir sur l'exploitation par le corps de ce moment d'échange, précisons qu'un autre poème a donné lieu à un entretien improvisé, non noté malheureusement, qui avait tout l'air d'un petit débat philosophique sur l'amour – ce que l'on aime en général – et l'esthétique des choses : deux avis contraires se sont exprimés, argumentés comme suit :
1. En général, on aime plutôt ce qui est beau. 2. Pourtant, il arrive qu’on aime des personnes, les grands-mères par exemple, même si elles ne sont pas « belles ». 3. Oui, mais quand on aime quelqu'un, on le trouve « beau » !

Passage par le corps

À partir du travail sur les émotions, Fabienne propose une séance d'expression corporelle sur musique avec la consigne : « Vous êtes un arbre, vous bougez comme un arbre et vous exprimez les émotions qu'on vient d'évoquer. » Ils vont travailler seuls dans un premier temps puis par équipe et chaque équipe montrera aux autres ce qu'elle a trouvé. Le résultat est très intéressant et à mon sens parfaitement en accord avec le projet, car la poésie possède bien un ancrage sensuel, une dimension corporelle qu'aucun poète, aucun amoureux de la poésie ne saurait nier.
C'est ainsi que nous les verrons s'élancer vers le ciel en grandissant lentement, tomber de plusieurs manières, mimer la fracture et la terreur qui l'accompagne, frétiller, trembler au vent, se déraciner péniblement, se courber, danser en s'harmonisant avec les autres « arbres ».

Revenons à l'écriture

Nous tentons encore une autre démarche destinée à se détacher du réel tout en y restant impliqué. Engagement et distanciation : une assez bonne approche de la poésie...
« Si j'étais un arbre... ». L'accroche séduit. D'emblée, ils se lancent dans un premier jet que nous suivons individuellement, Fabienne et moi, et recopient le texte final sur des feuilles de papier sur lesquelles ils ont décalqué au préalable le contour d'une vraie feuille d'arbre.
Nous notons un progrès sensible dans le soin apporté à la réalisation de ce travail, autant dans la forme – le décalquage, la découpe, le graphisme – que dans le fond, les idées, l'implication personnelle.

Certes, on retrouve de façon assez récurrente la peur de souffrir, d'être le jouet des animaux ou des éléments, la peur de la mort que la silhouette squelettique de l'arbre en hiver rappelle régulièrement à notre conscience :

... Je n'aimerais pas que l'on me coupe
Ni que les oiseaux secouent mes branches.
Amélie

... Je n'aimerais pas être petit
Je n'aimerais pas qu'un pivert me pique.
Louis

Parfois d'ailleurs avec une pointe d'humour :

Si j'étais un arbre
Je n'aimerais pas être tronçonné.
Miguel

Si j'étais un arbre
Je n'aimerais pas que l'on arrache mes feuilles
que l'on me coupe le tronc
et que je devienne une souche.
Hugo

Mais au-delà de ces peurs ancestrales, c'est la vie et son explosion qui domine :

Si j'étais un arbre,
j'aimerais donner mes pommes aux gens pauvres
j'aimerais avoir des copains et des copines-arbres.
Claire

Si j'étais un arbre
j'aimerais entendre le vent jouer dans les feuilles
et voir la ville et les enfants qui se promènent
Luka

Si j'étais un arbre
j'aimerais que les enfants m'escaladent
j'aimerais que la nuit, les chouettes viennent dans mon feuillage
je n'aimerais pas être plus petit que les autres.
Gaïane

Si j'étais un arbre
j'aimerais que les enfants grimpent dans mes branches
qu'ils y fassent des cabanes
que la nuit, les chouettes crient près de moi
que les renards se fassent un terrier au pied de mon tronc
et qu'ils fassent des renardeaux qui recreusent des terriers.
Clémentine


Une semaine centrée sur la poésie, entrecoupée, il est vrai, d'un peu de math, d'EPS, de natation, d'allemand, une semaine pour fabriquer un album que la classe reliera, relira, enverra aux correspondants, retrouvera, relira encore...
Une semaine riche, passionnante, dont Fabienne mesure les retombées à long terme, quelques semaines plus tard. Ainsi Alix, qui arrive difficilement à se mettre au travail, recopie des poèmes chaque fois qu'il le peut depuis ce stage. Et Noa, qui a horreur d'écrire, a composé un poème en rimes de trois pages. Il n'est d'ailleurs pas le seul, plusieurs enfants ont investi des semaines durant ce genre-là.
Une semaine donc à reconduire.

 

 

Si j’étais un arbre
J’aimerais bouger
Mes feuilles
Que le soleil brille
Qu’il fasse chaud
Je ‘aimerais pas que l’on me coupe
Alix
 

 

Si j’étais un arbre
J’aimerais que mes feuilles poussent
Que les écureuils se cachent
Que des fruits mûrissent
Et que des oiseaux se posent
Sur mes branches
Je n’aimerais pas que les asticots
Mangent mes fruits
Ni que les bûcherons me coupent
Le tronc et me brûlent.
Alexandre

 

Si j’étais un arbre
J’aimerais de jolies feuilles
Un tronc magnifique et des fleurs
Je n’aimerais pas que l’on me coupe
Ni que les oiseaux me secouent
Les branches
Amélie

 


Un poème appris ensemble
« Au dehors l’arbre est là et c’est bon qu’il soit là,
Signe constantes choses qui plongent dans l’argile,
Il est vert, il est grand, il a des bras puissants,
Ses feuilles comme des mains d’enfants
S’émeuvent et clignent. »
Eugène Guillevic

 

A partir de : « Des racines c’est comme des tentacules de pieuvre qui jouent au bowling »
Trouvons toutes les manières de la dire :
Terrorisé (Louis)
Avec une voix très aigüe de souris (Miguel)
Une grosse voix fâchée (Annaëlle)
En riant (la maîtresse)
Avec l’accent alsacien (Miguel)

 

C’est comme…
Tout près de l’arbre, je pense…. Branche sève tronc fruit fleur écorce pomme-de-pin résine racine feuillage cime buisson terre feuille
Travail collectif : une feuille c’est comme… une épine une coupe du papier une salade une tige du rouge de la mousse, un ovale
une chute une étoile un toboggan un trèfle un tissu un fil un soleil de l’eau un trou un œuf
une feuille c’est comme un œuf qui… serait ovale-qui éclot-qui se balade-vomit-qui roule-qui tombe endormi-qui saute dans un champ-qui s’évanouit dans le champ-qui entre dans une prairie-qui vole dans le ciel-qui plane-qui se baigne-qui se casse et éclabousse.
Sur le modèle un…c’est comme…qui….

C’est comme…
Tout près de l’arbre, je pense…. Branche sève tronc fruit fleur écorce pomme-de-pin résine racine feuillage cime buisson terre feuille
Travail collectif : une feuille c’est comme… une épine une coupe du papier une salade une tige du rouge de la mousse, un ovale
une chute une étoile un toboggan un trèfle un tissu un fil un soleil de l’eau un trou un œuf
une feuille c’est comme un œuf qui… serait ovale-qui éclot-qui se balade-vomit-qui roule-qui tombe endormi-qui saute dans un champ-qui s’évanouit dans le champ-qui entre dans une prairie-qui vole dans le ciel-qui plane-qui se baigne-qui se casse et éclabousse.
Sur le modèle un…c’est comme…qui….

 

Un poème appris ensemble
Poème de Guillevic

Je lis la poésie à voix haute et dis aux enfants : « Je ferme les yeux. J’écoute. Je vois … »

Tristan : un adulte très grand, très fort, qui porte des mains d’enfants.

Claire : un arbre qui sort d’une maison.

La maîtresse : pourquoi ?

Claire : parce qu’il est comme un homme.

Maîtresse : qu’est-ce qui ressemble à un homme ?

Claire : les bras, les mains.

Anaëlle : moi je vois un arbre qui a des mains d’enfant qui porte de l’argile.

Maîtresse : tu sais ce que c’est l’argile ?

Anaëlle : non.

Louis : l’argile c’est comme du sable.

Gaïane : l’argile c’est de la terre.

Maîtresse : oui. Alors l’arbre « porte » t-il la terre ?

Anaëlle : non c’est les racines, quand l’arbre est tombé, les racines « portent » encore de la terre.

Benjamin : moi je vois un arbre solide avec des branches solides avec des bonshommes qui regardent.

Maîtresse : pourquoi a-t-il des mains d’enfant ?

Louis : parce que les enfants grimpent dans les arbres.

Claire : les mains des adultes sont trop grandes pour les feuilles.

Hugo : c’est comme un arbre qui est plongé dans un grand bassin d’argile.

Lucas : les branches sont comme les bras et au bout des bras, il y a les feuilles, comme des mains.

Maîtresse : Je le relis, quels sont les mots qu’on ne comprend pas ?

- constant = toujours là
- émeuvent = émotion – quels émotions ? Quand quelqu’un nous sauve la vie on est « ému » mais content et quand un copain est mort on est ému mais triste. J’ai été émue en Afrique parce que j’a vu des enfants pauvres.
- Emotions : joie, surprise, tristesse , pitié, peur, émerveillement.

 

 

Des extraits de poèmes qu’on aime

- Un arbre tremble sous le vent
Francis Carco

- Il disait : « A quoi bon s’en faire,
Je suis mûr pour la cheminée. »
Louis Delerme

C’est à cause de la pluie
Qu’un petit arbre pleurait.
Anne Schwarz Heinrich

L’arbre est une pieuvre, un hurlement en silence.
Jean Cocteau

Et puis partout, ces feuilles d’or
Qui tombent sans que rien ne bouge.
Lucie Delarue

Que chaque nœud du bois
Renferme davantage de cris d’oiseaux
René Guy Cadou

Dans la forêt étrange
C’est la nuit comme un noir silence
Qui bruit
Germain Nouveau

 

 

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