Raccourci vers le contenu principal de la page

Compte-rendu de la réunion de novembre

Réunion du Chantier de Pédagogie sociale du samedi 27 Novembre, à J2P (Paris)

Étaient présents
Anne Marie Bourbonnais, Thierry Lavignon, Nadia ____, Francine Tetu, Frederic Jesu (qui nous accueillait), Kim Van Chien et une invitée formatrice en travail social de Hanoï, Aurore Gillard, Lise Durant, Laurent Ott
De nombreux absents s'étaient excuses dont Delphine Bodin

Des le quoi de neuf, est apparu l'intérêt de discuter longuement, a travers les difficultés vécues par Intermèdes a Longjumeau (attaques de la Mairie en place, mise en échec du projet de crèche) celles que beaucoup d'entre-nous rencontrons.
Ainsi ont été discutées la difficile évolution de la situation a TRACES, mais aussi d'autres cas comme Zy va de Nanterre.
Sommes nous condamnés a ne travailler que dans la résistance et la difficulté ?
Anne-Marie, toutefois, amenait une bonne nouvelle: un accord pour deux ans, avec la ville pour bénéficier d'un local a partir duquel elle pourrait déployer ses activités.
La question des locaux et de l'accès a un local nous a donc fait réfléchir ensemble.

De l'avis des participants, pour contrer la lettre de NKM, il est stratégique de mobiliser les habitants (potentiels électeurs et clients) et de faire émerger un mouvement populaire.

Il y a eu aussi beaucoup d''échanges sur les sentiments d'impuissance parfois partagés-
Les récits d'expérience rapportés de Surville, par Nadia et Francine ont été percutants. Quelles limites nous donnons-nous? S'engager, comment, jusqu'où ? Comment ne pas sombrer dans la consommation d'activités ?
Comment dès lors trouver de l'énergie pour recenser les initiatives locales pour les regrouper et leur donner de la force?
Malgré les difficultés vécues par tous, le groupe a cherché quoi faire de cette impuissance et surtout ce qui peut constituer un levier pour en sortir (Là est pour moi la clef de la résilience ).

Frédéric Jésu a mis en place, au sein de DEI-France, une offre de prestation, en direction notamment des collectivités territoriales mais pas exclusivement, pour leur proposer un accompagnement éthique et méthodologique aux initiatives reposant sur des processus de participation des enfants, des jeunes et des parents aux projets et aux services qui les concernent.

cf. http://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/10805

Comme toujours nous avons trouvé dans des textes d'auteurs, matière à réfléchir: Freinet, Giraudoux, Lagarce :


Frédéric : A la demande générale des membres du chantier de pédagogie sociale réunis hier, et à propos de la question du "local", je vous adresse ci-dessous ce texte découvert dans "Pour l'école du peuple", collection de textes de Célestin Freinet réunis par Elise Freinet et publiés en 1969 aux éditions François Maspéro. Extrait de « Les invariants pédagogiques », de Célestin Freinet.
Invariant n° 2 - "Etre plus grand ne signifie pas forcément être au-dessus des autres"

Je ne peux résister au plaisir de vous citer ce passage dans Intermezzo de Giraudoux :
(Isabelle et ses élèves sont en classe promenade lorsque survient l’Inspecteur Primaire …)
"- L’INSPECTEUR : Entrez les élèves … (Elles rient.) Pourquoi rient-elles ?
- ISABELLE : C’est que vous dites : Entrez, et qu’il n’y a pas de porte.
- L’INSPECTEUR : Cette pédagogie de grand air est stupide, le vocabulaire des inspecteurs y perd la moitié de sa forme… (Chuchotements) Silence, là-bas ! Mademoiselle, vos élèves sont insupportables !
- ISABELLE : Comment les punirais-je ? Avec ces classes de plein air, il ne subsiste presque aucun motif de punir. Tout ce qui est faute dans les classes devient ici initiative et intelligence. Punir une élève qui regarde au plafond ? Regardez-le, ce plafond !
- L’INSPECTEUR : Justement ! Le plafond dans l’enseignement doit être compris de façon à faire ressortir la taille de l’adulte vis-à-vis de la taille de l’enfant. Un maître qui adopte le plein air avoue qu’il est plus petit que l’arbre, moins corpulent que le bœuf, moins mobile que l’abeille et sacrifie ainsi la meilleure preuve de sa dignité. »

Francine: A propos d'impuissance et d'imperfection, je voudrais citer Alain Bouillet,intervenant au colloque de l'EFPP sur le thème : groupe et solitude nécessaire.
Mes notes à ce sujet: "Je voudrais faire l'éloge de l'imperfection, c'est ce qui nous rassemble tous, c'est ce qui fait le plus groupe, car c'est ce qu'il y a en nous de plus humain". Je comprends ce propos de la manière suivante: ce sont nos manques, nos imperfections qui permettent aux autres d'exister. C'est valable dans tous les sens : ce que je suis en moins, l'autre l'est en plus, et ce que je suis en plus un autre l'est en moins etc... Dans cette configuration, on prend conscience de son existence dans le groupe et tout notion de supériorité/infériorité disparait, le droit à la différence prend corps en même temps que l'efficacité du groupe.

Texte apporté par Thierry:

« Nous devons préserver les lieux de la création, les lieux du luxe de la pensée, les lieux du superficiel, les lieux de l’invention de ce qui

n’existe pas encore, les lieux de l’interrogation d’hier, les lieux du questionnement. Ils sont notre belle propriété, nos maisons à tous et à

chacun. Les impressionnants bâtiments de la certitude définitive, nous n’en manquons pas, cessons d’en construire. La commémoration elle aussi peut être vivante, le souvenir aussi peut être joyeux ou terrible.

Le passé ne doit pas toujours être chuchoté ou marcher à pas feutrés.

Nous avons le devoir de faire du bruit. Nous devons conserver au centre de notre monde le lieu de nos incertitudes, le lieu de notre

fragilité, de nos difficultés à dire et à entendre. Nous devons rester hésitants et résister ainsi, dans l’hésitation, aux discours violents ou

aimables des péremptoires professionnels, des logiques économistes, les conseillers-payeurs, utilitaires immédiats, les habiles et les malins, nos consensuels seigneurs. »

Jean-Luc Lagarce, Du luxe et de l’impuissance, Les Solitaires

Nous avons également eu une discussion sur les conseils de quartier du samedi a Longjumeau, dans un souci de les démocratiser Il s'agit de développer et favoriser la délibération, la confrontation pour prise de décision, comment construire et annoncer les ordres du jour ? J'ai beaucoup apprécié cet échange dans la mesure ou il venait discuter une pratique qui ne va pas de soi pour moi ( Aurore)
Thierry Lavignon nous a fait part de son actualité pleine d'intérêt pour nous. Il se voit charge d'une étude et d'un projet pour une auberge de jeunesse culturelle a Ris Orangis au sein du futur eco quartier ( centre artistique) qui s'y bâtit. A suivre...

La séance de travail s'est close vers 13 h 00 prématurément, la quasi totalité des participants devant aller a d'autres réunions...

 

Le prochain chantier de Pédagogie Sociale est prévu de 10 a 16 h (on essaiera de se tenir a cet objectif de travail) le 22.01 a l'EFPP (lieu a confirmer)