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Le corps, les sens et la sensibilité sont alors mis en jeu.
La consigne est de réfléchir au message que chacun a envie d’exprimer et de trouver une forme adéquate à partir d’outils sélectionnés en rapport avec l’écriture (craies, papier carbone, lettres découpées, feutres, peintures au doigt…) et de feuilles de papier calque.
Liberté leur est donnée de choisir un contenu intime ou général, d’inventer leur écriture, leurs codes, de puiser dans des formes d’écritures empruntées à d’autres pays, d’autres civilisations (des petits panneaux montrant différentes sortes d’écritures sont présentés dans l’atelier).
Selon l’âge des enfants les messages obtenus varient:
- empreintes de mains, de doigts qui impliquent un travail direct et spontané sur le geste et la matière ;
- messages plus construits à partir de leurs initiales à l’aide de lettres découpées pour les plus petits ;
- pictogrammes relatant une situation vécue par l’enfant ;
- messages codés très élaborés qui permettent parfois à l’enfant de livrer librement, mais sans se dévoiler, une pensée intime… pour les plus grands.
Ces messages sont accrochés d’une manière collective, à proximité de l’œuvre, au fur et à mesure de la venue des classes.
Les réalisations des enfants semblent se nourrir de la rencontre avec l’œuvre, des différentes écritures découvertes et s’enrichir des contraintes liées au support et liées aux outils proposés, sans pour autant être des copies.
L’écriture, qui fait partie de l’école et de ses obligations d’apprentissage, est alors abordée comme un jeu dans lequel tout est possible : inventer de nouveaux caractères, changer le sens de l’écriture, changer le symbolisme des signes, la forme des lettres… en restant au service d’une pensée.
Comme pour Boetti et les artistes en général, ne s’agit-il pas ici de permettre à chacun de trouver sa part active dans le monde qui l’entoure, par l’expression de son imaginaire, et pourquoi pas en proposer une perception autre?
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