Raccourci vers le contenu principal de la page

la classe théâtre

Dans :  Arts › Spectacle vivant › 

 

Bilan 

 

Réussites

Le premier bénéfice est le plaisir que les élèves disent tous avoir connu pendant leurs(s) année(s) de classe théâtre : plaisir d’appartenir à un groupe classe plus solidaire, bonheur de réaliser des projets extraordinaires.

Les objectifs scolaires de l’équipe ont été atteints en troisième : 80 % de la classe a eu le brevet*, et ils ont tous trouvé une solution pour leur orientation. Dans la dynamique du projet et de la pratique théâtrale, certains se sont investis dans leur propre projet de vie, au point de souhaiter faire un second stage en entreprise à la fin de l’année, plus conforme à leur orientation.


Les élèves ont transposé dans la classe ce qu’ils vivaient dans l’atelier de pratique : le respect des autres, la critique argumentée et constructive, l’autonomie et l’investissement.
Beaucoup ont acquis une aisance à l’oral manifeste.


Le travail en équipe, difficile et exigeant, a montré ses multiples avantages : enthousiasme de voir se réaliser des projets irréalisables, sécurité de pouvoir compter sur l’autre (partage des tâches matérielles, soutien moral…) ; plus grande efficacité (travail en petits groupes, aide individualisée pour le brevet, etc.).

*La moyenne du collège se situait cette année-là à 50 %.

Un mini conseil au réfectoire

Florent s’est fait beaucoup remarquer à la Vie scolaire l’année précédant son entrée en troisième « théâtre » (renvoi de cours, heures de colle) ; son niveau scolaire est catastrophique, et c’est pour lui la classe « de la dernière chance ».
Au début de l’année au réfectoire, il a tendance à parler haut et fort et à traiter cavalièrement les petits sixièmes. Il ne maîtrise pas toujours le ton qu’il emploie en s’adressant aux adultes.
Avertie par une femme de service un soir après la classe, je préviens aussitôt la collègue professeur principal.
Une réunion est organisée très vite avec Florent, le cuisinier, les agents de servie et deux professeurs de l’équipe. On s’explique : le cuisinier dit qu’il a été offensé par l’attitude de Florent, le professeur principal rappelle les termes du contrat de la classe.
Florent dit qu’il a fait des efforts depuis le début de l’année, et promet de continuer. Il n’y a plus eu d’incident ensuite.
La concertation entre adultes, la rapidité d’intervention et la médiation de la parole ont permis d’éviter qu’une situation s’aggrave à cause de malentendus et de maladresses successives.

 

 

Parole et apprentissage

Dans le travail théâtral centré sur l’échange, chacun est une aide pour les autres et aucun essai n’est ridicule, puisqu’il peut aider la classe à progresser.
Quand un groupe ou un individu fait une improvisation, il est observé par les autres, puis le groupe s’arrête et fait le point.
L’analyse se fait en deux étapes bien définies :
1/ J’aime telle chose parce que… 2/ je n’aime pas telle chose et je propose.
La critique est toujours assortie d’une proposition pour qu’elle ne reste pas stérile.
Les propositions sont alors essayées par le groupe, puis commentées, etc.
A plusieurs reprises, j’ai pu constater que cette manière de travailler, transposée en cours de français, transformait l’atmosphère du cours et permettait un vrai travail de recherche en commun.
J’ai assisté à des échanges en grammaire, par exemple, avec des dialogues du type : « Je crois que c’est une proposition relative. » « Je ne suis pas d’accord, parce qu’il n’y a pas de nom avant. » « Mais, si ! il y a … », etc. La classe pensait toute seule, sans l’aide de l’adulte.

 

 

sommaire n° 92

 Témoignages en liberté

 article 
"Quelles relations favoriser
avec les oeuvres originales?"

page précédente

page suivante