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Pédagogie matérialiste et vie coopérative du chantier

 

 

 

Des outils, un chantier de travail à l'ICEM

 

Pédagogie Freinet : pédagogie matérialiste

 

  1. Une pédagogie matérialiste

 

"Il y a dans l'outil, dans son usage, dans le travail qu'il soutient, l'élément essentiel des apprentissages dont va dépendre la valeur de l'éducation."

C. Freinet,

Essai de psychologie sensible,

oeuvres complètes, Tome I,

Ed. du Seuil.

 

Dès ses débuts, la pédagogie Freinet affirme son caractère matérialiste : introduction de l'imprimerie, utilisation du magnétophone, de la caméra, création de fichiers, de la BT, des bandes enseignantes...

Tous ces outils ayant pour fonction de libérer l'enfant de la tutelle de l'adulte, de l'accompagner dans ses apprentissages.

 

Des outils diversifiés

 

La réflexion sur les outils est étroitement liée à celle sur le tâtonnement expérimental, c'est à dire à notre théorisation des apprentissages.

 

Destinés à intervenir dans différentes phases de l'expérience tâtonnée, les outils ont des caractéristiques diverses.

Certains sont déclencheurs : plus ou moins inducteurs, ils sont provocateurs d'hypothèses (fichiers de recherche maths, fichier Sciences et technique, etc.) ; d'autres, outils d'accompagnement, apportent une aide à l'enfant dans son travail (répertoires orthographiques, collections documentaires, etc.) ; d'autres encore, outils d'entraînement, interviennent dans la nécessaire phase de réinvestissement, de systématisation qui suit toute découverte (fichiers ou cahiers de numération, d'orthographe, etc.).

Ajoutons les outils de communications (de la lettre au message internet, en passant par le fax, le CD-Rom, ou le camescope) ainsi que les outils destinés à gérer la vie de la classe, à faciliter l'articulation des projets personnels et collectifs : les divers plans de travail individuels, les plannings collectifs...

 

Cette classification n'est pas exhaustive, nous renvoyons les lecteurs qui souhaitent approfondir leur réflexion à l'article de J. et E. Lèmery sur la place de l'outil en pédagogie Freinet (1).

Il permet de bien cerner le rôle de ces divers médiateurs afin d'éviter de sombrer dans la " fichite " (utilisation sans grand souci de finalité), mais tout au contraire, de profiter de leur apport indispensable, tant il est vrai que discours pédagogiques et bonnes intentions n'ont jamais suffi à transformer l'école (2).

JC Saporito

pour le chantier Outils

 

  1. Place de l'outil en pédagogie Freinet, J. et E. Lèmery, Nouvel Éducateur N° 107, mars 1999.

  2. On lira aussi avec profit : expérience du passage d'une pédagogie centrée sur l'élève à une pédagogie centrée sur l'enfant, M. Thorel, Nouvel Éducateur N° 119, mai 2000.

 

 

  1. Un chantier de production

 

Interface entre le mouvement Freinet et sa maison d'édition PEMF, le chantier Outils a pour tâche de favoriser la réalisation de nouveaux outils pédagogiques et d'en assurer le suivi.

 

Des concepteurs (un groupe départemental ou un secteur de l'ICEM, voire une classe) aux utilisateurs, le cheminement est long, parfois même tortueux.

Il nécessite une organisation matérielle (échanges, rencontres, stages) et des ressources humaines : équipe de réalisation qui reprend le projet d'origine, classes qui testent, personnes-ressources.

 

Coopération multiforme...

 

La coopération s'exerce à tous les niveaux du chantier :

 

  • confrontation constructive entre concepteurs au sein de l'équipe de réalisation,

  • coopération entre enfants et entre enfants et l'adulte dans les classes qui testent,

  • prise en compte des observations des testeurs.

 

... et co-formation

 

Dans cette démarche de conception / réalisation, la diversité des personnes est indispensable. Elle est source de complémentarité, de richesse. La mise en commun des savoirs et compétences fait progresser chacun, donnant ainsi au groupe de production un caractère de co-formation.