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Déclaration intersyndicale 59-62 et groupes ICEM 59 et ICEM 62

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Déclaration intersyndicale SE-UNSA 59-62, Sgen-CFDT 59-62 et FSU 59-62
et groupes ICEM 59 et ICEM 62 - PF, soutenus par la fédération ICEM

           

 

CTA du mercredi 20 juin 2018

Déclaration intersyndicale du SE-UNSA 59-62, du Sgen-CFDT 59-62 et de la FSU 59/62

avec le soutien de l’ICEM-Pédagogie Freinet

 

Madame la Rectrice,

Nous voulons réaffirmer haut et fort que les Professeurs des Ecoles sont des professionnels de l’Education, concepteurs de leur enseignement, cadres A de la fonction publique. C’est ce qui fonde leur professionnalisme et leur légitimité à assurer un enseignement de qualité à l’ensemble de leurs élèves.

Les déclarations du Ministre de l’Education Nationale, la publication du guide « Pour enseigner la lecture et l’écriture au CP » questionnent, déstabilisent les enseignants. Une expérimentation pilotée par l’association « Agir pour l’école », qui n’est pas un partenaire officiel  de l’école, nous inquiète davantage et remet en cause la laïcité et la neutralité de l’Ecole publique.  Cette « expérimentation » sans rigueur reconnue ni validité, qui initialement devait concerner 14 classes et finalement étendue à 102 CP dans le département du Nord, serait de fait imposée aux écoles. Le protocole, même s’il n’a pas encore été clairement défini ni même présenté clairement aux IEN et équipes, existe depuis huit années et n’a pas « fait ses preuves » loin s’en faut (voir rapport IGEN 2012- 129 de novembre 2012 et rapport 2010-129). Dans certains cas la pédagogie mise en œuvre serait aux antipodes du projet d’école et de la conception qu’ont les enseignants de la lecture – compréhension de l’écrit, notamment de l’écriture, de l’acculturation nécessaire à l’écrit.

C’est une atteinte à la liberté pédagogique des équipes éducatives en cohérence avec leur projet d’école. Comment peut-on remettre en cause, du jour au lendemain, un travail qui s’inscrit dans la durée ? Comment ne pas ici rappeler quelques axes du projet académique qui prévoit le renforcement de l’autonomie des acteurs et des formations reliées aux recherches scientifiquement validées, un accompagnement du travail d’équipe et la construction d’une école apprenante ?

L’indépendance et la neutralité des fonctionnaires d’Etat que sont les PE ne peuvent pas être garanties quand on confie la formation de ces derniers à des formateurs qui ont des intérêts avec des firmes privées (Dassault, Axa, Total …). C’est donc le principe de Laïcité qui est bafoué. Pourtant au sein de l’Education Nationale nous avons toutes les ressources nécessaires pour assurer cette mission : CPC, IEN, enseignants de l’Espé, chercheurs universitaires… Quelles compétences ont ces « pseudo- formateurs » issus du secteur privé qui ont des connivences avec l’Institut Montaigne ?

Nous dénonçons donc ces choix inacceptables et appelons les enseignants à continuer  d’inscrire leurs pratiques dans le cadre institutionnel prévu par la loi, d’appliquer les programmes parus au bulletin officiel N°11 du 26 novembre 2015. Ceux-ci, dès le préambule du volet 1, nous rappellent les spécificités du cycle des apprentissages fondamentaux et précisent dans le volet 3 les compétences travaillées et attendues dans le champ de la lecture et compréhension de l’écrit, de l’écriture, attendus non travaillés et non prévus dans « l’expérimentation » imposée par l’association « Agir pour l’Ecole ».

En faisant usage de leur liberté pédagogique inscrite dans un projet d’école, et en nous appuyant sur les travaux de toute la recherche, nous défendrons les équipes enseignantes qui choisiront de « simplement » appliquer les textes officiels et de suivre le prescrit ministériel en vigueur (BO N°11 – 2015).