L'Educateur n°2 - année 1954-1955

Octobre 1954

DITS DE MATHIEU - SI LA CONNAISSANCE...

Octobre 1954

Si nous ne réussissons pas, psychologiquement au pédagogiquement, c'est que nous faisons de fausses manœuvres, comme l'apprenti d'auto-école qui tourne à droite au lieu de braquer à gauche et monte sur le trottoir interdit, ou qui, la nuit, jette le plein phare sur l'auto en face, alors qu'il voulait déclencher les veilleuses.
Ce sont ces fausses manœuvres que nous nous appliquons à détecter, même si nous ne trouvons pas d'emblée les solutions salutaires. Voir juste, déblayer les routes, éviter les ravins et les impasses, c'est déjà une petite, ou une grande victoire quand on s'aventure dans les zones si mal explorées de la conduite des enfants et des hommes.
Fausse manœuvre sur la Connaissance. On vous a enseigné que c'est comme un grain de sable qu'on ajoute à un grain de sable, une page qu'on tourne après une autre page, une pierre qu'on pose sur une autre pierre.
Et si la connaissance n'était peut-être qu'une vibration impondérable qui, comme l'électricité, se transmet instantanément et n'en est pas moins susceptible de modifier la consistance et les réactions de la matière qu'elle traverse.
Vous dites : iI faut expliquer rationnellement, un s'ajoutant à un pour faire deux, une marche venant après l'autre marche pour monter plus haut. Hélas ! on ne va jamais ni vite ni haut par un tel procédé, même s'il se dit « scientifique ».
Dans la pratique, une lumière jaillit, un signal se déclenche, une secousse ou un choc suscite dans tout le corps des réactions qui vous agitent. Et, à l'instant, on ne sait comment ni pourquoi, une lampe témoin s'allume.
Tant que la lampe ne brille pas, vous pouvez vous évertuer à monter marche à marche, à poser pierre sur pierre. Vous tâtonnez dans la nuit et vous n'échafaudez que des constructions borgnes, sans horizon et sans issues.
L'enfance, ce n'est pas un sac qui se remplit ; c'est une pile généreusement chargée, dont les fils complexes mais soigneusement montés ne risquent pas de laisser perdre le courant, un réseau délicat et puissant largement distribué qui pénètre jusqu'aux recoins les plus secrets de l'organisme pour lui donner vitalité et harmonie.
Alors, quand ces conditions idéales sont remplies, il vous suffit d'appuyer pour donner le contact. Avant que vous ayez pu expliquer; l'enfant a compris. S'il n'a pas compris, il est au moins superflu de reposer pierre à pierre, de monter marche après marche. Il vaut mieux sans douta recharger la pile, vérifier, renforcer et étendre les connexions.
La lumière alors jaillira, souveraine.

 

 

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