L'Educateur n°2 - année 1968-1969

Octobre 1968

Une mentalité de bâtisseurs

Octobre 1968

UNE MENTALITÉ DE BATISSEURS

Je suis resté bâtisseur,
A l'ordre trop civilisé des terres aux cultures alignées et définitives, je préfère les chantiers qui transforment et animent les coins incultes, les plantations qu'on voit monter, audacieuses et envahissantes comme une troupe d'enfants dans la forêt. Aux constructions confortables et méthodiques, je préfère l'abri que je monte moi-même, des racines au toit et que je modèle selon mes goûts et mes besoins, comme ces vieux habits dont on ne peut se séparer parce qu'ils se sont intégrés à nos gestes et à notre vie.
Je suis bâtisseur.
Comme tout le monde : comme l'enfant qui construit un barrage ou monte une cabane, comme le maçon qui siffle sur son échafaudage, comme le potier qui crée des formes et le mécanicien qui donne vie à sa mécanique. Un domaine où l'on ne construit plus est un domaine qui meurt. L'homme qui ne bâtit plus est un homme que la vie a vaincu et qui n'aspire qu'au soir en contemplant le passé défunt.
Préparez des générations de bâtisseurs qui fouilleront le sol, monteront les échafaudages, jetteront à nouveau vers le ciel les flèches hardies de leur génie, scruteront l'univers toujours jaloux de son mystère. Munissez vos classes des outils de bâtisseurs, de monteurs d'échafaudages, d'ingénieurs et de sondeurs des mystères. Même si votre école doit rester un éternel chantier, parce que rien n'est exaltant comme un chantier.
Je sais : les bâtisseurs sont toujours à pied d'œuvre et on vous accusera de désordre et d'impuissance parce que vous n'aurez pas souvent la satisfaction d'accrocher le bouquet symbolique au sommet de votre construction. Les murs ne sont pas crépis, les fenêtres non encore fermées et les cloisons des étages à peine amorcées peut-être. Mais d'autres après vous — et les intéressés eux-mêmes — continueront l'aménagement pourvu que vous ayez conservé en eux la mentalité des invincibles bâtisseurs.
Rien n'est exaltant comme un chantier, surtout lorsqu'on y construit des hommes.
Les bâtisseurs nous comprendront et nous aideront.
C. FREINET
Les dits de Mathieu

Ecrit sur la pierre - Jeunesse - mai 68

Octobre 1968

Jamais actualité n'eut autant de succès auprès des clercs que les événements de mai 68. On ne compte plus les livres écrits sur le sujet mais il semble que leur lecture ne nous livrerait pas le moyen de faire avancer le problème de la contestation prise en charge par la jeunesse.

La conclusion de tant d'écrits est inévitablement la même : la révolution a échoué, la bourgeoisie reprend espoir et poil de la bête. C'est à retardement que l'on jouit des émotions fortes et que l'on peut — sans risques — se donner l'apparence de la parfaite objectivité. L'art d'analyser, d'exposer, de circonscrire l'événement révolutionnaire est devenu la marque du journalisme : emphase et rhétorique ne sont pas mortes. C'est de l'édredon : on s'enfonce dedans jusqu'à en être étouffé. C'est pénible.

C'est cependant là, la manifestation la plus actuelle de l'intelligenzia. Comme il se doit, elle entend rester «au-dessus de la mêlée», à l'écart des «difficultés véritables qui, dit Alain, forment la pensée de n'importe qui». D'où l'on comprend que nos critiques — philosophes n'ont aucun droit de direction sur tous les esprits — n'importe qui formant la grande masse populaire.

On nous dira qu'il y a, malgré tout, la presse de droite et la presse de gauche. Mais, même en ajoutant la presse du milieu, il faut avoir le goût des détails pour déceler, dans tant d'écrits, des différences d'argumentation et de prise de position entre une presse et l'autre : nous sommes en pleine littérature.

Reste à faire l'Histoire.

Heureusement, il y a le peuple et la jeunesse. D'en haut, l'on pense que le peuple s'est assagi. Mais la jeunesse ! Tout le monde la redoute — avec raison — car personne ne sait exactement ce qu'elle veut.

A coup sûr elle veut ce qu'elle n'a pas : et en premier lieu se sentir participante d'une société qui n'est faite que pour l'adulte ayant acquis situation et prestige : celui qui consomme « achète bien », joue au tiercé et devient directeur de systèmes à rayonnement financiers, politiques ou culturels. Certains secteurs privilégiés de la classe ouvrière ne sont pas indifférents à un tel état de fait. Si bien que, vue de dehors, on avait tout lieu de croire à la stabilité des nations.

L'avenir de la jeunesse? Pour le bourgeois, i! ne semblait poser aucun problème si ce n'est celui de rendre le fils à papa apte à prendre la relève. Le système des bourses pompait les valeurs populaires à dose voulue pour assurer une complémentarité nécessaire à l'équilibre du Grand Système devenu l'internationale des monopoles, Les technocrates poussaient jusqu'à l'absurde et à l'exaspération cette sécurité organisée des biens de ce monde sous le règne du Grand Patronat.

Enfermé dans son monde, l'adulte n'a pas su voir que depuis longtemps déjà, son fils se détachait de lui, à seule fin de déserter d'abord, de partir vers la vie libre, sans souci de l'avenir : il s'évadait comme s'évade le prisonnier, Après? On verrait bien !

A une heure où une Université volcanique pose tant et tant de problèmes à tous les adultes du monde, enfoncés dans un conformisme petit-bourgeois, pervertis par une culture sans éthique, dominés par une science hallucinante, à l'heure décisive qui signe la fin du capitalisme, la génération qui s'en va, ignore les désirs de la génération qui monte. C'est un crime.

Car, quoi qu'on en dise, la jeunesse sait — avec une sorte de violence physique — ce qu'elle ne veut plus. Ce qu'elle ne veut plus, la jeunesse intellectuelle l'a écrit sur les murs. Et c'était un grand livre, dont les pages — effacées par les coups de balais les plus violents et les détersifs les plus décapants — resteront pourtant, comme le livre blanc le plus émouvant, le plus authentique de la jeunesse actuelle.

Il semblait opportun que les professeurs universitaires et les hauts responsables des destinées de l'Education Nationale, lisent, aphorismes après aphorismes, le livre ouvert d'une jeunesse ivre qui refusait tout dans un défi cruel, par simple légitime défense, sans savoir où sa révolte la conduirait.

A y regarder de près, cependant, les murs parlaient et, parmi les excès de langage, des vérités, toutes simples, primordiales, décisives, s'instauraient. Puis, il y eut les thèses élaborées à la suite des discussions et qui étaient le résultat de réflexions collectives d'un grand sérieux et qui prouvaient que cette jeunesse, en apparence simplement iconoclaste, savait penser son avenir. Ainsi les postulats de la commission de Censier « Nous sommes en marche. »
«Devenons des travailleurs pour que tous les travailleurs deviennent des privilégiés. »
« Nous sommes un « capital » immédiat et futur pour la société, et non une promesse de relève pour la classe dirigeante. » « Etudiants, cessez d'être des parasites même provisoires, futurs explorateurs et consommateurs privilégiés. Soyons des producteurs véritables de « biens », de services et de savoir. »
« L'étudiant est devenu le prolétaire de la bourgeoisie, l'ouvrier, le bourgeois du tiers-monde. »
« Si notre situation nous entraîne à la violence, c'est que la société tout entière nous fait violence. »
« Travailler, c'est réaliser sa vie par une activité nécessaire et libre. La division du travail, c'est l'échange et la solidarité humaine des services à travers des techniques maîtrisées. »
« Nous ne voulons être que de jeunes travailleurs. »
« Acceptez cette banalité :
L'ensemble des travailleurs ne peut consommer que ce que l'ensemble des travailleurs produit.
L'ensemble des travailleurs doit choisir ce qu'il veut consommer pour savoir ce qu'il veut produire.
»
« Nous voulons et exigeons que production et consommation soient contrôlées l'une par l'autre, et toutes deux par nous tous, travailleurs du monde entier, unis dans la même nécessité de vivre et de faire que cette nécessité ne soit pas aliénante. »
« Ne nous retranchons ni derrière nos revendications, ni derrière nos barricades. Attaquons ! »
« La révolution n'est pas un luxe, ni même un art. Elle est une nécessité quand tout autre moyen est impossible. »

Ce rôle premier du travail qui est, pour Freinet, le grand moteur de toute éducation, nous sommes heureux de le voir centrer la grande contestation fraternelle de la Jeunesse.
« La vraie fraternité, c'est la fraternité du travail. »
« Le travail n'est pas une chose qu'on explique et qu'on comprend, mais une réalité qui s'inscrit dans la vie des hommes. Nous devons l'y inscrire par l'action efficiente de notre éducation. »
« Sûre et solide dans ses fondations, mobile et souple dans son adaptation aux besoins individuels et sociaux, l'éducation trouvera son moteur essentiel dans le travail. » (1)

A cette heure décisive pour la jeunesse, où les actes nécessaires prennent le pas sur les explications et les combats des idées — au-delà de cette épidémie du verbalisme que nous sommes dans la nécessité de dénoncer — le travail, dans toute son ampleur, cimentera l'union de la jeunesse et son idéologie. Dans cette marche en avant, où celui qui réalise, crée, invente doit devenir pionnier de la chose nouvellement créée pour servir, pour favoriser la compréhension et la fraternité des hommes, notre jeunesse d'Ecole Moderne a un rôle immense à jouer.

C'est par le travail que s'établiront les contacts entre les universités et les écoles populaires ; c'est par le travail que notre rôle primaire sera revalorisé. Car on verra, en effet, à la faveur de nos créations que la pensée nouvelle naît, plus que jamais du travail, qu'elle se modèle et se nuance au rythme de ce travail dont elle vivifie les enseignements.

Si donc nous voulons que notre jeunesse devienne le foyer d'un élargissement de notre culture, nous lui donnerons, en tout désintéressement et en toute confiance les mêmes conseils qu'inlassablement prodigua Freinet au long de la vie.

Partez ! Allez de l'avant ! Accrochez-vous aux actes vrais dans les difficultés mêmes de la vie. C'est ainsi que vous rencontrerez ceux qui ne redoutent pas d'être dans les tumultes. Car c'est dans les tumultes que l'on agrandit ses dimensions et que s'élève « le chœur aux mille voix qui est le vrai chant des hommes. »

Ne mettez pas obstinément vos pas dans les pas de ceux qui vous précèdent. Ne croyez jamais qu'il y a une orthodoxie de la pédagogie Freinet car cette pédagogie est par essence ouverte comme la vie : aucun décret, aucune règle n'en a jamais précisé la forme et ralenti la marche. Nos militants le savent bien qui, maintenant, plus que jamais, vous donnent la voie libre pour que vous découvriez, à votre tour, « le sens organique du travail qui va bien au-delà des conseils, des explications, des justifications plus ou moins philosophiques » d'une pratique pédagogique que vous avez toute à découvrir.

Vous le savez, il n'y a pas chez nous de vedettes du savoir pédagogique, qui seraient là pour baliser votre route et vous montrer la voie royale. Mais il y a des praticiens émérites dont la pensée double la création, l'invention, l'œuvre fertile qui profitera à tous. C'est à eux que revient le rôle difficile de déceler dans vos chantiers l'action féconde qui fait avancer les choses.

Lisez et relisez Freinet qui, par tant d'écrits, a mis à votre portée non seulement les techniques éducatives, les pratiques pédagogiques d'une école résolument ouverte sur la nature et le peuple, mais encore cette sagesse des actes vrais qu'on appelle théorie, faute d'avoir à sa portée le vocable qui en dirait la familiarité, la simplicité et la grandeur. Essayez de découvrir dans cette œuvre — qui va sans cesse s'élargissant par l'armée des innombrables camarades — les pierres d'angle sur lesquelles monteront les édifices nouveaux qui seront votre œuvre, à vous, les jeunes.

Je ne puis mieux faire pour vous donner le feu vert que de vous transcrire les dernières lignes de l'Avant- propos de ce livre magistral qui, dans un avenir très proche bouleversera toute la psychologie morte d'un passé révolu.

« C'est pour susciter cette fraternité loyale du travail que ce livre a été écrit. Il nous reste l'espoir de le voir s'enrichir de la vaste expérience des chercheurs, de leurs découvertes personnelles et aussi de leurs critiques autorisées pour que se précisent peu à peu les lois sûres du comportement qui permettront de construire la pédagogie expérimentale et humaine dont nous avons ici réalisé l'ébauche. »

Elise FREINET

(1) C. Freinet, L'Education du Travail.

 

Les étudiants et nous

Octobre 1968

Le mai des étudiants a fait et fera encore l'objet de très nombreuses études psychologiques, sociologiques, politiques, de sorte que les lecteurs de L'Educateur trouvent assez d'analyses de spécialistes pour que nous puissions nous limiter à quelques réflexions qui concernent tout particulièrement les affinités qui se sont révélées entre les idées de Freinet et celles que les étudiants ont exposées dans leurs réunions et placardées aux murs de la Sorbonne.

Une déclaration des droits des travailleurs

La dénomination commune aux étudiants, professeurs et ouvriers est celle à laquelle Freinet nous avait habitués : celle de travailleurs. A l'ancienne déclaration des droits du citoyen vient enfin faire suite une déclaration des droits des travailleurs, car le citoyen exploité ou chômeur est exclu en fait de la cité. Pourtant une déclaration reste vaine si nos structures n'évoluent pas, La notion de travailleurs et de travail demandait à être redéfinie. C'est l'objet d'un certain nombre de « thèses » affichées à la Sorbonne.

Thèse 1 : Il n'y a plus de problème étudiant. L'étudiant est une notion périmée. Nous sommes des privilégiés, non économiquement, mais parce que nous avons seuls le temps et la possibilité physique et matérielle de prendre conscience de notre état et de la société.

Thèse 4 : Nous sommes dorénavant des travailleurs comme les autres.
Nous sommes un « capital » immédiat et futur pour la société et non une promesse de relève pour la classe dirigeante.
Il faut former des animateurs de discussion capables de faciliter le processus de communication et de dia¬logue dans de multiples petits groupes de discussion.
Demander aux hommes de faire du jour au lendemain ce qu'on s'est bien gardé de leur apprendre jusqu'à présent est une preuve d'insuffisance de réflexion critique.

Thèse 14 : Travailler c'est réaliser sa vie par une activité nécessaire et libre, La division du travail c'est l'échange et la solidarité humaine à travers des techniques maîtrisées. Cette dernière thèse en particulier, rejoint directement l'idée constamment évoquée par Freinet concernant le rôle des techniques dans l'éducation. La maîtrise de techniques, dans chaque discipline, rend l'enfant capable de s'approprier les connaissances bien plus solidement et bien plus durablement que l'assimilation passive des leçons magistrales. En faisant de tout enseigné un enseignant, les étudiants apportent à l'immense besoin en éducation la seule réponse quantitative et qualitative raisonnable.
Trois articles de la déclaration des droits des travailleurs nous intéressent, à ce titre, au premier chef :

Art. Ier : Tout détenteur d'un savoir- faire-culture est tenu de rendre en tant qu'individu ce qu'il a reçu à titre de privilège de la société.

Article 2 ; L'éducation est décrétée à partir de ce jour, permanente, gratuite, obligatoire à tout âge.

Article 11 : Plus aucun examen n'est nécessaire : le contrôle des connaissances est permanent grâce à l'encadrement massif se substituant à l'enseignement magistral et didactique, ceci à tous les niveaux. Plus aucun censeur ni inspecteur n'est nécessaire, le contrôle étant permanent de la base au sommet.

Un gigantesque stage d'Ecole Moderne

Les étudiants ne se sont pas contentés de discuter longuement et avec passion d'idées qui nous sont chères. Ils ont également apporté la preuve qu'ils savaient immédiatement en faire l'application.
On a lu dans la presse leur persévérance à discuter leurs propositions dans la rue, aux portes des usines, à l'Odéon et ceci de jour et de nuit. Ce qu'on connaît moins c'est leurs capacités à prendre en charge les multiples problèmes pratiques :
— la discussion et la mise au point en commun de textes difficiles concernant la gestion de l'université et l'organisation pédagogique de leurs études
— l'impression de feuilles d'information, de revues, d'affiches
— l'organisation de garderies pour les enfants des étudiants et des professeurs, avec des ateliers de peinture libre dont les productions venaient en contraste de la mélancolie anachronique des fresques de Puvis de Chavannes
— la mise en place de tous les services nécessaires à une vie commune : points de ravitaillement, de soins, d'entraide.

Tous les camarades d'école moderne qui ont pu se rendre sur les lieux ont vu autre chose que le « folklore » qui étonnait ou scandalisait la presse : une détermination à modifier la société sans autre secours que celui de la parole et de la résistance à la peur.

L'école n'est pas restée à l'écart A la Sorbonne, mais plus fréquemment à l'Institut Pédagogique, ouvert jour et nuit par un comité de grève comprenant des étudiants, des enseignants et des représentants du personnel, les discussions entre étudiants et enseignants ont été incessantes. Elles ont porté essentiellement sur la liberté pédagogique des maîtres, l'organisation de leur service pour y inclure le recyclage, la nécessité de briser les entraves d'un fonctionnarisme empêchant le regroupement de maîtres volontaires pour un travail commun. Dans les écoles de nos camarades, à Choisy, à Montreuil, dans le 9e arrondissement, de véritables assises se sont tenues avec sous-commissions, rencontres avec parents, visites d'usine même. Tout cet élan et ce travail méritent d'être évoqués et fixés. Les prochains numéros de notre revue en rendront compte.
 

Perspectives nouvelles de la correspondance scolaire au second degré

Octobre 1968

 

Moyens de contrôle au second degré

Octobre 1968

 

Pour le recyclage pédagogique

Octobre 1968

 

Nouveau cours de calcul de l'école moderne

Octobre 1968

 

le tâtonnement expérimental processus universel d'apprentissage (2)

Octobre 1968

Ce sont les universitaires qui forment les primaires et c'est bien dommage. Ignorant tout du métier de l'instituteur, comment le professeur pourrait-il enseigner ce métier? Peut-il faire autre chose que d'alourdir un peu plus le poids des connaissances dont il charge son élève, d'en élargir l'éventail, d'en hiérarchiser les valeurs et en un mot d'accentuer la confusion dangereuse, dénoncée depuis des siècles par les grands maîtres de la pédagogie, entre instruction et éducation ?

Or, chacun le sait, le métier s'apprend sur le chantier ; là où se livrent les difficultés à vaincre. C'est certainement, en toute connaissance de cause, que de toujours, les Compagnons ont prescrit les règles d'or de leur métier, devenu noble par l'efficience pratique et le rayonnement moral de celui qui le pratiquait. Mais qui aurait la mauvaise plaisanterie de faire d'un professeur en chaire un fraternel compagnon? Voyez les difficultés de la mise en place des commissions professeurs-étudiants et vous comprendrez facilement qu'une hiérarchie si péniblement gagnée n'est pas proche du sacrifice. Et pourtant que de temps gagné, que de raisons nouvelles de culture rendrait favorables la loyale rencontre du Maître et de l'apprenti clans le travail collectif ! Toujours, il nous faut buter sur les mêmes problèmes de la formation des maîtres se faisant, hélas !, sans le secours d'une pédagogie aussi nécessaire à celui qui enseigne, qu'à celui qui est enseigné. La pratique, heureusement, remet les choses en place : c'est sur le tas, dans l'affrontement des obstacles que joue la grande loi instinctive du tâtonnement expérimental qui, par touches, retouches, ébauches, ajustements, nous conduit vers des mises au point de plus en plus parfaites. 

Aussi surprenant que cela puisse paraitre, il faut avoir vécu, pas à pas, les avantages de l'empirisme pour pouvoir accéder à l'ouverture scientifique qui en est le couronnement. Nous aurons à revenir à ce jeu des antagonismes qui, dans les périodes d'empirisme, nous font découvrir la plus impérieuse des logiques et la plus naturelle et la plus sereine des philosophies.

Pour commencer il faut — ça tombe sous le sens — partir des faits les plus simples, sous l'angle de cette logique élémentaire du bon sens que Freinet nous a offerte comme une clé à mille usages, ouvrant toutes les portes ; il va de soi que tout métier nécessite apprentissage. C'est la loi du monde. Toute psychologie commence avec l'apprentissage et d'abord avec l'apprentissage de l'acte de vivre du nouveau-né.

Ces raisons simples et familières, consignées par Freinet dans son Essai de Psychologie sensible, nous font comprendre la nécessité d'une pédagogie qui doit être d'abord, une pédagogie de l'apprentissage.

« Si l'apprentissage est mal conçu; si ceux qui savent ne parviennent pas à livrer les secrets de leurs connaissances ; si les nouveaux venus ne peuvent s'approprier l'héritage, il se produit comme des hiatus et des pannes retardateurs dans la marche en avant.

Dans la mesure, en effet, où nous ne possédons pas de théorie valable de l'apprentissage, il reste aux intéressés, la seule possibilité de se débrouiller eux-mêmes, selon leurs possibilités personnelles ou au hasard des tours de main appris empiriquement. Seuls, quelques individus exceptionnels sont capables d'aborder en artistes, le problème d'enseigner, Le départ de toute pédagogie systématique devrait être une psychologie de l'apprentissage. Mais la psychologie de l'apprentissage n'en est encore qu'à ses premiers pas.

C'est le paradoxe auquel nous avons dû nous-mêmes chercher une solution : les éducateurs sont les seuls, parmi les travailleurs, à œuvrer sans méthode éprouvée d'apprentissage. Du moins, les méthodes employées jusqu'à ce jour, se sont révélées, à l'usage, totalement inefficientes. Pour nous sortir de cette ère de l'artisanat qui ne procède que par tradition et tours de mains, nous avons dû, nous-mêmes, chercher expérimentalement une technique d'apprentissage qui nous permette un meilleur travail et nous donne en même temps sécurité morale et intellectuelle. C'est cette technique, basée sur les méthodes naturelles par tâtonnement expérimental dont nous avons fait l'assise de notre œuvre psycho-pédagogique. » (1)

C'est toute l'œuvre de Freinet qui est ici posée dans la grande simplicité de ses sources les plus humbles, de ses méthodes les plus naturelles, de ses buts d'éducation totale.

Mais parler de simplicité face à la complexité inouïe de la vie, face à la masse de connaissances dispensées par les professeurs spécialistes du savoir, c'est aller inévitablement au- devant des sévères critiques prodiguées à l'envi contre les tares de l'ignorance, de la naïveté, du simplicisme.

Mais qui peut dire que la voie de la simplicité n'est pas la voie habituelle du véritable penseur (qui n'a rien à voir avec le penseur de profession) qui toujours pressent les synthèses avant que de les inventorier? Qui peut dire que l'économie de moyens n'est pas le grand principe de la vie puisque chaque créature ne possède pas plus d'organes qu'elle n'en a besoin pour vivre et qu'elle ne consomme jamais que ce qu'il lui faut d'énergie vitale? Puisque le comportement des êtres vivants est essentiellement simple dès la naissance et que chaque organisme s'en tire dans la réalité d'un milieu favorable à l'espèce? Qui peut dire que l'invention n'est pas une aptitude et une fonction de l'homo faber? L'histoire des inventions humaines ferait peut-être la démonstration de la simplicité des prémices qui ont présidé à l’éclosion de techniques nouvelles qui, tout à coup, s'improvisent avec la naïveté et l'évidence de l'œuf de Colomb? Simplement, il fallait y penser.

Quoi qu'il en soit, nous constatons qu'il est simple de vivre : de l'infusoire à l'éléphant, toutes les créatures s'en tirent. La science, heureusement, ne peut rien là contre :

« En se reproduisant sans compter, la vie se cuirasse contre les mauvais coups. Elle accroît ses chances de survivre. Et en même temps, elle multiplie ses chances d'avancer. (Comment?)

Par la technique fondamentale du tâtonnement, cette arme spécifique et invincible de toute multitude en expansion. Le tâtonnement où se combinent si curieusement la fantaisie aveugle des grands nombres et l'orientation précise d'un but poursuivi. » (2)

Nous voilà revenus là où Freinet prend les choses, en ramenant l'immense fonction du tâtonnement aux dimensions de l'individu, en l'incluant dans la vaste expérience éducative.

« A l'origine, l'homme porte en lui un potentiel de vie, tout comme les êtres vivants échelonnés dans la hiérarchie zoologique, tout comme le grain de blé ou la plus infime semence, et ce potentiel de vie anime la créature d'un invincible élan, la lance en avant vers la réalisation de sa destinée,

... Cette recherche tenace des éléments de vie, cette lutte permanente et spontanée contre les obstacles qui s'opposent à la croissance et à la montée, ne se fait pas au hasard, mais dans une recherche permanente d'équilibre tour à tour rompu et retrouvé qui est la démarche même de la vie. » (3)

Ainsi, tout organisme apparaît comme un système auto-régulateur et auto-gouverneur qui trouve, en lui-même, les moyens de vivre, d'accomplir son cycle vital par des réflexes, des actes de communication et de contrôle qui garantissent son unité et la portent à un maximum de puissance exigée par la continuation de l'être et de l'espèce.

C'est en restant très attentifs aux mécanismes des organismes vivants, systèmes parfaits auto-gouvernés que la cybernétique a ouvert des horizons nouveaux à la psychologie désormais arrachée à l'entité de l'âme. L'on peut espérer, par cette voie, qui est la plus évoluée des créations humaines, voir un jour la psychologie se rapprocher des sciences exactes et expérimentales et ouvrir enfin des routes vierges que les esprits audacieux sauront explorer. Des perspectives immenses s'offrent aux penseurs-praticiens qui sauront entreprendre cette exploration.

« Derrière le beau joujou qu'est la tortue artificielle de Gray-Walter, écrit Pierre de Latil (4), il y a toute une nouvelle science qui nous apporte la promesse de la plus grande révolution philosophique autant que scientifique. Oui, la plus grande. Si l'autre révolution a fait exploser la Bombe, la cybernétique explose, elle-même.., elle ouvre un domaine où la science exacte s'unit à la philosophie, où la métaphysique devient logique. »

Devant des perspectives aussi bouleversantes dans lesquelles notre culture primaire n'aura jamais accès, nous avons cependant la quasi certitude que Freinet, praticien anonyme de la base, resté si merveilleusement à l'écoute de la vie, a trouvé de son côté, à son niveau, les lois élémentaires de la cybernétique vivante. Si la mathématisation des faits humains nous est pour l'instant interdite, du moins nous pouvons aborder l'étude des organismes vivants dans leur comportement, avec les méthodes les plus élémentaires des sciences exactes pour lesquelles la biologie, la psychologie comparée, la physiologie, peuvent nous apporter leur aide.

Les vertus du Feed-Back qui conditionne les machines auto-gouvernées restent encore bien au-dessous des vertus du tâtonnement expérimental qui quantitativement et qualitativement porte la vie à sa perfection organique et à l'invention, phase ultime de sa conquête.

Nous disons, bien sûr, Freinet a trouvé les lois de la cybernétique vivante et non pas a inventé : on ne peut trouver que ce qui déjà existe. Le bon sens populaire qui n'est que la sagesse et la logique de l'expérience quotidienne a cent façons d'exprimer avec les nuances qu'il mérite, le tâtonnement des mille apprentissages qu'exige la vie de chaque jour et la personnalité qui la domine. C'est à ce départ que commence le destin de l'individu :

« Il reste au cœur de l'homme trop de besoins encore insatisfaits —peut être plus insatisfaits que jamais — et cette insatisfaction est en mesure de susciter des réactions devant lesquelles les farces les plus spectaculaires doivent à la longue s'incliner : le scientisme a fait faillite même si on lui doit le machinisme contemporain,,.

...Le problème du devenir de l'homme — et donc la préparation de son devenir — est tout entier à reprendre. C'est toute une mécanique à reconsidérer. Il ne suffit plus que nous étudiions séparément, chacun à notre stade, les pièces de cette mécanique. Il nous faut surtout trouver ou retrouver, entretenir et renforcer le moteur ou les moteurs qui la mettront en action, car c'est dans cette action seule que se rodent et se précisent les éléments qui n'ont de signification et n'ont de valeur qu'en fonction de la vie.

Nous reconnaissons bien volontiers qu'une telle technique de travail n'est pas reposante, au sens où on l'entend communément. Nous risquons d'entrouvrir bien des portes que nous n'aurons pas toujours le temps de franchir et nos études ne seront pas toujours menées, comme nous le voudrions, à leur terme scientifique. Peut-être. Mais l'essentiel n'est-il pas que nous puissions avancer dans la science de l'homme, en évitant les erreurs et les impasses où une fausse science nous a trop souvent engagés.

Nous touchons là à un des aspects du problème que nous trouvons sans cesse au carrefour de nos études : ce sont les techniques de vie qu'il nous faut revoir et aménager. Il nous faut rétablir l'unité dans notre culture et ne pas aborder le problème scolaire des acquisitions, de l'intelligence et de la science sous un angle qui n'a jamais cours dans notre propre vie.

Et nous rejoignons alors notre processus de tâtonnement expérimental sensible appliqué à l'éducation. Ce tâtonnement n'est nullement, comme on pourrait le croire, une création théorique de notre esprit non conformiste. Il est la technique habituelle, générale et de toujours, des divers aspects du comportement des êtres. » (5)

(à suivre)

E. FRËINET

1. C. Freinet : Le Tâtonnement Expérimental (Documents).

2. Teilhard de Chardin : Le phénomène humain, p. 116.

3. C. Freinet : Essai de pyschologie sensible.

4. Pierre de Latil: La pensée artificielle, p. 13, Gallimard.

5. C. Freinet: A la recherche des Techniques de Vie, Techniques de Vie, avril 1960.

Gymnastique totale

Octobre 1968

Avant que les fils ne se nouent en mathématiques, il a fallu du temps. N'est-il par normal d'attendre que nous ayons une bonne somme d'expériences également en gym avant de faire une sorte de synthèse de ces expériences?

Et pourtant, je ne pense pas que nous devons rester passifs en attendant cette synthèse. Du temps reste encore pour des tentatives qui auront au moins le mérite de faire naître les questions indispensables. Et je pense qu'un texte, si imparfait soit-il, polarise toujours les débats dans un sens ou dans le sens contraire. C'est pourquoi je me permets de vous soumettre mes petites idées sur la question afin de provoquer un débat. Je sais qu'il pourra être assez vif car mes conceptions sentent plusieurs fagots.

J'emploie volontairement ce terme un peu suranné de gymnastique parce que je ne veux pas m'arrêter à l'éducation physique. Il n'y a pas une éducation physique, une éducation intellectuelle, une éducation morale. Il y a l'Education.

Cette idée semble maintenant communément acceptée. Ou en revient maintenant un peu partout à une conception plus unitaire de la personne. Or, justement la totalité a toujours été l'une des caractéristiques essentielles de la pédagogie Freinet. Nous devrions être bien placés dans ce courant tout neuf. Et nos travaux devraient intéresser une grande quantité de gens à la recherche de nouvelles solutions. De toute façon, en gym, il n'y a pour ainsi dire rien à l'école primaire française. On ne peut donc que progresser et faire mieux que ce que nous n'aurions même pas su rêver.

Nous savons déjà où se situe la difficulté des professeurs d'éducation physique qui échoueront tant qu'ils ne seront que des professeurs de muscle et de souffle et non pas également des professeurs de chant, de maths, de théâtre et des psychologues. Nous, nous avons cette chance d'être des professeurs polyvalents et je pense que nous pouvons, à cause de cela, faire un peu et peut-être beaucoup avancer les choses.

Ce qui m'incline à cet optimisme, c'est une double révélation que j'ai eue en voyant à la télé une émission sur Béjart. J'ai senti que mes enfants et moi nous étions aussi dans ce coup. En effet, il a été question de création mais aussi d'expression, d'improvisation. En voyant Béjart j'ai senti palpiter un avenir possible. Ou plutôt une porte s'ouvre qui jouera sans doute également son concerto de grincements. Une collègue, animatrice d'une section de danse dans une amicale laïque voisine, découvrait avec étonnement les beautés qu'il pouvait y avoir dans le bruit d'une porte. Oui, maintenant « tout chante et murmure, tout parle à la fois » nous commençons à ouvrir nos sens et nous serons bientôt prêts à recevoir les messages du monde.

Mais je reviens à cette séance. Nous étions une fois de plus en pleine création de gym, lorsque quatre avions à réaction sont apparus dans le ciel et se sont livrés à un ballet aérien semblable à celui de la patrouille de France.

Mais le lendemain, dans la cour, les inventions de mes enfants, c'était justement « la Patrouille de France ». Je venais de travailler avec les camarades de la commission des maths à la mise sur pied de notre conception des cinq bandes programmées. Et j'ai compris soudain que l'on pouvait appliquer à la gym ce que nous venions de découvrir en math. En effet si nous avons : la vie  la mathématique  la vie  la mathématique, en gym, nous devons avoir aussi : la vie  la structure  la vie  la structure  Qu'y a-t-il dans la vie?

La Patrouille de France, les petits oiseaux, les motards, les goélands, les oies, les canards, les grues couronnées. De la Patrouille de France, les enfants ont tout de suite dégagé la structure qui est l'évolution en formation.

Et ils ont travaillé sur la structure.

Ils ont évolué à 4, à 3 et 1, à 2 et 2, en ligne, en colonne. Bref, ils ont exploré à fond la situation.

Et, en passant, ils ont vu comment les ailiers du pivot devaient ralentir dans les virages. Ils ont eu à contrôler constamment leur position par rapport aux autres, ce qui est une gymnastique excellente. Ils ont appliqué les permutations. Ils ont contrôlé les vitesses. Et ils ont inventé le passage du leader en queue de peloton, « Comme les coureurs ».

Mais, avec ces coureurs, où sommes- nous? Dans l'application de la découverte à la vie. En classe, nous avons réfléchi à ces coureurs cyclistes dont nous pouvons suivre la course maintenant qu'il y a la télé. Nous avons vu qu'il y avait la résistance du vent. Et quand un beau matin, nous avons vu quatre goélands et trois goélands voler en V, nous avons alors compris pourquoi. Et ceux qui demeurent près des marais verraient des vols de canards, des vols d'oies ou de grues couronnées. 

Est-ce de la gym? Oui, c'est de la gym. C'est l'étude par les jambes et l'intellect des lois des déplacements en formation qui ont tant d'importance dans la vie (chevaux, sports, troupes, troupeaux). Donc, notre gymnastique totale doit inclure également l'étude intellectuelle des choses. Comme en mathématique, il me semble que notre gymnastique se place à trois niveaux :

— dégager la structure de la vie,

— travailler sur la structure,

— appliquer en retour la structure à la vie.

Et il me semble à moi que c'est une gymnastique naturelle. Lorsque les enfants imitent les motards ou les avions, ils transposent. En réalité ils abstraient : ils ne retiennent que le déplacement. Ils « jouent » avec cette abstraction jusqu'à la posséder, pour en connaître les tenants et les aboutissants, pour la maîtriser. Après quoi ils sont plus riches pour la vie. Et ils auront, dans des équipes ou des groupes, à appliquer leur découverte (foot, rugby, basket, sens du placement, du démarquage, prévision de la situation qui va s'enchaîner, et plus tard évolution sur une autoroute, etc.) Je n'ai donné qu'un exemple, mais j'aurai pu parler de l'investigation de l'espace (avec en supplément le jeu d'échecs à deux pièces), des croisements) des danses, du 8, etc. Voilà maintenant comment je vois les choses.

Je les vois exactement comme pour les maths. Des groupes de cinq bandes programmées (mais oui !). Trois bandes relatant des recherches à partir de situations vivantes.

Exemple fictif :

n° 1 Patrouille de France (Trégastel) CE2

n° 2 Les motards (Lurais) CE2

n° 3 Les canards (St Rémy) CM Une bande de travail sur la structure :

n° 4 Les lois du déplacement en formation (contrôle des vitesses, les ailiers ralentissent dans les virages, conservation des distances). Une bande d'application et d'ouverture de nouvelles pistes :

n° 5 Qui se déplace en formation ? les avions, les autos, les cyclistes, les militaires, les majorettes, les chevaux de cirque.

Donc cinq bandes pour le déplacement en formation. Mais il pourrait y avoir aussi un autre thème : permutation dans une formation, etc. Pratiquement je vois les choses comme ceci.

Nous constituons une commission de gym.

Lorsque quelqu'un trouve avec sa classe quelque chose, il l'envoie au responsable qui publie dans Techniques de Vie ou un bulletin si c'est la première chose du genre : une sorte de bande numéro zéro. Elle provoque des prises de conscience et d'autres réalisations parmi lesquelles nous trions 3 bandes « situation vivante » Quelqu'un réalise: 1 bande « étude de structure » et un autre : 1 bande « applications ». Et voilà la série est complète, on édite. Cela donnerait des idées aux enfants et une culture aux maîtres. Il faudrait aussi un planning qu'on pourrait établir avec des professeurs spécialisés (Le Boulch) par exemple :

rythme des mains

rythme des pieds

« machines »

déplacements

rotations

etc

 

Et quand nous aurions les cinq bandes dans une colonne nous publierions.

Qu'en pensez-vous?

 

 

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